• mange ton chignon


      pour un jour c'est mon fil à retordre - un jour blanc comme il faut, l'ouzo ivre d'un marbre par exemple
      j'en conviens
      tu me dis mais qu'est-ce que c'est que ça tu me dis mais qu'est-ce que tu fous là tu me dis mais non, tu ne me dis rien: tu me
      montres tes seins

     

     

      je ne prétends rien, tu sais que je ne prétends rien, à rien
      tu sais que j'ai vestibule, que j'ai tout comme il faut, où il faut, colmaté emmitouflé
      ma tombe. tu sais bien que le chant, qui s'élève plus il plonge, tu sais bien que le chant
      tarit

     

     

      je ne sortirai plus
      à la récréation,
      je n'éjaculerai plus
      à contre-le-courant
      - peut-être me suis-je, trompé
      de destinataire, peut-être me passai-
      je de tout intermédiaire, n'empêche que j'ai gagné
      une dent
      une dent sur ma racine

     

     

      si on a supprimé dieu c'est juste qu'il obstruait
      l'infini - car seule compte la vue, la vue qu'on a d'ici-bas
      sur tout le bas, de haut en bas vers le nulle part, et nos petits muscles gonflés, surgonflés
      d'air pur, d'air éminemment
      pur

     

     

      la petite mort elle s'égrène, surplombe la
      grande mort, celle en arrière plan, scène originelle et primitive, sang qu'il en pleut, froid, brûlant et gel - la grande mort méridienne, cardinale anthropo-
      phage la grande
      mort nous ravit
      le bonbon

     

    mange ton chignon

    « désherbage le cours du dé restant »

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