• ci-gît partout


      si je t'appelle par ton nom c'est que tu n'as pas de nom
      si j'introduis un doigt dans ta souche c'est que tu n'as pas de souche
      alors qui meurt mate, dolorosa l'éveil fragile

     

     

      la main moite - finalement à quoi bon une main, fossile d'amoureuse
      cinq doigts, une paume, un moignon de fortune
      le gland en sang, métaphore existentielle
      existe t-il un ciel : non
      existe un ciel évidemment, y allant n'y allant pas
      de main morte

     

     

      je t'ai caressé le ventre, allons bon
      il n'y a pas d'être en moi, qu'un œil écarquillé
      et que suis-je sensé faire, ressentir, en déduire ?
      je remonte ma braguette - c'est un truc qu'on fait comme ça, machinalement
      l'air pas tant satisfait que ça

     

     

      rendors-toi
      ou si tu ne peux pas, raccroche-toi alors
      aux barreaux de ton lit, ton lit contre le mur, c'est un lit réaumur
      je ne me rendors pas - de minuscules fusils
      me fusillent à bout portant mais non à conséquence, postillons sur moi nu
      moi nu le saisis-tu ?

     

     

      quelqu'un me regarde , à blanc
      quelqu'un comme on rêve d'un autre que soi, d'une nouvelle mouture
      je m'allonge où mes traces s'effacent, je ne demande rien
      ou bien le large - rien qu'une odeur de large...

     

     

      le reste c'est le temps, ça ne représente rien
      si tu m'appelles par mon nom d'où pourrai-je te répondre, et te répondre quoi ?
      je m'abaisse jusqu'en bas ce n'est pas encore assez bas je crains
      je réside en l'entre-deux, navigue entre les doigts
      j'ai froid la nuit, alors je souffle dessus

     

     

    « il faut deux joues à l'abîmemille papes »

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