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funèbre et moi
tellement de temps...
tellement de temps qu'il crève sur soi, pourrit sur pied
s'arrache un œilj'ai oublié le reste de ma poésie - je pensais faire un tour avec le doigt, le tour d'un nombril
avec le doigt
tellement de temps...
tellement de temps...
la couverture à soi. quelqu'un tire la couverture et nous découvre - quelle idée de nous-mêmes abandonnerons-nous
aux chiens, au bord d'une route sans bord
ou à son triste sort?ne pas bouger, c'est certain, ne pas bouger
même si il pleut
et si il pleut vraiment fort, vraiment fort ou vraiment longtemps?
ne pas bouger, ne pas bouger d'un poil, on n'en sortira pas
avec le doigt mais le nombril fuyant, impossible à cerner, ne serait-ce que symboliquement
si immobile soit-on
à se perdre dedans...
« rengaine nulleje suis fatigué d'avoir à allaiter le monde entier, alors que le monde entier il a plus soif »
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