•   je ne m'en vais plus. un trou noir
      serpente en ma demeure
      - que pourrais-je dire d'autre? un peu, beaucoup, passionnément...
      piètre confidence

     

     

      j'avais la forme du changement, et c'est mort à présent

     

     

      j'ai beau me dire se, à, où, d'en
      tout comme le mur d'en face, inodore, incolore, parfois même indolore
      et d'autant plus infranchis-
      sable qu'il ne se dresse pas

     

     

      l'attente me dépasse. un clou
      de lumière coup sur coup s'enfonce dans le crâne. j'habite
      une terreur adultère, densité de torpeur
      suffisante j'espère, à geler
      les flux migratoires en intime

     

     

      tu ne m'attraperas pas comme ça
      je te dis que tu ne m'attraperas pas comme ça
      avec un crochet mou, la dragée haute ou quelques gouttes
      de muqueuse non, tu ne m'auras pas -
      la mer à marée basse, soit, mais qui te dit
      qu'elle refluera?

     

     

      un rêve de rien, une lettre
      jalousement morte
      les lacets défaits d'un voyage en suspens
      j'essaie de ne rien dire, simple verrue sur la langue, regard emprunt de khôl
      me pousser encore un peu s'il le faut, faisant place
      au grand vide tu vois

     

     

      inactuel, et pas seulement
      par élégance ou par pudeur...
      si je me frotte sur ton flanc gauche pour jouir sur ton flanc droit, à quoi
      aurais-je survécu?
      l'ombre me frôle, d'un destin qui m'échappe. je retire un mouchoir...

     

     

    déliquescence


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  •   dans la nuit m'as-tu vu
      et m'as-tu vu?
      j'espère avoir gagné quelqu'un, quelque chose
      une âme entre deux urnes.
      je creuse ici, laisse-moi creuser ici, et toi un peu plus loin
      un peu plus infiniment loin de moi, qui
      creuse ici, creuse toujours...

     

     

      j'ai frotté, j'ai frotté
      pour finalement toujours plus de boue...
      un ciel s'est couvert. il a tout bonnement disparu
      en moi. j'ai couvé un dieu, une larve de dieu pour tout dire, j'ai tenté de le réchauffer, de lui faire
      passer l'hiver

     

     

      le soir je bois, c'est vrai
      j'ai besoin de ça pour ne pas sombrer
      dans la plus brute insignifiance.
      j'ouvre mes bras, j'ouvre mes bras si large
      que toute vie s'y perdrait, suffoquerait
      j'ouvre les bras à l'ouverture illimitée, je fais un nid à l'infini
      dusse l'infini se contenter d'être et se réduire
      au néant le plus pur

     

     

      j'habite un cheveu. un cheveu faute de tête
      une légèreté m'accompagne, moi le boulet
      mon ami n'a pas de nom, c'est pourquoi il est mon ami
      je n'ai pas de nom non plus, alors des fois je l'appelle mon ami
      même si ce n'est pas vrai

     

     

      une vie me parle de toi, tout une vie
      elle me dit que tu vas bien, que tu pleures de temps en temps, ou que tu n'es pas là
      elle me dit que je ne suis peut-être que l'air refroidi par ton ombre
      ce n'est pas péché d'orgueil, puisque l'orgueil n'existe pas
      d'où le péché d'autant plus grand...

     

     

      tout ce que tu navigues navigue, il est temps de couler.
      la beauté du monde me séduit, sans vraiment me tenter
      parce que je vais ailleurs. ailleurs c'est toujours ailleurs
      tu regardes quelque part mais ça ne sert à rien, sauf à voir que ce n'est
      pas encore là.

     


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