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assumer l'irrationalité d'être, je présume que c'est ce que se déchirer dans le vide sous-entend...
on se contentera le jeudi de caresser, sans en rien démêler, la chevelure d'une divinité dépressive et béate...
si l'on fuit c'est que seule la vanité possède encore la faculté de se distinguer du néant dans le fait même de s'en revendiquer
à part ça je ne sais pas. j'ai besoin d'un amour malheureux: mourir m'éveille
penser vivre ou mourir n'importe que dans la mesure ou cela réduit la pensée à un acte pur. et pur ça veut dire sans espoir, d'une détresse telle que la vierge elle-même ne saurait nous en consoler
la part de moi à sauver, et qui me sauve - la part de moi qui tout justifie et me justifie: celle-là même qui n'existe pas, comme quelque chose qu'on ne retient plus et qu'on verse à côté
vivre ne devrait pas nous concerner, certes - mais comment le monde, quel qu'il soit, pourrait-il ne pas me blesser, ne pas me rappeler à ma propre insuffisance, à mon dénuement de chaque jour?
la lumière finalement ne jaillit-elle pas de ma prière la plus obscure? du bout brûlant des doigts l'absence ne se répand-elle pas?
vas savoir...
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je me suis promené des fois
mais des fois, pas plusje leur causai alors de colzas en fleur, de soudaines averses, et réciproquement
ou bien je me taisais, vissé au cul dans la position du lotus
quand il flanche
qu'il pataugetu prends soin de moi, je sais que tu prends soin de moi
avec tes pinces et tes râteaux, tes pinces et râteauxtandis que moi joujou caillou, quelques sapèques, deux-trois sequins,
je ne vaux pas un sou, pas un kopeckje m'accroche à ton trou, pou, hibou
- c'est si vaste, tellement vaste qu'on n'en voit
ni le bout, ni le bambouj'ai pas peur de mourir, c'est juste les os qui claquent
autant dire j' me promène, j' me promène des foisafin de calmer l' jeu, le jeu et la douleur, j' promène ma croix, des fois
j' me caresse la tumeur...
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mais je suis devenu homme, et je n'ai plus les dents de mordre
car si le dieu s'incarne, l'homme quant à lui résulte d'une désincarnation - il a simplement oublié de' s'endormir
au bout du troisième jouril a posé les mains sur la kaaba intérieure, l'œil noir de l'être, la béance béante, il a bougé le pouce
je voulais connaître l'art de m'arrondir or me voici le sexe mou, crucifié à l'ombre d'un nuage par les clous du plus pur
des hasards, oh mon père...
une fois résolue la question (il suffit après tout de ne pas se poser la réponse), j'ai dit je t'aime
à la première venue, moi le dernier
parti (je fus cette équation)et j'ai gardé l'impression d'avoir ma vie durant sodomisé une vieille (blanches soquettes, croix de baptême), jusqu'à ce que lui en tombent
toutes les dentsce ciel gris. j'adore ce ciel gris
depuis le commencement, le tout commencement
qui n'a jamais eu lieu, qui n'existe pas, par conséquent
je suis, je suis
sur la route du
retourqui jamais n'aboutit c'est la merde
qui jamais ne parvient c'est l' déluge
et me laisse perdu, baudruche
perdu et orphelinsur la route d'un éternel, et vain
retour à rien, putain -
jolie
putain
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c'est comme attention à la bordure, pas marcher sur les plates bandes: on s'en fout
on traverse
au gris au rouge au bleu, on passe à travers soi, son, sa...
c'est comme ça
j'ai pas dit la fée carabosse, j'ai simplement dit: Rosemary across
c'est bizarre de penser qu'à la dernière femme, l'anti-ève la stérile, on ne demandera pas son nom
personne ne s'en sera enquis, personne n'aura prêté attention au fait qu'elle s'appelait
Rosemary, oh la lac'est comme ça
si elle se met en travers alors on passe dessus - le pont sur la drina les deux doigts qu'elle préfère, l'archet contre la corde
ou vice versa, qu'est-ce qu'on s'en branle
ou vice versa, de Rosemary
accross?
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alors on était homme à boire, on parlait peu on sentait fort, pensant sans doute ainsi échapper à l'ombre épaisse, pustule
on se sentait perdu un peu comme le dernier des yougoslaves face à cette femme no-future et les bras nus, chiure de vénus
on se bâfrait de ce vide effarant qui l'air de rien emplit les siècles et les siècles, sans avertir
nous la passion c'était un peu notre roulette russe, à mi-chemin précisément entre la branlette dominicale
et la très sainte belote des hospices...juste un arrière-goût de mélisse: c'était quand on s' taisait
parce qu'on n'avait rien à dire
et aussi qu'on n'en avait pas envie
ce qui fait deux bonnes raisons de n'en avoir aucunealors en nous l'univers tout entier venait se reposer, reprendre son souffle
- s' fumer une clope...y a pas grand chose à voir, y a même rien à voir là d'dans
c'est juste une boite
avec en dedans ce qui reste d'un homme - même pas d'un homme, et même pas un songe: une fiente
sur le pare brise
de ma 4L ...
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titubant nos déroutes dans le matin qui cloche
gèle
reluitcaresser un arbre mort, comme si j'étais mort
un arbre comme si j'étais lui
et mortcouver en soi un solide glacier, bleuté
mais fondre, flouté
au premier souvenir...à peine tu jouis et j'éjacule, éjacule en plein jouir
jouant ma vie sur une fille
comme ça, vite oubliéetoute la route elle est mouillée, et la couette de traviole
- c'est un visage particulier, assumer pleinement
de vivre, et ne rien démentiril se ressemble à quoi, dieu avec un œil dedans
tant la pitié l'écrase
et l'assombritn'avoir rien fait d'autre
jamais
que regarder le temps
passeret tandis qu'il passait
...
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un jour t'auras ton nom là, écrit blanc sur noir
je te l'aurais demandé comme t'étais saoule tu m'aurais dit n'importe quoi évidemment quand on est saoul n'importe quoi
sort de la bouche des enfants
au fait, j' t'avais pas dit: je pars
en voyagel'ombre du voyageur évidemment c'est moi c'est toi, n'importe qui c'est toi c'est moi
sauf qu'il n'y a pas de voyageurrien que la route, filante, béquille
et qui s'en branle si c'est de nos os broyés qu'elle est faite, pétrie, et si lisseuse
la politesse néanmoins, l'élégance du vice - j'ai toujours peur qu'on me claque la porte
sans frapperalors je bois
ça je dois le redire tellement c'est grand: alors je bois (jamais assez, jamais assez)
: la pluie au goulot l'oubli, ou l'eau de mer - tout ce qui coule en fait, de toi
oui, de toi
qui veut rien entendre mais alors pas un mot
de mes poèmes
mes poèmes de merde (la pluie au goulot, l'oubli ou l'eau de mer...
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seigneur ne me parle pas sur ce ton-là, tu sais bien que j'aime pas ça alors arrête - achète-moi plutôt un koulouri et laisse-moi
vagabonderoui laisse-moi
vagabonder
c'est le précieux dosage en elle de retenue et de générosité qui me bouleversa - je la trouvai si poignante
je l'avais rencontrée au hasard, ou peut-être par hasard
le jour d'après franchement, je me disais: l'instinct d'elle
j'aimais forcément quelqu'un, voire quelqu'un d'autre
avec la mer au milieu, la grande menteuse - et je sais de quoi je cause...qui sait de quoi il cause? la littérature ne commence t'elle justement là
où les mots renoncent à agir o corps à corps
sur le réel?o corps à corps
- es-tu réelle?fiche-moi la paix seigneur, tu me harcèles tu me harcèles
avec ta mort triste figure, scabreux chantage
et chaque pelletée, de tout amour, or chaque jour,je viens te déterrer, ressusciter, t'claquer la bise
et crever le cœur haut - que dis-je? le cœur nabot
et calquer le déluge, copine-tourniquet
sur la peau de mes ospuis sombrer parmi toi, triste figure, o
figure si tristedu néant
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