• portrait craché

     

      il a peu de peau sur les mains, et encore moins de main sur les g'noux
      cela fait transe alors transe avec moi, raconte-moi comment s'enfuir
      avec tes gestes à toi

     

     

      manque d'eau, manque de fesse, l'absence plane où s'enlise ma relique
      où prendre forme, où s'installer dans la godasse noire ?
      on va de ci on va de là, et tout lieu commémore ce départ manqué,
      ce retour sans fanfare

     

     

      ce qui manque à mon jour c'est d'être un jour tout nu, une lumière à cru
      il me semble n'avoir invité personne à mon incinération je n'ai même pas
      sorti les cacahuètes, grillées à sec, ou couché sur le dos
      je m'arrange l'ennui

     

     

      je me gratte la mésange, me voilà cerné par l'entre-moi
      s'il ouvre une porte c'est la porte qui le bat - pas moi, pas lui, ni celui qui dit moi ou celui qui dit lui, les confondant parfois, parfois les séparant, quand ils en viennent aux mains
      non : la porte, rien que la porte, toute la porte, sortie de mes gonds et prête à tout
      pour ne pas y rentrer

     

     

      comment fait-il pour ne pas s'endormir, lui qui s'endort si vieux
      sous la flaque une femme s'amenuise, il prend garde de ne
      pas marcher dedans, n'en point froisser l'image - peut-être se retient-il
      de jouir, quand l'os à bout s'y rompt

     

     

      victoire adossée à son mort, il déroute
      finir en dure beauté oui, mais finir quand même
      avec les dents du haut, avec les dents du bas, et les trous tout autour, les trous à l'évidence les trous
      à perte de raison

     

     

    portrait craché

    « les gens cherchent okuniουσία ξένη »

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