• d'une fois la rue montreuil gentil

     

      pourtant je l'ai entendue. je l'ai entendue chanter. voire fredonner. timide c'est fredonner. il faut plus qu'une oreille pour faire un homme. il faut plus qu'une intériorité inquiète, abîmée. plus qu'un rouleau de pansement. il faut un homme pour faire un homme, et puis ce quelque chose de vivant qui va avec

     

     

      je tremble des viscères. tellement j'ai peur. de je ne sais quoi, de je ne veux même plus savoir quoi. faux-semblant que de savoir. je ne marche que faute d'un lieu qui m'accueille, me retienne. je ne marche que faute d'assise. assis sur un vide mouvant

     

     

      je ne mangerai pas mes morts. je ne veux rien avoir à faire avec mes morts. je coupe les liens qui les font miens. je ne suis personne, enfin. enfin je ne suis personne. pourquoi est-ce donc si lourd encore ?

     

     

      tout ce qui s'oublie ne parle que de moi. en être réduit à la mémoire, quand ce bond soudain dans l'oubli comme un orgasme non-désiré, non prémédité. qu'on te soutire à l'improviste, en état de grimace. et se tenir en cet écart-là de l'improviste - entre la mort se lève et la tombe-tampon, d'autre part les framboisiers

     

     

      j'ai bien cru ne pas m'en relever et effectivement, je ne m'en suis pas relevé. j'ai néanmoins rampé, comme on flotte sur des débris de coquilles. ça fait mal mais c'est toujours quelque chose, avoir mal. je ne dirais pas mieux que rien, mais quand même quelque chose, de plus que rien

     

     

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    « la mort en rosed'une tristesse le dard »

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