• pigeon sur rue

      plus pur était le rêve, l'immaculée
      vérité d'un irréel, d'ailleurs j'étais là je
      l'ai vue - dire que j'aurais pu
      l'aimer, ou presque pu tenir
      debout, si debout du moins n'était
      déjà couché, voire effondré...

     

     

      mort sans abri. quelqu'un n'a peur de rien
      on a plongé dans l'outre-là mais ça n'a rien changé
      ça n'a rien changé
      : les mêmes lacets, quelle que soit la route
      la même route, quelle que soit l'allure
      - sous une simple pluie la
      décapotable...

     

     

      au bout du champ pas même le bout - pire: le début pour ainsi dire
      d'un autre champ - est-ce le cancer, je
      prends la barque manquent les rames, je ne
      rame pas, ne flotte pas non plus:
      le courant a découché je 
      reste la queue sèche...

     

     

      l'herbe sèche, l'herbe rare, l'herbe
      rare et sèche
      . fonctionne un paysage.
      un comme un autre, lorsque tout contre
      soi mais jamais jusque là -
      n'exagérons rien, demeurons
      calmement en-dessous de la
      réalité, fantasme collectif

     

     

      rien de plus éloigné de la mort que ce qui justement la côtoie: l'obsédant sentiment
      de la mort - la peur comme un désir perverti, inverti, le nutela servi sur
      les frites - je ne veux pas de quelqu'un qui
      me comprenne mais de quelqu'un partageant
      la perplexité de ne pas se
      comprendre...

     

     

      y a pas de solution, pas de libération - que la pitié vas, caressant
      la joue du lépreux que chacun cache en soi et je voudrais bien
      que tu aies suffisamment rien à faire pour enfin lever
      ton œil sur moi et l'au-delà de moi, que
      je suis ou sur lequel je donne, fenêtre
      désespérément ouverte

     

      pigeon sur rue

    « récalcitrance un aperçu de carolles-plage »

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