• travail de sape


      il est trop tard. il est trop tard depuis trop longtemps déjà. dès lors peut émerger une forme d'éternité à laquelle on ne s'attendait pas, dans l'interstice d'un regard tombant de soi sur soi, au cas où celui-ci ne s'en relèverait pas

     

     

      tout ce qui pleut ne pleut pas nécessairement dans le bon sens, celui qui va toujours un peu de travers, ou qui penche élégamment si tu préfères, à l'oblique pudique. droit n'a pas de sens et c'est pourquoi droit, afin de rétablir un semblant d'équilibre, penche un peu de côté

     

     

      ce qui pleut ne pleut pas toujours du bon côté, et ce n'est pas qu'une histoire de vent, somme toute banale, et qui en fin de compte ne raconte rien. parce qu'elle ne raconte rien effectivement, et qu'à partir de là seulement elle devient captivante

     

     

      tout ce qui pleut ne pleut pas exclusivement sur ma maison. il pleut sur les maisons voisines avec la même constance, toutes mouillées du même côté je suppose. il faut gratter un certain temps avant que ça ne se mette à saigner

     

     

      je ne suis pas triste, si cela te rassure. notre capacité à souffrir s'avère limitée - à moins que ne soit limitée la cause de notre souffrance, n'agissant que par intermittence. que par intermittence j'espère, les effets s'estompant au fil des répétitions

     

     

      tout ce qui meurt ne peut pas être moi - de quoi donc aurais-je l'air? et de quoi me plaindrais-je? l'interrogation à l'origine de l'univers a beau attendre une réponse de ma part, et moi faire semblant de regarder ailleurs - que donc retrouverais-je en rentrant chez moi ce soir, métaphysique beograd?

     

     

    « sarandë l'hiverles marges chérubines »

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