•   quel homme en-dessous du navigue ? quel fond se blesse ?
      je mange tous les jours, tous les jours je vomis
      c'est dieu me fait la guerre en se léchant les clous, tétanos à l'anis
      thanatos narcisse

     

     

      il y a quelqu'un derrière mon dos et c'est pire que mon ombre: c'est ce dont je suis l'ombre
      il y a mon dos derrière mon dos, que je ne connais pas mais il se tient le ventre - mon ventre
      mon centre désaxé, mon axe décentré. je regarde ailleurs et c'est encore nulle part
      d'où nulle part me regarde

     

     

      mange-machette, méchanceté tu pues
      je me brosse les dents, la langue l'œsophage, je me brosse la perle rare
      les doigts flottent en bout de bras, que le tronc ne retient plus
      largué en soi, la mer en soi, borgne la chiasse

     

     

      un petit vagabond un petit
      coléoptère mais sans colère, la gueule sèche
      un bout de ciel entre les cuisses, mieux vaut mourir assis, penché de biais
      le sexe ne t'en voudra pas de l'avoir trahi...

     

     

      un ogre en moi s'est vu dans le miroir, profitant d'un jour que gueule ouverte je
      radiais mes substances.
      de quelle antre le prématuré, vagi vagal ou vaginal, bousilles-tu le cadran
      ferme-moi derrière toi veux-tu, porte ouverte aux courant morts, simplement sec-
      tionne l'orgasme

     

     

    un homme sans voisin


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  •   clou de mon rapace, clou
      rester jusqu'au bout, or jusqu'au bout c'est rien, un pas plus loin
      tant que j'ai attendu l'a préservé de rancune, a mis clé sous la morte
      je n'ai rien attendu m'a curé les boyaux, certes, au moins ce côté-là c'est clair

     

     

      qui m'aime un chleuh. un chleuh ne pleure pour ça
      respire contre la loi, sinon la loi ça sert à quoi
      c'est comme pour le christ: on aura profité de sa sieste pour naître, exister
      et se croire mort de mort

     

     

      je cherche
      un endroit non chez soi où retourner chez moi, un genre de non lieu
      à nul être étranger, et dont être étranger perd son étrangeté
      le retour à nulle part, nulle autre part qu'ailleurs. l'eau noire des nénuphars

     

     

      fier de l'être, il s'est pendu
      j'attache ma ceinture, j'enfile mon bonnet
      dans le ciel des goélands, les drones et l'incendie
      je ne me souviens de rien, j'attends dans ma maison
      que coule ma maison

     

     

      je ne supporte plus le poème, ni rien, ni de ne plus supporter
      du coup je m'arase, je me trais chaque poil. tu crois que je finalise un suicide alors qu'en fait je me fais la valise, et tu ne m'aimes pas
      je fais, obsessionnellement, l'objet de mon déni
      et ça me gave

     

     

      décibel ça fait du son
      or le son ne l'entend point, et toute ma vie comme ça, froissée de l'entrejambe
      à s'épiler la langue, l'anus et le nombril, à se pisser la tombe
      d'où ce léger déséquilibre...

     

     


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  •   je manque de sel. bon, je manque.
      l'odeur des pins l'odeur des foins, bon. le désarroi féminin.
      je m'arrête là, je n'irai pas plus loin - plus loin c'est à partir de là d'où
      je cesse enfin

     

     

      nuage. hermétique. nuage.
      j'aime bien quand je vais alentour. car alentour m'assiège
      m'élimine me
      radicalise
      exister procède d'une rupture éminemment violente. exister résulte violent. j'ai fait ce que j'ai pu j'ai arraché, verbalisé
      frayé un trou. j'ai pas voulu comme ça. mon petit tas de cailloux

     

     

      l'herbe qui pousse, jusqu'où elle pousse, sous quel la rase net.
      j'ai donc mangé le rat, le rat aride de sens. qu'un sourire me défigure, d'un sourire flasque la transfigure
      en tout petites coupures, en roubles en zlotys je rachète le néant, je rachète
      le néant court toujours

     

     

      les ailes parfois c'est juste de n'avoir plus de poils ou de plomb sous les bras, à tordre la raison.
      je m'étais trompé dès le début pensant qu'être serait gratuit de gratuité alors qu'en fait, être
      mais à titre totalement gracieux, la corde au cou
      le ciel ouvert

     

     

      je marche à côté de mes pompes et du gars qu'elles portent, y enfonçant des clous
      tant de grâce en ce monde et je ne sais qu'en faire, j'étouffe de la grâce
      miserere miseris, j'ai besoin de vent vide, de broyer le grain vide

     

     

    soccer naît de l'abîme


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  •   "réconcilie-toi donc avec la vie". du coup je l'ai violée. ou l'inverse. plutôt l'inverse. plutôt en rêve ou à l'envers. non.
      non, je ne me
      réconcilierai pas avec celui que je suis, même ne l'étant pas - je crèverai d'abord
      et de bâbord
      il fera nuit. de nuit très claire

     

     

      hors sol. hors ciel. hors jeu.
      on voudrait aimer cru, à cru, on est bouleversé, la mort elle a ses dents
      rentre-moi une langue, une douille, l'amour sous
      péridurale
      et si j'arrache une dent reste le trou, le trou durant - ne ressuscite que
      la mort, récurrente obsolescence

     

     

      chien méchant, mais pas plus que ça
      j'avais une meuf, une meuf entre ses dents. c'est bizarre et plus je m'en rapproche, plus elle s'effiloche, la mort
      j'y crois même plus
      - encore un
      faux espoir. fausse frayeur. crème lucifer

     

     

      j'ai plus de chien
      le dernier chien s'est pendu, empoisonné, noyé ou je n'sais quoi
      tout comme ce qui ressort à l'absence de pitié, tout ce qui malgré tout, malgré soi, et les petits cochons
      j'habite un rien, une civière
      j'habite pour de faux

     

     

      ai-je mangé ma chatte, avalé ma langue
      pris du retard sur le train du milieu, madhyamaka karika. tu m'embrasses où tu veux, je recrache. je recrache au milieu
      l'homme qui m'a tué
      s'est déguisé en femme, peau d'âne

     

     


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  •   je n'aime les hommes que nus
      j'allais dire les âmes
      j'allais dire je n'aime les âmes que nues
      quand l'âme signifie la nudité de l'homme
      et l'homme le bouleversant
      dénuement de l'être

     

     

      ou quand survivre ne s'apparente déjà plus à un combat, mais à une routine, toute dignité saignant du cul
      un vieux clodo. il répétait sans cesse et pour lui-même "ah c'est l'angoisse". alors nous on l'appelait Langoisse
      pour conclure, on en crève tous un jour - de ci, de ça, de simple mort ou même
      d'avoir vécu...

     

     

      j'ai peur du vent qui sème, décime, malmène
      alors je me bouche les oreilles, je plisse les yeux et je me pince les fesses. le vent qui vente ne me dit rien de bon
      un jour je serai personne. je m'y efforce chaque jour. un jour je serai rien, vague après vague
      plus pur qu'un mort la bouche ouverte: la mouche sur sa lèvre

     

     

      dans la nuit c'est comme on veut, et comme on veut c'est rien, à l'aveuglette
      on se serre la douille on se gratte la foune, la voile hissée et l'amarre larguée - ne manque que la mer
      une mer, n'importe quelle mer
      sera toujours la mer...

     

     

      on disait on dirait, comme un jour on dira, la putain rougira
      mort jeune, de vie si vieille, on ne se
      reconnait plus
      - c'est pourtant soi pourtant. pourtant c'est allemand

     

     

    hérédité


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  •   être le
      être le néant, sport commun, place assise
      être le, de, le, être
      le néant. redresse ta mort

     

     

      c'est ça
      la queue leu leu l'âne qui gicle
      l'âne qui gicle le mur qui branle
      entoure laboure le trou, cerne le ou sous le cercle, entame à pied
      piétine le trou, il

     

     

      l'essentiel
      ne fonctionne pas, c'est une panne de réel
      sentir mauvais, se dire je sens mauvais, se dire ça sent mauvais, également
      également l'est en tout, détends-toi

     

     

      à reculons, délestant, se
      se
      délestant de se, de soi, à reculons de se, et s'alentours
      la vache a bu son lait, la prairie malfamée, malfleurie, malodorante
      le sang a tourné pisse, la prairie reine des bouses
      a fait place au désert, au désert in-
      conditionnel

     

     

      raconte-moi, allez va une
      non-histoire -
      non-histoire de quelqu'un, vu de personne, personne le voit
      : il roule à
      tombeau ouvert

     

     


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  •   à l'intérieur de
      ou au dedans
      la pluie c'est quand il pleut
      à l'intérieur donc

     

     

      

      vivre illicite
      et je ne parle pas
      d'en-haut, d'en-bas, de l'année sainte
      non, je n'en parle pas

     

     

     

      petit bâton
      rumine sa douleur
      petit bâton tordu
      mordille mordilla

     

     

     

      plus personne
      pour me nourrir étrange
      un égout, une gouttière
      alors là tu fais moins le malin

     

     

     

      mécaniquement c'est moi
      les yeux bandants, pendants
      le rafiot désœuvré
      assurément la vague

     

     

     

      devant il tombe
      il tombe enfance
      il ne tient que
      sur soi, le trou

     

     

     

      vas à la mairie, vas à la mer
      la mer à l'égouttoir, la mer à la gouttière
      le temps

      vraiment s'aggrave

     

     

     

      plus de pomme, une pomme - il n'y a
      plus de pomme
      sur l'arbre ni d'arbre
      sous la pomme. une pomme

     

     

    cramoieau


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  •   j'ai pas sommeil
      d'ailleurs je le lui dis souvent: n'écrase pas ma p'tite vache
      sors du trou n'est pas né

     

     

      je lui dis nique ta vache, elle me dit j'ai pas d'vache, d'une mine compassée
      et alors d'un orgasme rassis je lui re-
      tire les sabots

     

     

      j'ai pas sommeil - j'ai même pas la nuit de faire un lit
      le mur sous le voile, le mur qui s'ébroue
      et quand enfin je prends le large je le prends en pleine face

     

     

      pas de raison de se sentir
      plus vivant qu'un autre, mais le clou qu'on s'enfonce dans l'épine dorsale
      ça fige le sourire - oh, la radieuse obsession...

     

     

      j'ai mal à un autre que soi, ou la nostalgie des grandes cuites, crucifix et comas éthyliques
      l'œil mord à l'hameçon, et c'est du coup un paysage alternatif
      qui re-
      trousse sa blouse, répand sa mousse

     

     

      rien à redire, rien à cirer - ne s'élucide pas
      la raison noire des choses, en attise la gifle, gardant pour l'occasion
      une joue de côté

     

     

      putois j'écris putois, mais c'est putois
      et ça fait mal au cœur, étant donnant qu'on a un cœur
      une route savonneuse
      un écrase-mégot

     

     


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