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Par lolek le 26 Septembre 2020 à 07:49
mon chien est mort à midi-vingt (prononcer le t de vingt) et je n'ai rien mangé
il n'y a pas de vie pour toi
des chrysanthèmes pour chrisostome, beauté des yeux auxquels on a ôté la vue, et cætera
et cætera
et cæterala joue contre la vitre, embuée
d'un paysage morne - dis, c'est encore loin belgrade ? une ombre
peut en cacher une autre, on plonge en l'une et c'est en l'autre que
l'on se réveille transi, chair de poule et coccyx foulé
on trouve enfin quelqu'un de gentil c'est un piquet en fer planté dans ce sol stérile, ce brouillard mouje ne suis même pas moi, zéro virgule des poussières, faut pas pousser le vent
le fil dans le chas d'un zéro on a déjà vu ça, mais de quelle couleur
en ressort-il, et vivant ressort-il ?
je me promène sans toi. sinon à quoi bon se promener ? se promener c'est définitivement
sans toi quel que toi que ce soit, cheveux sales ou cheveux bleusla chèvre de monsieur seguin je la connais par chœur, je l'ai mangée cent fois
ma vie se résume à cela: un masque de loup, un bêlement de mouche
la prochaine fois qu'on se raclera la gorge on n'oubliera pas de
se raser la langue...infâme tristesse mon amour, un mille-pattes dans le vagina (prononcer le dj de vagina)
l'oubli commence par les mots, les couleurs par le blanc, puis s'attaque aux visages - j'espère que tu
ne me distingues pas d'entre les morts ou quoi, que la vue ne cille pas - aspirerais-je encore à cette nudité
dont les yeux d'un aveugle nous donnent l'idée claire ?
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Par lolek le 24 Septembre 2020 à 06:26
mourir ne se fera pas assis, rien que pour ça il faudra se
lever, décoller de
son banc
avec ou sans l'aide de dieu le suprême to-
boggan
mourir ne se fera pas assisexpirer ne se fera pas sans aspirer
la taffe. la nudité des pieds: un départ d'ailes déjà, coup sans férir
- c'est ainsi que
lever de soleil sur des seins fatigués
on pleure nos veuvesdu milieu de la bouche un trou s'échappe. nos journées
ne ressemblent à rien. ce n'est pas ressentir.
un banc, donc
cercueil à l'air libre
à l'air libre ou en plein jour, au vu du pire
un tronc qui mouille
les fesses or les fesses
sèchent-elles ?fais pas semblant de rien, ni de quoi que ce soit. d'toute façon on t'a vu
te faufiler de bon matin, nourrir les bêtes, bénir de sperme
un bouquet décati.
ça miaule au fond des cours et ça miaule de partout. et de partout parti
avant même d'être là
de nulle part revenu
- nu se coucher sur la mine et ne plus s'en re-
leveril fera nuit même en plein midi il fera nuit, ou le contraire peut-être
avec un peu de chance
et toute la nécessité.
tout nu face à la mer tout nu - est-ce donc moi
qui ai pissé tout ça, ou la goutte tombée s'apprête t-elle
à remonter la pente ?
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Par lolek le 22 Septembre 2020 à 05:52
personne en ce pays ne déterre les ancêtres, ne les toilette. personne en ce pays ne mouille son doigt, n'ouvre sa langue. c'est un pays de sage rectitude, où de faméliques survivants promènent un visage dévasté, communiquent en morse. je crois que mon ancre y brisa le tabou d'une surface immobile limpide, mais n'en retira rien.rompu le charme, flagrante l'attente. on s'y touche la dent, vérifier qu'elle ne chancelle pas, qu'elle ne cède à son tour. on ne court pas se laver après l'amour, on garde les odeurs, on macère. je sors des gros cailloux de mon corps des gros cailloux je ne sais pas où les jeter pour m'en débarrasser - aucun clébard en vue.
pauvre garce, tes positions extravagantes, ton érotomanie chronique. tes poils sous les bras. je regarde ailleurs comme depuis toujours je regarde ailleurs, et nulle part ici. ici me congère. et trait pour trait je n'y gagne pas un visage - une nébuleuse à l'air libre, tout au plus. convulsive apathie.
les barreaux descellés, le vent pourtant ne s'y engouffre pas. je parle avec les arabes, même si je ne comprends pas la langue. leurs quelques mots de grec ne suffisent pas à établir le dialogue. les chalutiers vont à la mer; les morts retournent à la terre, comme reprenant du service. entre les deux circulent le goulot, passant de bouche ne bouche, ressoudant les esprits.
à quoi bon marcher, nager ou pédaler quand on peut circuler en voiture, en sublime usager des transports en commun ? je t'ai prise en photo c'est déjà quelque chose. ça fait sans doute un peu moins mal aussi. les liens sont défectueux. les lacets traînent par terre. quelqu'un met de la musique que personne n'écoute. je t'ai prise en photo, en sublime usager des transports en commun.
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Par lolek le 20 Septembre 2020 à 06:56
on ne s'entend plus parler de mort et moi non plus. à peine suis-je parti tu remets des draps propres, une nouvelle taie, de fraîches giroflées dans le vase. à peine suis-je sorti on n'entend plus parler de moi, tout-au-fond ne constituant décidément pas une priorité.l'odeur des géraniums me souffle le cerveau. me sidèrent sa brutalité, son indécence - sodomie olfactive. je parle de/à tous les hommes les hommes jouent aux dés. ils les lancent ils s'exclament, les ramassent. tous les vers ne luisent pas: certains paraît-il, ne repoussent que d'un côté.
les cernes sous les ongles c'est le mal du pays. je me raccroche au trou, qui n'est trou que par ce qui le cerne, ce qui le distingue du néant qu'aucune limite ne vient contenir, définir. quantité négligeable au vu de l'expérience humaine, d'avoir pisser sur tes seins ne me confère aucun droit, aucune dignité - pas même une quelconque illusion de puissance.
l'existence s'écroule, par moments, par dépit. l'attente à son chapelet, la masse nuageuse affaissée sur des résidus de paysage. j'offre si peu de résistance. c'est la raison peut-être pour laquelle je ne tombe que rarement malade, la raison sans doute pour laquelle l'existence cède sous l'inertie d'un petit vent de biais, d'une mauvaise soupe.
je ne me lasse pas de toi te matant des heures durant la vulve à l'aide d'un miroir de maigre vertu. il se passe des choses dont la finalité d'un bout à l'autre m'échappe. d'un bout à l'autre je m'évacue, les racines: des ronces, et du noir sous les ongles. lorsque je me retourne et qu'évidemment nul regard ne surprends, les miroirs sans surprise me fuyant.
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Par lolek le 18 Septembre 2020 à 07:01
si tricher n'est pas jouer, alors en quoi consiste le jeu ?
le feu n'prend pas, la route s'embourbe, tu connais le lieu précis où l'on perd tout, le centre de gravité de tout naufrage
où l'on ne prend la peine ne serait-ce que d'un au-revoir
entre deux quais la marche est large, ou le temps long
d'un suicide érotique - d'un suicide quoi ? d'un suicide é
ro
tiqueil n'y en a presque plus. j'ai tout vidé la gourde, l'encrier, la bourse
et me r'voilà à faire la manche. je n'ai jamais été très doué pour ça - carrément lamentable je dirais - mais la seule chose que je sais faire: j'ai la manche longue comme ça
la poubelle sur le port le port contre le large, une épave a toujours soif, tout l'océan du monde
ne saurait l'éponger, une épave
se meurt de soifne me parle pas comme ci, ne me parle pas comme ça, fous-moi des claques ça sert à rien: j'y suis devenu parfaitement insensible
indifférent
comme qui ne diffère pas, ou ne fais pas la différence
entre ce qu'il est et ce qu'il n'est pas, le déni de vérité déclenchant
le déclin du mensonge, ou un truc dans le genre
le genre piquet à moule mais sans la moule
sans le bouchot
marée rentrée
soleil couchéj'avale un pneu
un pneu ça n'a pas d'os
ça siffle un peu, un filet d'air...
le fond de moi aboie mais ça sort pas
le fond de moi n'mord pas
il te lèche le mollet il se
branle sur ton mollet, mais il mord pas, le fond de moi
aboie
mais ça sort pas
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Par lolek le 16 Septembre 2020 à 07:07
mourir ne m'a rien fait. enfin... au début peut-être un peu, mais ensuite rien. rien à la fin
non pas d'un rien absent, comme on dit que l'obscur n'est qu'absence de lumière. mais d'un rien présent, comme par-dessus l'absence une absence d'obscurité qui viendrait approfondir ou parachever la première
un sexe en toute pureté
un sexe sans y toucher
un sexe qui ne tache pas
là exactement où ça fait malje refais les métiers
une deux trois quatre et à l'envers constitue un métier. le métier d'être beau, belle
et puis ceux se faufilant entre les gouttes et pourtant tout mouillés, même par temps sec mouillés
slalomant d'entre les attentions, habiles à ne pas éveiller le soupçon, se rendant invisibles, invisibles à tel point
qu'ils ne se reconnaîtraient pas assis l'un en face de l'autre
dans le métro par exemple, ou face à soi à travers le voile épais, le verre embué, le strabisme éberlué
la signature en sangtu taches ma robe tu taches ma cuisse, j'ai le doigt tout crispé
je parle à mes amis mes amis qui ne sont pas d'ici, pas de ce monde. oui je sais que je ne peux avoir d'ami, de commun, de sol ni de la
je décroche le téléphone et quand le téléphone me parle je n'écoute pas le téléphone - je m'écoute tomber, tomber, sans même arriver plus
à souhaiter m'écraserle balise
la balise, truande...
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Par lolek le 14 Septembre 2020 à 06:47
il
fut un homme il ne fut pas un homme
pas un seul
ou si peule vide ne fait pas la différence entre flotter ou couler. jamais il ne bégaie.
c'est l'amour et c'est un champs, de pierres retournées, de pierres déterrées. nulle part de clôture.
au troisième avertissement je lâche les freins (cf les contre-indications), tous les freins sont dehors hélas, le banc se vide hélas, le banc
se videnuit qui ne m'appartient pas, ou pas seulement à moi, nuit
où l'on ne s'appartient pas
où l'on s'échange
où l'on se mire et se reflète dans les yeux du grand rien
lequel d'ailleurs ne saurait être grand
aux yeux si vastes néanmoins qu'ils ne
reflètent
strictement rientu pleures comme tu nies ou alors moi aussi, moi aussi le mille-pas
le mille per mui le mille per tui, radin des pommes, gercées les pommes
et qu'on me dise laisse-la, ne fais pas attention à ce qu'elle dit, ce que je dis, d'elle ou de moi c'est tout cousu
de fil rouge me dis-tu, tout décousu de moi, d'elle,
des accents millépinespour moitié les morts sont associés à l'autre
moitié
de ceux pas tout à fait morts encore, mais qui le deviendront, si les premiers en ont envie et qu'on leur tend gentiment
un os
à ronger
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Par lolek le 13 Septembre 2020 à 07:07
la langue d'une fuite, la porte
également
s'est entrouverte
on y a mis le sel, la naissance et l'eau froide
glaciale même
des mauvais jours
j'étais certain
de ne pas vous revoir, vos gestes
à réparer les trous -
vos lèvres en filigrane
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