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elle au toucher
je passe sur ta main la main de mon visage
je ne passe qu'une fois, et je repasse toujours
un jour il ne faudra plus se regarder, ni avec le visage ni avec les mains
un jour il faudra tenir son zizi entre ses doigts, et toi tu t'accroupiras un peu plus loin
un jour mais pas maintenant, parce que maintenant c'est l'éternité
et que je passe sur ta main la main de mon visage.
nous étions pieux, puisque nous n'étions pas vierges
nous restions un peu vierge pourtant, ainsi n'étions-nous pas vraiment pieux non plus
nos doigts ahuris découvraient nos parties génitales, les inventant presque
nous ne parlions pas, puisque nous n'étions que vivants
nous n'étions plus seulement vivants vraiment, ainsi ne restions-nous pas tout à fait muets non plus.
tous ces actes qui me survivent, un peu comme tes cheveux continuant de pousser dans la tombe
je ne me souviens pas de grand chose - peut-être jouais-tu à la balle avec ce grand blond
un certitude c'est qu'il ne s'agissait pas de moi - caché dans les fourrés - étant donné que je n'ai jamais été blond, que je me suis toujours méfié des blonds et des coups de soleil.
j'étais un trou perforant ton néant.
alors tu t'es coupé les cheveux, ce qui m'a en quelque sorte contraint à me raser les miens, qui ne repoussèrent plus
les miens ne repoussèrent plus
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