• tenir la main à un mourant


      fuir le vivre, ce danger de mort imminente, m'y conduit droit devant, droit devant j'ai le droit. pour unique horizon: le consentement à vivre

     

     

      la main qu'elle ne tremble, et sur moi qu'elle s'abatte, puisque mienne, et puisqu'il faut bien justifier ce cri en moi, sec, irrévocablement muet. si ce n'est le faire taire

     

     

      toujours une âme, une âme c'est crade, tel que s'y faufile le soupçon dont on ne doit prononcer le nom. sous peine de rien. de moins que rien

     

     

      tu peux toujours me quémander du feu je ne t'ouvrirai pas. d'abord parce que je n'en ai pas, et ensuite parce que si j'en avais il m'aurait déjà tout cramé les ongles, les poils, l'espoir de te revoir

     

     

      ne cours pas. tu risques de trébucher à courir comme ça. tomber ne se relève pas. ou mal. même à tomber mal. alors ne te relève pas. tombé ne tombe pas. tombé décolle...

     

     

      personne ne me nomme ascenseur, le puits profond. s'il faut vraiment que j'aille c'est que rester s'est défaussé, rester m'a faussé compagnie. je touche là aux deux extrémités de mon inconséquence

     

     

      creuse l'air. creuse un trou dans l'air maigre. plonges-y. creuse l'air avec ton souffle, avec le souffle que tu expires. expire. ou la marelle tracée à la craie sur l'asphalte d'un cour de récré effectivement déserte...

     

     

    tenir la main à un mourant

    « sans que ce soit l'amour obscur, ni le trait d'union videainsi que de ne rien faire, l'être »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :