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les hommes sont des mourants. laisse-leur les bottes, un jeu de cartes usées. ou une montre en main qui leur indique le nord, toujours le nord
ce n'est pas seulement l'amour qui pèse ainsi. s'y ajoute en effet tout ce qui se passe à côté: vitres fêlées, portes claquées... on s'embrouille l'esprit avec les e-mails du matin, et le clarifie avec le café d'la veille
les vivants comment dire, cassent la croûte sur un banc. cela se voit parfois. d'ailleurs on y pense souvent. se cassent les dents sur du vent. et puis d'autres fois ils se contentent de fumer un peu d'herbe. ça les rend moins jaloux
je me suis baissé pour défaire mon lacet, ou je faisais semblant. j'espérais apercevoir quelque chose s'envoler un peu plus loin. ou la marée monter, un peu plus près. mais rien: pas un pou, pas une grue en vue
chaque jour accouche d'une montagne dont il faut débouler. un sommet qui s'effondre, alors on dégringole. on a l'habitude maintenant, on gère le stress. on anticipe le pire
elle clope toute la journée, elle se lave plus les dents. ça lui fait les dents un peu jaunes. un peu plus jaunes avec le temps. les dents jaunissent avec le temps
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c'est la dernière fois que je te dis merci, ou pitié selon le contexte. la prochaine fois fourre-toi la queue dans l'œil
j'aime une chaise. je n'ai jamais aimé
qu'une chaisetout ce que la vie m'accompagne et flop, elle en perd la moitié en chemin
ça compte pour du beurre mais on peut plus sentir le beurre - n'ayant plus rien à perdre c'est à dire le luxe enfin de
ne plus avoir
rien à compterune deux trois j'irai dans les bois. j'aime pas les bois. j'ai peur dans les bois
ton ciel à moi il est à toi, il t'ouvre grand les bras, le cœur, le sexe
un escargot blessé. la marrée en apnéetu parles ou tu ne parles pas. ça finit
par ne plus faire différence. je t'embrasse
ou tu voudras qu'importe, que m'importe, où tu voudras c'est bon on s'en
contenteraun vide entre les jambes, simulacre de hara-kiri
j'aurais pas du te parler ainsi, j'aurais pas du te parler du tout
d'un autre côté, j'aurais pas du me taire non plus
nous n'étions pas faits pour nous entendre, mais seulement pour naître
avec un os, au milieuc'est la toute dernière fois que je te pense. dernière fois que je pense tout court. à partir d'aujourd'hui, maintenant ou désormais
serais-je ainsi comment dire, simple dommage
collatéral ou respiré-je encore, entre deux
souffles creux...
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Japon, Nord, Ciel, Amour, Est, Nord: j'me mords
un jour je dirai la vérité, hostile, définitive
mais d'abord il faut te boucher les oreilles
avec de la cire
du silence cousu main
de la sperme en paquetschien méchant n'aboie pas mouche
mais tu n'écoutes pas, tu fais la douille, tu crois
que j'raconte n'importe quoi, que j'avance à tâtons ou je n'sais quoi
et même que mouche à dieu
ne colle pas merde
- crasse connasse, va...ta gueule et au mortier. la doctrine douce
je ne m'habitue pas. j'ai beau cligner, écarquiller, plisser
les yeux je ne
m'habitue pasl'étranger est un violeur, puisque ce n'est pas mon frère
mon frère me viole, je suis donc étranger
nathalie n'a qu'une parole, or je n'ai et ne lui prête
qu'une oreille comment dire
... peu attentivela nuit me dit merci, puis reste là accroupie comme une fille derrière une touffe d'herbe
je déambule hors-tombe, soit, je veux bien danser avec vous
toute la nuit cependant, et toute la nuit durant. moi j'aime un chleuhc'est la fin de l'existence telle qu'on la connue, ou du moins telle
qu'on se l'imaginait. tu me tends un livre et je te rends des cendres,
tu souffles sur les cendres et je mets des draps propres
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j'avais un homme, quoi, les hommes s'oublient
se racontent une histoire
tiens, prends ta pile et casse-toi, tiens, reviens sans pile
reviens sur placeje m'promène, je m'promène et toujours rien
est-ce à ta moule marie ou à la barbe du prophète que je me frotte - et je m'ennuie un peu, j'avoue
un peu déçu naturellement mais bon...il a neigé pour rien
malgré les apparences la mort n'est pas pour rien. jamais.
à moins que je me sois trompé
d'heure, de forme de la chute, d'occasion de me taire
j'ai pas le temps de plaire, d'accordstrip-tease métaphysique, purement métaphysique
la pluie et le sale temps, je lèche la purulence, je nettoie
la crasse avec la crasse, la tache
du revers de la manche. en vainpersonne ne j'aime ni même. ma mère non plus
un petit doigt m'a dit debout, un petit doigt m'a dit couché - je rampe à travers toi, c'est foumon mégot n'y peut rien, s'écrase au fond d'un verre
tellement d'mémoire en tête (d'outre-temps) que j'n'ai plus d'tête
que queue traînante et haletante, traînant par vaux, confiscatoire
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le monde ne se dévoile vraiment pur et parfait que reflété dans l'œil du néant. ne cligne pas, néant
toutes ces choses existées. toutes ces choses existées, dont dieu est dit le nain branleur
ta race ou t'as pas d'race. j'avais un œil pourri, un autre œil-de-bœuf, j'avais ta race aussi. mais je me suis trompé
tu vas trouver quelqu'un d'autre sur qui déverser ta hargne et tes intimes sécrétions - moi j'ai plus l'cœur à tout rompre
ma prière tient debout. non, ma prière ne tient pas d'bout: c'est moi qui tangue, vacille, trébuche. c'est moi le compte à r'bours
tu pleures avant même que je siffle, tu souffres avant même que je jouisse. je n'y suis pour rien - vraiment. même avec une âme scotchée au cul, et transpirante
je vais, donc je vais. la mer toute entière dans une bouteille, dis. j'te crame les poils des aisselles, du pubis. j'te crame la mort entre elle, les quartiers nord
j'te rase la nique. la pluie c'est comme hier, debout de biais et sur le ventre. le vent c'est côté cour
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ces reliques sentimentales, bouts de papier pliés en quatre dans la mémoire rouillée, verrouillée par les pulsions morbides accablant tout être arraché au néant par l'effet délétère
d'une fausse couche...si la souffrance est une, marie voilée de nuit, marie du fond du puits. et si donc j'ai envie de t'embrasser c'est seulement sur ton mal, en aspirant le saignement et de salive amère en colmatant
la brèche...trop tard est au milieu, au milieu du grand lit. blême je m'y branle sur un nu chrysanthème, tâchant de ne pas le froisser. je te ferme les yeux
tu les rouvre tout grand sur un vide intérieur.je me gratte l'épaule, le haut du bras dans la continuité. je reste sans appréhension face à ce qui vient, même s'il se trouve encore à tuer en moi. et comme un léger flottement, une légère, mais très légère
poussée de fièvre...le soir venu je ne m'y accroche pas. ça se dégonfle. elle se dégonfle. lentement, très lentement, du vide émerge le vide. sans prétention. je range mes ciseaux ma brosse me mets sur le côté et sans accès,
comment vivre sans issue?
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j'effleure la transcendance. ou j'effeuille
ton cactus. te parle entre les dents, juste dessous la langue - parait-il, poisson fétide
que ton père est décédé. paix à son âme
paix à toute âme. paix à ton âme aussice n'est pas de leur faute s'ils tombent l'un après, après ou avant, l'autre: c'est qu'ils ont abdiqué
je me retrouvai nu au pied de l'immeuble de tes parents. je pensais avoir tort, par pure précaution
je procréai mon tour venu. éjaculai dans un cactus. je me dis alors qu'un jour viendrait, quand bien même
un jour ne viendrait pasc'est un talent, et je n'en eus point, ainsi préservé de tant d'inanités...
en homme du peuple sans le peuple. je te gratte les fesses. mon doigt sent la mort
les traces dans la neige disparaissent à la fonte des neiges. je m'embourbe qu'importe - on assume et on crève
même en assumant on crève
alors voilàj'ai peur qu'une certaine chose (ne) m'arrive
et j'en ai tellement peur que je finis pas souhaiter qu'elle (n') arrive, triomphale illusion
j'ouvre la fenêtre à une mouche pour la délivrer, c'est idiot. je passe mon bras autour de toi:
ce n'est pas tant ton absence qui m'intrigue, que la douceur en moi
de cet effondrementd'être né étranger, ça veut dire n'avoir nulle part
où revenir, les deux pieds côte à côte
revenir est interdit, le lieu maudit
je me protège je me protège je me protège, tout en concevant
qu'on ne se protège pas
de
çails me croyaient sexe, ils me croyaient mort, tandis que je n'étais
qu'enfant perdu, cure-dent planté dans la gencive, caresse inopportune
un chien m'aurait mordu, ou j'ai mordu un chien, je ne suis plus très sûr...
que le destin n'existe pas, comment lui/se pardonner?
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il y avait là quelque chose de gris, d'intentionnellement gris
confidence impersonnelle, anonyme émotionnel - l'ombilic des humbles en quelque sorte... c'est le linge
qu'on étend sous la bruine. la mort mourra sans moi, je te rejoindrai là
où tu ne viendras pas, éminemment fidèle à ce
qui n'existe pas. plus. pas ou plus, je ne sais plusselon la
confusion des genres en vigueur, je dis toi par exemple. tu me toises et disant ça, est-ce bien moi, ça,
os brisé au centre de
tout ce chagrin? il faut que j'en parle à ma sœur. au bistrot l'expresso
reste bloqué à un euro dixà quelle distance me trouvé-je
encore de moi-même, de ma mort, et l'osselet de la main?
le chat n'est pas revenu, et je ne suis revenu
à rien. faisons le tour de rien. il meugle à présent: c'est un espace tranquille,
un vaste dévoyage...quelques vagues souvenirs flottent, à moitié putréfiés. j'allonge le pas
j'allonge le pas or le sol refuse de glisser sous, se laisser enjamber. j'accoste
j'ignore encore où, quoi qu'il en soit j'accoste - je sais bien que c'est inaudible, mais supposons que ce soit près de chez toi, au cas où tu n'y
habiterais plus, soustraite par contumace au plus pur et malencontreux des
hasardstrois jours de suite je me suis endormi
sur le même bras plié, replié, le même obscur déplié
je n'avais pas l'âge de soi, pas l'âge en tout cas, non vraiment je ne me souviens pas:
ou le mal s'est rétracté, ou l'enfant
n'était pas né...
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