• si maigre en ce temps-là

      mon dieu je ne suis d'une seule
      digitale
      et j'ai peur que tu me manques alors s'il te plait
      ne me manque pas, laisse-moi tanguer sur la croix
      ou un peu au-dessous

     

     

      ma chienne elle perd ses poils, il faudra bien un jour
      crever sa chienne, je veux dire l'euthanasier - quelle bonté m'eu-
      thanasiera, me sucera d'entre les jambes
      l'infini nauséeux?

     

     

      qu'on ne me diverge pas, qu'on ne me tonde pas - on lave les morts
      parce que les morts puent, les morts se chient dessus, ne me délabre pas retire ce pieu
      de dans mon œil, laisse-moi pleurer dans les larmes des autres, laisse-moi pleurer
      tout court

     

     

      un chien s'aggrave. faut dire qu'il n'aboie plus, et que la haine désormais, ni la raison
      ne lui serviront de boussole - donne-moi un toit
      donne-moi un toit sous lequel ne plus être ni ressembler à
      un chien, une bête courante, un homme qui ne sait plus où il va tant il sent que s'y glisse
      un ver chemin de boue

     

     

      je te touche du bout
      des doigts de la mémoire, je ne sais plus pourquoi
      un nombre est un nombre qu'on dévisse, un chiffre réduit
      à l'inessentiel - mon âme à l'abandon, mon âme c'st quelque chose,
      c'est quelque chose de cru

     

     

      d'ailleurs le reste du temps, je danse sur un seul pied
      même pas: je danse
      sur aucun pied

     

     

    « en margetiens va, selon ton bâton va »

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