• rengaine nulle

      tu m'étranges

      tu panses les bêtes le soir venu, tu sais que quelqu'un ne passera plus
      - plus pour longtemps du moins

      là, je suis là
      droit dans les bottes d'une trouble évidence, juste au-dessus d'une ligne je ne sais pas:
      d'horizon? de flottaison?

      une vague idée de ce que je ne suis pas
      court après moi
      alors même qu'en ce moi tout cesse, s'immobilise, se tait

     

     

      j'étais à mille lieues de m'imaginer... quoi que ce soit
      - il faut cette distance-là, cette distance-là est nécessaire,

      ce vide entre nous, parmi lequel... tu m'étranges
      et ne me redemandes pas

      tout ce sur quoi j'ai préféré apposer un silence formel - quel silence formel? Le silence ai-je dit
      ou tel qu'il s'alourdit

      les bêtes s'ensommeillent - leur éveil fut à peine le tien
      c'est ton odeur de terre qui leur monte à la tête, le sort qui s'en dédit

     

     

      les jours se ressemblent et c'est à ça pourtant qu'on les distingue

      par exemple: qui empoisonne les sources? qui rabat les orages sous nos crâ-crâne d'encre?

      pas moi car je suis mort, et là, buvant la brume à même la corne, prenant le taureau par les pis

      tandis que cédant au brame, tu falsifies les songes

      et j'y songe souvent...

     

      rengaine nulle

    « une pause dans l'histoire d'Antalie Karakolfunèbre et moi »

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