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un aperçu de carolles-plage
des poèmes-boomerang, qui te reviennent à la gueule
mais te ratent toujours, comme ça la perte
n'est pas perdue, pas tout à fait
perdue je ne sais pas ce qui me prend - peut-être au fond rien ne me
prend-il rienje n'ai pas de complice, c'est tout seul que j'ai sans vergogne
violé ton absence - ç'aurait pu être pire: au lieu de ne pas jouir j'aurais très bien pu
éjaculer sur tes pieds, tu te serais alors
essuyé le pied droit sur le mollet gauche, le pied gauche sur le
mollet droit, parce que sans inverse une chose
n'existe pas elle ne fait
qu'être, condamnée à soi-même...je voudrais que la mort soit
comme à la rivière le passage sous un pont, et la révélation l'exact bombar-
dement de ce pont à novi sad durant la guerre, et après la guerre et
après après la guerre - il n'y aurait plus d'oubli: rien
que la mortil faut que je revienne
que je revienne n'importe où, quelque part sur les lieux
d'un crime dont je fus la victime, celle dont on arrache le consentement à coups
de trique, salle omnisport, et j'ai beaucoup pleuré même si c'était
pour de faux, le plus souvent
pour de fauxnon que tu n'aies de fond, ni de grand-fond, mais pas de vrai contact avec ce fond, et sans plonger racine dans cet
irréel essentiel, ou bien l'inverse parce qu'une chose sans son inverse, visage hors du miroir n'est qu'une
tête de mort, mort sans sa tête, tête
loin de son nord - si loin
du nord...le monde est triste et cependant j'échoue
à incarner cette tristesse - c'est de jamais dont il s'agit:
jamais engendre
jamais explore les sexes
jamais traverse la seine à la nage mais choisit
bien son endroit
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