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je ne m'attache à rien, je sais tout simplement qu'il ne faut pas
dieu comme synthèse idéale de l'unité et de l'infinité
me refera pas le
coup deux foisje ne m'attends à rien, je ne m'attends qu'à rien
je prends le revers à mes jambes, offre deux joues à la même
et unique gifle
et pourtant je tiens bon, c'est beaucoup dire mais je tiens bonj'ai du poison si tu veux
un abri-bus n'abrite pas de grand chose, mais quand on n'a que ça, alors on meurt de ça
allez ramasse tes mortssoit dit en fumant, même la mort n'est pas définitive
on peut dire que l'univers, durant tout le processus, s'apparente à une mémoire, du genre universelle
on peut ne pas le dire aussi, et passer sans
se retournerj'ai vendu mon vélo
je n'aurais jamais du, même si je ne m'en suis jamais réellement servi
et c'est précisément ce réellement-là
qui m'inquiètela nuit perd tout son sens, et tout son sens c'est l'adieu
il fait nuit de plus en plus tôt dans ma vie, et pour toute cane blanche la béquille d'un souffle
s'enfonçant dans l'ennui...
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pas à pas je
m'enfonce dans la nuit, chaînon manquant
clignotant borgneplus je grandis dans ma tête et plus le monde y rapetisse, parlant pour ne rien faire, mentant comme il respire
mais respirant quand mêmele cœur apatride, et l'effort minimal requis pour se maintenir à flot. qu'il est triste également de ne rien avoir à gagner, d'une liberté sans gage, risque,
ni conséquenceil n'est personne
personne
lettre morte tombe l'écho
tombe l'échonuit sans sommeil, vie épuisée
hors-sol
hors-ciel
triste raisonnementon admet la perte effarante du temps. on admet le non-sens absolu, condition sine qua non à notre laisser-aller, à notre vol plané. on admet volontiers la volatilité des serments, ainsi que la présence des calvaires aux lieux-dits de nos secrets rendez-vous
on admet rien du tout en fait, mais faites le tour de soi, rompez la fluide ligne de front
et alors on verra...
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je pleure et cependant je n'ai pas de raison
de pleurer, ni de quoi que ce soit
alors je pleure
les larmes elles me viennent comme ça, c'est à dire je sais pas comment elles me viennent comme on me les tire
des yeux, mais pas seulementça facilite les choses quand il n'y a rien à prouver, rien à détourner - pas un regard
pas même le sens.
la nuit noire face à soi, et en soi, petit feu
et donc pas absolue, si menu soit-il
je ne cherche à me convaincre de rien - je me promène et, d'un hasard l'autre me promenant,
j'attrape froidje vis sans amertume, la peur au ventre
je me méfie quand tu souris - c'est toujours de soi-même qu'un homme se méfie
heureusement je ne suis pas un homme: une image à peine
de ce qui n'existe pas
néanmoins j'ai senti la douleur, à travers la mienne quoique ce ne fut pas la mienne, et cette douleur faite mienne m'a persuadé
de la réalité comme quelque chose d'éminemment précieux, d'imminemment réel
j'étais pas prêt à çala joie derrière tout ça, juste un dépouillement
bientôt je n'ai plus rien, un corps
ne m'appartient. j'ai pas le temps de vivre, je rabats
sur moi la couverture, j'ai froid je tremble je suis presque mort
mais j'ai une couverture
et quand je ferme les yeux, donc je ferme les yeux, sur mes paupières aucun baiser
ne vient absoudre
ma laideur intrinsèque
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