• ils ont connu le noir amour

      les hommes désormais vivront seuls.
      avec leurs mains sur leurs genoux, leur langue dans la bouche. les hommes désormais
      ne se mordront plus les lèvres d'angoisse, ils ne savent pas ça, ils ne savent plus
      où se tourner pour ne pas se croiser

     

     

      on peut mourir autant de fois qu'on veut, jamais oh grand jamais on ne
      ressuscitera.
      ou alors pour faire semblant, dans un faux bruit de couvercle, on se dira qu'on a raté le coche, qu'on s'est
      trompé de porte
      - ce genre de choses...

     

     

      on ne recense plus les bras. on ne recense plus les nerfs qui tendent ces bras, les ordres qu'ils transmettent aux mains en bout de bras. on ne s'adresse plus
      aux illégitiimités. on supplie. on sait que ça ne sert à rien mais on supplie
      parce qu'on sent, à la racine-même de sentir, que supplier
      éclaire le néant

     

     

      ma mère tape du tambour
      laquelle de mère oh tant de mères - mille faces convulsées de mère...
      par où commencer à se noyer? je
      suis une ophélie. je suis deux ophélies. puis trois, puis quatre, des milliers d'ophélies
      tant d'ophélies qu'elles encombrent le courant, et qu'on n'a plus qu'un lit
      d'ophélies suffocantes, frétillantes, exultantes - de cassandres secouées sous les coups de boutoir du
      violeur institutionnel

     

     

      chacun meurt dans sa tombe et dieu ressuscite de chacune de ces tombes.
      et l'esprit, ou la culpabilité de l'homme, s'enquiert désespérément de sa pureté :
      il pleure, il pleure, nulle innocence ne venant
      le consoler de soi

     

     

    ils ont connu le noir amour

    « à laquelle je ne pense pasénucléation »

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