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il ne nous arrive pas souvent de nous conduire en héros mais ce matin, plutôt que de détourner le regard j'ai fixé le feu, rouge, jusqu'à en pleurer
je me suis délivré de ma petite monnaie sur un mendiant mendiant là et j'ai sucé mon pouce, en attendant qu'ça passe
je te le dis te le répète, les héros font pas la paire, ni le beau temps d'ailleurs: il neige en novembre dès qu'on s'éloigne un peu
de l'océantu me croiras tu me croiras pas, mon squelette un cerf-volant
il ne volait pas bien haut le bougre, mais ça suffisait pour que le temps, vieille baudruche, se dégonfle en hurlant
j'ai l'acier dans les dents et toi, me suces-tu la langue me fermes-tu
la bouche aux relents d'o
céan?cravache allez cravache
moi la chatte, et mes soucis s'enfuient, tout fuit - gengis et ses uhlans, le barbier de beauvais, tous foutu l'camp
on se rejoint là tout au bout... du rien, de la jetée où rien, sur la grève à rien, en plein vol on se percute et on s'empale
à vide...pas trop profondes les racines, ni trop écartées les ailes - le cœur léger l'esprit lucide, afin d'assurer le bon écoulement du temps
couche avec moi, la taupe, l'écartement des cils on y glisseu on y gliss-eu et on se retrouve là, comme un con,
exfiltré par le hublot, couche avec moi racine, le cœur léger l'esprit
lucide...il a fallu déchanter, la mort ne serait la maladie ni la guérison de rien,n la fin ni le commencement
de rien. et de ce rien-là on a fait un galet plat, une bille de terre. de ce rien-là on a fait ce qu'on a fait: une vie de deuil au jour le jour, un modeste
trognon de grâce...
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l'appareil nuit à la douleur je suis toute âme et toute âme
s'endort sur mes g'noux les petits enfants joue, τα petits παιδια
παιζει c'est par habitude désormais et seulement
qu'on en sort qu'on y entre, bredouille et le cœur sec, grenouille à sac humanité percluse
d'hommes repus, d'hommes rompus, et de puantes loutresqui m'aime me fuie, subjonctif presque parfait à la septième personne
du subjonctif sur le sentier des dames le pissoir des messieurs, le vertige en sautoir j'accède
à la haute fonctionne j'actionne
la poupée qui fait non doux jésus, pourquoi toujours tu fais "non non non, my name is Maryja K."cheval mort, amie morte, on s'approche de la dernière femme allongée et on lui fait... un bisou
l'œil crevé de notre humanité idéalement ajusté à l'œil écarquillé de notre humanité, elle est en deuil
en deuil de soi j'imagine, et d'un dernier bisou, cheval mort, petite amie sur le fauteuil (ren-)
versée...
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il se promène en éventré public, émigré planétaire aux jardins aquatiques, babylone luxembourg, noyé fuyant sous soi en quart ou moitié de poisson - sur les buttes chaumont il se promène, majestueux, et déjà se sent mieux
mendiant viscéral, protozoaire, anhistorique mendiant, sous le déluge exactement, sérénité douairière, mendiant hors sacrement poisson pataugeant dans son jourdain... à sec
trois pieds de haut deux de travers, oblique transversale, perpendiculaire latérale j'habite chez soi, chez soi derrière chez moi
mer morte
mer infiniment morte
le crâne rasé des indulgences, les indigentes, petite amie d'un boche mer morte, mer
infiniment mortela plus brève rencontre, mort côtoyant l'extase l'espace, muet par déduction, mendiant par tous les temps gare-toi, étreinte vide bouteille vide écorche-vide il se promène, éventré planétaire le torse nu, sangsue - c'est de soi que l'on saigne menstrue, la plus brève entrevue la plus
je récupère la vie je récupère, ma vie je récupère, l'envers d'un revers, le sucre et le compas j'avorte de questions, posées là sur le ventre - je sais que tu ne m'aimes pas je sais, qu'on en aime toujours un autre, tant dévie l'idée de soi et l'être inima
ginable s'imagine en train de vivre quelque chose, du moins l'absence qui l'y lie...
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le bonjour à ta mère, ma sœur, ta tante, ton tout dernier
petit enfant. tombe avec les mouches, entre deux enterrements renais
d'un simple trait d'crayon, la gueule en loques un incertain sourire
naufrageant à la bouche - c'est quand même beau, l'humiliation...ça finit toujours comme ça l'amou-daria chérie: la queue dans l'sable, un ultime postillon
craché à la face du néant en guise d'adieu, l'injure sonnante au vu au su et à rebours
d'enfants venus trop tôt, et couchés dans la fossejacadi a dit... mouche-toi dans ma manche, petite marchande de pommes
jacadi a dit... j'm'en rince le gland dostoïevsky, allez crache ton pépin
jacadi a dit... si tu me fais le reproche d'être né comment pourrais-je, comment saurais-je... courir le ventre nu, passer par là
alors là jacadi il a rien dit...
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les racines avec les dents, comme les piquants d'oursin
l'odeur en moins, des rognures d'océan
bref éperdu - éperdu... éperdumentsolvabilité, zéro
pas le temps, pas le temps d'être à pied - j'irai demain, demain de bon matin, l'œil flasque du poulpe (droit dans)
: il ne reste rien, en continu et de parfaite
asymétriele point de no-return, sur le i pentecôte
et tout hasard faisant chemin, toute figure feignant destin, l'époux perdu d'alliance
j'irai jusqu'à vous, puis m'en retirerai... vaincu
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en tant qu'interprète de la transcendance, l'esprit ne se contente pas - je rumine, tu rumines, nous ruminons l'herbe des morts, rasant le jour et quand il bruine
dès le lundi réendossant
l'habit qui nous convient, vivre à titre gracieux parce qu'on voit pas comment, on sait pas autrement, on sait plus où survivre hors
l'absolution permanenteje ne sais pas mourir, mécréant jusqu'au-boutiste j'arrache les stores, on ne se rend pas compte à quel point l'accès à vide, l'issue à rien - c'est comme avancer nu,
l'enculant par devant
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rien que de petites choses, ne profitant guère à notre éclat: terne la maigreur, l'eau chiche, l'auréole
stagnante sous le brasje me suis mis à mal, mis à mort par devant, par devers toute conscience - vous aurais-je déçu?
rattrape mon nom parmi la foule, plie-le en deux
et de traviole...et ce que l'homme fit, riant à toute volée, de larme en larme tu le défais, crève-limace,
eau brune après l'averse...entre fémur et oxygène, ne reste de toi qu'un peu de vent, léger grésillement d'arrière-pensée
il faudrait rendre rouge, mais rouge s'y attachecolin-maillard sans le mouchoir, palpant du jour la couille névralgique, l'absence rouille
un deux trois pluton-croûte, on se redira adieu, plus tard ou autrefois, plus tarden sécurité dans la peur ancestrale, ciel ou bête, le même n'est jamais le même
et s'il y ressemble parfois ce n'est que le fait d'un train
lui passant en-dessus...
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sans soif
il y a un chemin qui se faufile entre les dunes mais n'aboutit jamais à la mer, aux marées - qu'aux chardons, aux tessons,
aux divinités partageant avec nous un même sang et qui malgré cela restent sourdes à notre amour,
se contentant de susciter ces pulsions qui nous raccrochent à nos entrailles, quand le temps ni l'histoire ne savent plus
que faire de nousj'ai peur de tout - l'univers dispense un vaste danger, celui d'être définitivement dépossédé de soi, du sentiment de soi
je me hais face au miroir, non d'être tel ou tel mais simplement de figurer, me figurer en ce miroir
alors je sors et brandis le poing, j'écrase mon poing contre le miroir mais ça ne me fait rien, ça ne m'atteint pas
ça n'effleure pas le miroir, n'ébrèche pas l'image
- seul mon poing se brise...un chien a mordu un chien, comme ça sans raison, juste pour être chien
je cours après je ne sais quoi. on me suggère qu'il pourrait s'agir de ma queue mais même s'il s'agissait de ma propre queue ça ne signifierait évidemment rien: je n'ai pas de queue en propre
s'enliser dans la course, fictive immobilité - je me marche devant je clôture ma marche: j'attends que l'on m'oublie, et que l'oubli s'oublie
afin de me souvenir de chaque et de toute chose du fin fond
de l'au-delà...criblé de bulles: l'orgueil de se prendre comme objet et sujet de soi-même
quoi que l'on prétende le vent n'a pas de sens. quelqu'un aimait passionnément, suffisamment du moins pour garantir un axe au monde, mais il m'a fait défaut
il s'est noyé dans l'anonymat
il a épousé sa montre
il a pissé sur les pissenlits parce que les pissenlits ça aime ça mais depuis rien
rien
on n'arrive plus à mettre d'image sur ce rien-làcourir nu. rien de plus détestable à ma sensibilité que la réunion de ces deux vocables - courir, nu - laquelle évoque toutefois majestueusement le poème. courir nu
or j'ai froid, je suis transi, à bout de souffle. je dois fabriquer mon intériorité en érigeant un mur de merde, un cri de guerre. je dois m'enfuir, m'enfuir si loin que je ne saurai me reconnaître, sur quelle croix m'empaler
je voudrais que tu me dises adieu, adieu, tout juste adieu - mais une rue déserte ne mène qu'au désert d'une rue et pas plus loin
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