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ça fait tache sur le gris
ça mutile l'espace
j'aime bien revoir ta tête en effet nénuphar
pisser ton beau visage là-haut, ton visage
presque parfait, presque innocenton tourne dans un sens, dans l'autre
et puis toujours dans le même sens
: un cercle n'a pas de sens, il claudique sur soi
je jette la ligne j'enfonce la mine, je mime la méduse
- tu appelles au secourspas d'homme en moi
juste un évier, le lacet d'une eau morte
là-bas il y a quelqu'un, quelqu'un qui nous
écouterait chanter si seulement nous
chantions. on chante pasje me suis endormi
comme on s'endort, tout nu, les pieds gelés
aux antipodes du baiser, l'offrande maldonnée
nous reste en travers le décor
et on dit non. on dit nonle doigt dans l'vide
incongru dans tout ce vide.
sans histoire, ni lien entre soi
- à la première sortie poser la marque
de son non-territoire...little darling la gare du nord
usera bien des souliers
ne pleurons pas comme ça, sans se quitter
sans entrevoir un jour radieux ad minima
et l'air d'y croire entre nos ch'veux mouillés...
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je veux bien d'une joie qui retombe en poussière mais j'attends autre chose, et ce que j'attends là ne sort pas de l'attente, n'épargne pas son trou
un jour découle de là, puis un autre, un autre encore, l'un se puisant de l'autre, toujours du même jour criant en soi la clarté sans fin de l'illum-inné, du moins j'espèreje ne travaille de nuit que de jour - la nuit je reste assis, assis seul dans le noir, déployant l'espace indélébile que le jour ratatine
l'amour près de chez vous vous montre ce chemin, et vous indique la direction dans laquelle se rate une vie mais c'est chantant qu'elle coule, ou dès lors se fredonneet si tu laisses gicler les glandes, et se déshabiller; si tu daignes arracher à ton immobilisme grèseux, morbide, scabreux ce sourire désolé, saches qu'un râteau ne courbera l'échine, ni le vent ne s'essouffle
: il dort en soi c'est tout, comme tout ce qui repose au fond sec d'un être qui n'a plus soif, ou dont la soif ne sait plus s'étancher, et se résigne un peu...une place m'a dit ça, elle tourne en rond. en rond et au-dedans mes amis m'ont mouillé, heureusement que je n'ai pas d'ami. ils m'ont vilipendé,, séquestré les anneaux, sachant que sans anneau je ne puis rien accomplir
de retour chez moi une place m'a dit ça. chez toi c'est donc là où chez toi n'est pas, jamais ailleurs. où personne ne m'attend j'ai réservé ma place, elle tourne en rondelle touche en moi une corde sensible: celle qui ne dit rien, ne crie pas, s'en remet à demain. c'est pas pour rien qu'on ne l'évoque qu'en se raclant la gorge
de tout temps en tout lieu je fus ce gars joyeux, cet abject gâteux qu'aucune sœur ne mange, cette traînée de boue juste sous le genou, dégoulinant d'la cuisse, cet essor sublime - si tristement sublime - probablement destiné à l'illustre désastre, non mais dis donc
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il n'y a qu'à bifurquer. s'en prendre à plus faible que soi et pourquoi pas servir de compagnon à l'intrépide, au malchanceux, à la veuve aux yeux noirs sous un châle en lambeaux
il n'y a qu'à bifurquer te dis-je, songeant à qui l'on fut, l'esprit d'enfance jouxtant l'abîme d'un temps sans fin et hors saison, mais dont la chute abrupte tressaille au moindre pas, où peu s'en faut...chez moi tout est comme ça, de la plus rigoureuse désinvolture et ce pendant, une heure ou deux le temps qu'ça casse, que d'ici à ici se ressasse la route, la débâcle le ressac, quoique sans laisser trace...
quelqu'un sera ravi d'entendre que tu t'ennuies, et qu'au fond de l'ennui on ne trouvera rien, rien si ce n'est une clé, une clé n'ouvrant rien - très précisément, très clairement et tout simplement rienla verge a fait du bon boulot, promenons-nous maintenant. nous récolterons blets les fruits de notre patience, à mettre en petits pots les pépins sur nos tombes, du sable ou du terreau c'est un peu la même chose
j'osais pas te le dire, mais le vent du nord a claqué trois fois des doigts ce matin, avant de poser nue sa paume à l'endroit-même
où calmement je saigne...
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crois-tu qu'il y ait un message, une pente ouverte, un amour où fuir la répugnance que l'on éprouve à l'égard de soi-même en jupe, en jean ou le cul nu
et quand j'ôte mes gants, à quoi ressemblent donc ces doigts grattant la terre du fond d'la mort, ou simplement gesticulant à vide, je-te-tiens tu-me-tiens par-la-barbichette du néant brave néant, mon pauvre frère de grâce, les phares givrants miserere...parler d'autre chose. juste pour enfouir le silence sous un silence plus profond encore, crachouiller dans un haut-parleur dont la voix ne porte plus, plus rien du bout d'la langue, pâteuse en quelque sorte
avec le sable on peut faire de beaux pâtés mais avec le ciel... avec le ciel il n'y a rien à faire, tout le jour durant et si on n'a pas de chance, tout au long de la nuit aussi. ainsi c'est comme on peut, pieds joints sur le guidon...les chemins qui ne se croisent pas exécutent de savantes circonvolutions. s'il pleut sur toute tête ce n'est pas à la pluie qu'il faut s'en prendre - souvent elle ne tombe que de soi, s'agenouille et m'enserre les mollets
une grande pitié remonte en moi, sourdant de mon indifférence et s'allonge sur elle, s'en saisissant. par où se déverser quand rien ne nous précise? nulle part: pour le moment déborder suffira...j'ignore si ça en vaut la peine mais tu mourras tout contre moi, la fermeture éclair ouverte et le col rabattu, l'utérus poignant dans le rôle du gamin triste
j'aimais chez toi ces grandes envolées, lyriques mais après tout. j'aimais en même temps passer ma langue sur ta nuque, priant la vierge que rien n'y fasse, l'amour que rien n'en fuie...
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pas évident de tenir en équilibre sur un fil qui n'existe pas, à moins de donner (son) corps à la chute. rien toutefois ne distingue vraiment la chute qu'aucun sol ne viendrait impacter d'un pur vol plané, plus ou moins pur plus ou moins plané, genre un chaos en marche etc...
un point cependant: la caresse ou le couteau (avec ou sans le gant) qui nous affranchirait de nous-mêmes
est à double tranchant (avec ou sans le gant)je regarde la pluie à la fenêtre
même quand il ne pleut pas, je regarde la pluie
à la fenêtre
à la fenêtre seulement
et quand je n'y suis plus, aussic'est le saut dans l'obscur
la pluie à rebrousse-poil
c'est la jubilation funèbre
qui s'en va s'en va bien, sinon
qui s'en va s'en retourneça manque un peu de souffle
et peu de souffle dessous me souffle
dessus le trou
tu t'élances au-dessus et c'est le trou
qui tombe en toipas prudent, de mourir
quand tout retourne à l'état pur
ou primordial
un homme qui imiterait l'homme
alors qu'il n'est qu'un homme, une femmeà moins que rien
rien vraiment, vraiment que rien
ne vienne décider du sort, ou m'embrasser
à moins que rien vraiment, et seulement
n'embrasse le mort
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ma vie s'est passée écartelée de questions n'admettant nulle réponse, que l'absence de réponse n'abrogeait pas mais au contraire étirait jusqu'à l'ultime nerf d'une intériorité vacante
peut-être pour le rendre plus atrocement sensible au léger vent du nord qui soufflait ce jour-là...que pourrais-je abandonner de plus que moi-même, et par cet abandon m'en rapprocher d'autant?
qui se retrouve dénué d'histoire à se raconter, à s'habiter?
qui se masturbe l'être en pensant que la jouissance n'en vaut plus la peine, ne fait même plus mal?et pourquoi me reviendrait-il à moi de supporter tout le néant de dieu, et d'en porter la croix? j'ouvre les yeux et constate que chacun à sa manière remplit cette fonction, en accomplit le rite
pourrais-je ne pas être? pourrais-je ne pas disparaître? pourrais-je me vider de moi (comme on vide un poulet)? l'homme en point d'interrogation épinglé au front, j'allais dire du néant (susdit) mais faisons preuve pour une fois d'un peu de modestie: au front de l'homme lui-même...et pourtant je serai seul, seul et là devant toi, face à ce vide empli d'effroi
sans rien pour me moucher
ni amortir la chute...ce qui doit s'écrouler s'écroulant effectivement, je ne le soutiens plus ne le retiens pas de crouler
j'ai vécu comme ça, pas autrement - la vie hors cet effondrement et ce dénuement me répugnait
la grâce a fini par me sembler suspecte. dieu m'a trahi. je n'arrive pas à lui pardonner
lui non plus n'arrive pas à me pardonnercerf-volant pris dans la bourrasque, je ne donne pas cher de ma carcasse ni de mon nom - je ne sais comment sauver ma peau, ma peau de cerf-volant
la main qui tient le fil tient aussi les ciseaux - quant à ma vie, elle ne tient pas plus à ce fil
que le vent au roseau...
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mal sevré
i faut s'lever, i faut y aller
faut pas pleurer comme ça
faut pas s'laisser aller
mal sevré mal rasé, qu'i ditmonter descendre, descendre
un peu plus bas
les bras en croix, jambes (repliées) sous soi
non marie jamb' écartées
un peu plus bas c'est çaça résonne pas silence
je vous défends de vous
j'en appelle au secours
rien n'se passe
en attendant rien n'se passeje marche près de vous
plus rien ne compte
mon ombre écrase mon ombre
j'ose pas trop bouger
j'ai froid sur le côtéça ne me parle pas
ça ne m'entend même pas
j'ai plus l'âge d'avoir l'âge, gentil naufrage
la main le long du dos
remonte, puis replongeça tourne en rond
ça rime même pas
elle me colle son sexe sur le front
ferme les yeux
j'fais pas d'enfant, j'te préviens j'fais pas d'enfantle courage de vivre
d'être soi-même assis, sans dérangement
et d'avoir mal, c'est grave
non c'est pas grave, ça passe
ou sinon ça passe mal
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je n 'en sais rien
j'ai pris un ferry ce matin
un ferry ça a d'la gueule
j'en dirais pas autant
mais j'en sais rienje pars de chez vous
vers la sœur de cyanure
j'espère que ça va bien
qu' ça fait pas mal aux cuisses
avec toute cette gymnastiqueil pleut sans cesse à la fenêtre
j'ai pas d'volet
l'obscurité rentre en dedans
tu l'auras pas volée
elle s'est invitée toute seuley a l'esprit-parachute
et y a l'esprit qui plombe
un lieu propret où enterrer
notre vie éternelle
y a une flammèche qui s'étiolemeurs ou bien l'contraire
je sais pas c'que j'fais
ni de qui j'en viens
j'ai pas pris rendez-vous
vous ne m'attendiez pasune graine
une graine de montagne
quasi je feuille
ça me brûle le gland d'avoir
baisé comme çaneige en cage, bras en croix
je ne me rappelle plus d'où ça vient
où c'que ça va
ça saigne un peu du trou
c'est tout vide en dedans
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