• un chien s'enlise

       elle m'a tout simplement touché le bras et s'en apercevant a brusquement retiré sa main, improvisant quelques maladroites paroles de diversion
       le trou du cul d'la vase au cul, songé-je alors, or me taisant
       j'ai appris à ne pas voyager, à ne pas respirer, à ne pas même avouer ouf lors d'un orgasme de ouf
       par politesse j'ai laissé passer le temps...

     

     

       la mort est la mémoire des secrets, on tire sa langue et elle aspire le jus
       j'ai peut-être menti, pour ne pas trahir le rêve ou pour laisser à l'esprit la chance 
       de ne pas s'incarner, j'ai peut-être failli, et failli perdre entre deux rives basses
       le fil de l'eau, à moins d'un autre fil...

     

     

       barbaque - enfin découvris-je mon nom: barbaque, attila-précipice, ou bien encore sexe puant, fille rescapée...
       je peux encore prétendre tromper dieu
       je peux encore crever d'angoisse, trembler de tous mes nerfs en effleurant un visage
       je peux encore me dire mais où fus-tu, fils de pute, où errais-tu hébété tandis qu'elle...

     

     

       de la vase jusqu'aux g'noux, ça rentre dans les bottes...
       à quoi sert de prier, elle baise avec ses règles, elle n'a plus les moyens de tricher...
       je cherche dans les profondeurs de mon être un espace où réellement avoir mal, je n'en trouve pas
       j'entrouvre la pensée, la pensée me dit tiens, embouche ce biniou...

     

     

       elle est là quelque part dans les rangs, entre les lignes, béquille flottante, plage en décembre
       elle est là cimetière, et toi tu jouis par terre le gland dans la poussière, le gland tout de misère
       tu arroses la poussière pauv' gland, tu arroses la misère....

     

     

       j'ai pas traîné, j'ai pas traîné longtemps, les trois quarts de ma vie
       l'autre quart je dormais, je glandais - je glandais par ailleurs, je veillais aux présages
       la mort vous déshabille ça c'est du gros bobard, la mort t'arrache ton slip, retrousse un nénuphar
       je glapis je souris, toutes les dents m'en tombent - la vie est morte et moi je fais semblant
       faire semblant épuise le doute, décloute un christ, rend le probable nécessaire
       faire semblant mérite un pneu...

     

      un chien s'enlise
       

       

    « à la vieille taupeelle cousant et moi dormant »

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