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où ça mène, dis-moi seulement où ça mène - moi je ne leur dirai rien
zazen fond dans le beurre. tandis que moi te fais-je l'amour à reculons. et si je ne fréquente d'humain que des femmes humiliées, c'est que je n'accède à l'innocence qu'en tant qu'objet de leur rancune et de leur pitié. zazen fuit tout l'monde
lorsque la main te lâcha, il t'a fallu tomber. c'est fatal. j'ai trouvé un homme qui n'avait plus rien d'autre à faire qu'à sourire. tout le reste s'était effondré autour de ce sourire, en bris de verre en lames de fond. alors je déracinai un arbre mort et le lui enfonçai en entier dans le cul. pour lui apprendre
il y a une fraternité, sous les obus. par exemple tout le temps que je fus SDF, personne ne m'a demandé pourquoi. je me souviens juste d'une femme qui pour toute aumône me rétorqua que les hommes qui lui parlaient d'argent ne l'intéressaient pas. et des rats
on est tellement mieux sous un toit à happer crus des papillons. " les couleurs de l'automne sont vraiment splendides, en cette saison". un homme me tranche le bout en hurlant j'aime pas les pédés mais je suis pas pédé, monsieur. c'est pas grave, haussa t-il des épaules - et il avait raison
zazen me bouffe dans la main, c'est pas donné à tout le monde. christ me crache dans la main, c'est de ça que je me nourris. on ne crève pas tout à fait de faim quand on a faim de mort à tel point
qu'on s'en souvient plus, qu'on sait même plus par où on est passé
pour en arriver làtoute cette méchanceté qui sort de moi, par tous les odieux trous, je la promène en poussette je la change, la couve affectueusement. on ne sait jamais qui s'envole avant d'avoir tiré son coup, de fusil sur l'étang, Prespès sur le dos, ma tendresse ex æquo - je voudrais bien savoir comment tu t'y prends, toi,
pour ne pas me, te, se haïr...
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j'ai dormi quelques heures (deux-trois, pas plus) sur la plante des pieds
la musique partie, n'en restent que les notes, blanches ou noires quelle importance, croches ou doubles béquilles d'un voyage en sourdine - on se dit en sursis mais c'est là brave erreur: l'illusion du malheur nous rase de plus près
tu n'imagines donc pas ce que signifie d'avoir à dire, à dire sans cesse afin de taire ce qui seul est à dire - étouffer de mots bouchant l'immonde trou d'une mémoire ex vagina, lacrymale on peut dire aussi comme ça, autrement dit mais alors ça fait mal, vraiment mal
j'en rêve tout l'temps. et puis j'aère, j'aère. accro au vide, à toujours plus de vide. un vide toujours plus profond, plus éthéré aussi. refouler l'obsession et se fondre en l'absence acrophobe, mâchouillant compulsivement la graine de la plante qui fleurira ma tombe, la sainte pourriture
je sais au fond que le désespoir ne suffit pas: il est la clé mais pas encore le champ. j'ai tellement aimé te mordre les nichons, comme le bout d'un linceul à servir de doudou. "je suis un être de lumière", s'exclama t-il juste avant ou au moment d'appuyer sur l'interrupteur: black out
tu trouves pas que la mort nous va bien, de blanc vêtue à la chinoise ah, la chinoise, l'aînée des wang derrière la gare que secouais-je d'un mégot, l'osseuse épaule, le sanglot mort d'un rot? je pose la question comme ça, je pose la question sinon quoi, le cul bassinant dans l'eau froide d'un néant por favor, ou anticipation
j'aime quand elle ne m'écoute pas. j'aime ça presque autant que quand je n'existe pas. cette liberté-là ne sert à rien. elle sert à ça, à ne servir à rien, et j'en jouis comme d'une chose dont on jouit pour rien, ou comme on jouit de rien. cette liberté-là je te dis, quand elle ne m'écoute pas
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une journée comme une autre ça ressemble à quoi dans, le sens de l'absolu
ces miettes de désinvolture, d'un pain trois fois béni, je ne pense pas qu'elles aient été semées afin de baliser le chemin d'un éventuel retour: à quoi retournerait-on quand on ne vient de nulle part? ont-elles alors été jetées là simplement pour que le vent ayant sur quoi souffler ne se dégonfle pas? ça se dégonfle si vite, le vent...
animal en dehors des clous, on ne s'attache pas à son intime destin, on ne s'attache pas à cet homme-là suspendu à ses propres couilles, et qu'un cri muet remet en ordre
je te montre le chemin mais le chemin s'endort, serpent mis hors combat. chaque pas casse la croûte d'un homme un peu plus vide, un peu plus vide en ce qui le concerne. la mousse au nord lui pousse, finit par le recouvrir
je ne veux pas passer ma vie. au pied-bot du hasard une tombe n'a pas été creusée, l'herbe stagne de l'hiver. n'oublie pas que c'est l'hiver, radieux ainsi celle ou celui, que tu le sois ou non
celles-là étant nées, pas nées par un sale temps, meurent-elles en un quart d'heure - apprennent-elles qu'elles s'en retournent, que les retourne une vie à laquelle elles ne ressemblent pas, savantes dissidentes, ou lors sans exister
j'adore dévaler cette pente en poussette
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un étrange bestiaire. ce qu'il reste de nous c'est nous, au centre d'une inaction
les paupières au billot, tombent les masques
une fois la baleine écaillée, il faudra l'étriper
mais cela ne lui fera ni chaud ni froid rassure-toi
: entre elle-même et l'eau le rêve
a remplacé l'ennuij'ai peur
je me raccroche à tout ce qui passe à ma portée: un poisson
pour ne pas me noyer; un couteau
pour ne pas me blesser; un vieux pneu
- je n'ai pas l'innocence de vivreje n'aime pas les hommes. je n'aime pas les femmes
je pisse à bout portant sur tous les enfants
en moi tous les enfants pullulent, hululent
me disloquent l'anus
parlent un étrange langage...je tends la main, un chien me mord
j'ouvre un œil, une poule le picore
je sais qu'à la fin la lumière brûlera jusqu'à la dernière larme de mon corps
m'absorbera tout entier et cette délivrance, cette infinie jouissance
signifiera mon ultime douleur
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une forêt sans arbre ça tient pas d'bout, ça tient pas d'bout quand même
guérir d'un pont
tout ce nu-là, ce nu là slalomé. j'espère que tu ne m'en veux pas, que tu ne m'en veuilles pas je dises, guérir d'une mort. ça y est c'est morttoute la beauté. toute la beauté des mondes n'est pas pour moi: j'ai la bouche empoisonnée, j'ai la glande avariée j'ai le tout petit enfant en moi épuisé, hébété,
qu"a perdu toutes ses billesà l'arrache, comme ça, avec comme il se doit toute la désinvolture conséquente à l'érosion non seulement du sens, mais du non-sens en plus, elle met sa robe grise
pas même un lent
sommeil précaire, pas même une douleur ambulatoire, une seule raison de s'apitoyer sur soi non tout va bien, tout va bien ça fait du bien, juste du bien
de s'cracher d'ssusne mêle pas de rose
à ma tignasse je les ai tous rasés, les poils les pétales, rougeurs adolescentes je voulais bien marcher, marcher avec les loups ou avec celle, mais le pied niqué, la cheville extrudée tout ça, banni de vérité et celle aussi, fut-elle sortie déjàpas beau, pas beau le sommet de la pente, elle croit que j'me suis fait la malle et pourtant
pourtant je suis jamais parti: le monde soudain s'est épuisé, ou le vent est tombé, retombé - quelque chose comme loup-y-es-tu or le loup
n'y était pasla dernière fois sans moi
depuis, depuis plus rien. modifié le sens giratoire. on ne se reconnait plus on s'est installé à jamais
dans la mais l'in-
différence...
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mais la fin ça fait belle lurette qu'elle est passée, et ça rentre pas au fond
de très vives douleurs veillent le vide inassouvi. rien ne se dit. d'ici à là clignotent
nos basses solitudesde tout temps en tout lieu, j'aime un homme
qui se fane...je sais bien que c'est moi tout ça, tout ce soleil levant, ce peu de jour restant
cette amitié sans race, et sans attachementtrêve de bête
trêve de tout ce qui survit emmuré dans son œil, je nais à la lisière. à la lisière c'est çail n'y a guère d'apport
et je supporte à peine le vide qui me supporte à peine. la perte ça dit quoi, ça dit quoi du largeil ne se laisse pas faire. il se débat roland furieux mais l'immobilité, plus prompte que lui, le délie de tout serment
et lui crève les genouxj'avais apporté
le pain rassis, la picrate des heures creuses - de ces choses qui s'efforcent de faire bonne figure quand bonne figure
naturellement pue d'la gueuledebout sur un piquet à guetter la marée
le sexe en bandoulière déficience mentale, mentale j'ai dit - un trou dans la mémoire, énorme. énorme.
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c'est drôle, chaque fois qu'un navire naviguait tu disais qu'il sombrait
ramasse la pelle et le râteau, rapatrie-moi
dans ce non-originel no-man's land
qui n'a pas de nom, qui a le nom qu'on donne
aux choses qui n'en sont pas
et on sera quittesune fille bien entendu
ça commence toujours ainsi, elle pose le pied à terre
elle écrase un truc, elle n'indique rien
quand un homme se relève, c'est simplement que la terre
a cessé de couler, ou bien n'existe plusla rime et la raison
ont perdu tout leur jus
je mords le vent
je mords le vent alors qu'il m'enfonce ses aiguilles
un peu partout dans le néantj'avais sommeil, pas plus que ça
rester longtemps à ne rien faire
orphelin, juste orphelin, tel un homme sans enfant
un homme auquel on a volé son enfant
ou son enfance, pas plus que çac'est cette salope
elle me tourne le dos comme si le dos n'en était pas, je pleure pas pourtant
pourtant je pleure pas
d'abord ça n'se fait pas et puis ensuite
ça n's'essuie pasje suis la vue d'ensemble
modestement, c'est à dire tout bas
les passants ne passent plus, ils enfoncent impunément
leurs dents dans mon absence
c'est à dire tout basà la joie elle tourne
sur la droite, vers les champs ou quelque chose similaire
un homme ne redevient pas un homme, un homme ça veut dire qu'il s'abandonne
qu'il abandonne en lui
tout ce dont il ne succombe pasle chemin que l'on prend, quand viennent à manquer
les cailloux, le contour d'une idée
qui ne se laisse cerner ni par exemple, ni par mégarde
j'ai droit moi aussi
à ne vivre pour rien
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j'appuyais fort, fort là où ça fait mal, je sais pas pourquoi
vivre d'un homme qui crie, d'un homme qui jouit
j'en ai marre
de cet homme-là
je voudrais qu'il m'assomme
et s'enfuie avec la caisseun peu dérapé
sur l'subconscient yesturday
le train dans un sens
et puis dans l'autre sens
jusqu'à la fin des temps et un peu au-delàla joie sans celle
tombe ou marelle, des petits sauts de puce
tombeau ouvert, c'est le ciel dans la terre, la langue dans la bouche
elle me dégoûte - je rêve d'une bouche
hors langue, hors dent, hors ce qui me dégoûtepencher droit, tout droit
et alors se pencher tout de l'autre côté
côté impair
qu'il le demande poliment ou injuriant, il faut donner au mendiant
sans raison, juste parce qu'il fautelle bavait sur moi et j'avais l'impression d'être
sa petite assiette, sa petite cuillère
le mouchoir où t-c'est qu'elle s'mouche
elle bavait sur moi et je me sentais
le héros de ce destin-làil y a bien un ciel quelque part
soufflant entre ma jambe gauche
et le temps qu'il fait, qu'il ferait
si l'envie m'en prenait
or l'envie m'en prend pasc'est pas tout de lancer les osselets
faut encore les rattraper
s'interposer entre la chute et le terme, les faucher en plein vol
et recommencer pourquoi pas
puisqu'il n'y a que ça à faire
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