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des milliers de gens sont morts debout. ils auraient pu faire autrement: par exemple s'allonger, calmement s'empiler les uns
sur les autres. ou vice-versad'accord sur une chose, l'absolue transcendance, immanente en chacun
et puis n'en parlons plus, passons à autre chose, toujours la même
et toujours autre...survivre ne me suffit plus, l'infini par ailleurs trop borné. il me reste un poème
à jamais n'achevertant de beauté que mon esprit ne pouvait l'absorber, et suffoquait. je ne suis plus capable de telle beauté, c'est à dire d'en mourir... je dois donc apprendre, autrement dit me résigner
à mourir sans beautéje méditais quand trois-quatre mouches vinrent là, m'élisant comme terrain de leurs jeux. je me délectais de la sensation de leurs pas sur mes pieds sales, mes mains nues ou mon crâne rasé - d'un léger chatouillement
je les éprouvais comme une déclaration d'amour, quelque chose plus essentiel que dieu, puisqu'elles étaient la révélation
de dieu comme absence-même et suprême
de tout but...alors je me suis mis à picoler, à picoler, à picoler
et comme ce n'était pas assez, tout bêtement je me suis mis
à pleurer...
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comme je n'étais au courant de rien je l'ai laissée tomber, et c'est vraiment navrant. vraiment navrant indeed
l'ordre lui offre son corps
maîtriser revient tout simplement à se priver du miracle, à s'interdire l'avènement de l'état amoureux
avec ses caresses d'orties
sur les parties génitalesun jour je suis l'homme de rien, un jour
l'homme de qui veut bien le prendre, ou le rendre
à son originel dénuement, le pendre
à l'arbre qui dit nonun autre jour j'aurais pitié de toi, comme j'aurais eu pitié de moi si seulement
j'avais su où me rendre, à quel moment paraître, selon quelle position et jouir
ailleurs que dans ta chair, et si profondément,
t'exposant à tout vent...creuser la nuit jusqu'à l'aube, dieu à l'autre bout de la mort. l'orgasme fruit d'un suicide sacrificiel
il y eut l'espoir bien-sûr, son effritement, son érosion dans la boue prénatale
et puis l'amour enfin, sans comprendre pourquoi, sans même savoir commentet de tant mourir on finira peut-être par
vivre l'un de l'autre. mais j'y crois pas. s'ouvre la tienne,
s'ouvre la mienne...
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trier par terre là n'est pas mon bout, là n'est pas mon champ. la
fossoyeuse à tire d'aile...mais le mal consiste t-il justement en la réduction de l'être à l'insignifiance, ou l'insignifiance de celui-ci serait-elle au contraire la condition de son
inconditionnelle liberté?qu'est-ce qu'on fait quand on n' fait rien? rien, on ne fait rien
tandis qu'au loin...vivre avec soi ne serait pas facile - seulement nécessaire. alors on se contente de dieu, tâchant de se maintenir et de survivre en-deçà
du seuil de saintetéjusqu'à ce qu'il ne reste de moi plus un os, pas même un souvenir: que l'âme anonymée
dont l'absolue beauté...et comme le oui était sourd il a fallu le casser à coups de non, jusqu'à faire résonner le si. ça a pris le temps que ça a pris
voire un peu plusrécupérer son âme. avec en passant la pluie qu'on enterrera, la vie entre deux feux dont l'un, mort, l'autre
péniblement clignote...
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je me permets de dire beaucoup je t'aime, o ma valise
la réticence au définitif, à l'affirmatif
d'ici là tout navigue, socle fécond
vacuité par défautje n'y pense pas et n'y pensant pas, j'en réfléchis l'absence
en esquisse la fugue...trouble-veuve. le bas chant des lisières
une soif nous pénètre, nous endure
nous ne tenons plus qu'à ce qui nous lâcheil y a des mendiants dont l'accolade
nous abîme en carences. qu'est-ce qui nous éveille à nous-mêmes sinon l'impossibilité même
de nous rejoindre?et dans la barque tanguait la mer - clameur et tumulte leur tenant lieu de rames
au noyé, qu'importe le sens du courant?
et qui se jette ne se fiera qu'à sa seule
pesanteur...je reviens d'un monde dont d'aucuns diront
qu'il n'existe pas, alors même qu'il n'existe pas
- qu'y puis-je encore être?
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ce que le ciel dégorge
d'orgie et de contestation
: je me suis trouvé làet l'un ne se révèle pas sans l'autre, lui léchant doucement
la jouela pluie fait le beau temps, pas plus
pas plus ne fait rien d'autre, pleurant
à même la larmegénère le vide et t'en déleste
poisson d'avril au dos du
mur et de l'ennuiil n'y a pas ici l'amour, mais la violence de la paix, l'oppression du déni
- que tout enfin se dénoue dans un simple et formidable
laisser-êtreà chacun sa rage, son chemin de Tolède
la déchirure rampante à la conscience de soi
j'embrasse mon ulcère: suffit-il de
chanter?jouant à colin-maillard tout là-haut au rempart
la beauté comment dire, la beauté comment taire
prend l'aspect d'un désastre
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de quoi suis-je le dernier regard, le petit tas de
cendres bleuâtres, bleutés grisâtres, rappel ultime
de l'absencela révolte est sacrée. les nounours en guimauve également. et la seule idée de dieu contre la mort
définitiveje me tais. d'accord je me tais mais alors tu ne m'entendras plus. et je n'en serai pas plus nu
plus nu que toi en toute circonstancej'éprouve une véritable répulsion
à posséder ma vie. à sauver ma mère qui morceau par morceau. pesant d'autant plus lourdement en soi
qu'on ne fait plus le poidsjalons sur un peu d'air frais
revenir sans avoir où revenir redonnera confiance, ou dispersera ce qui reste de souffle
aux quatre coins manquantsdorénavant. dorénavant le ciel vacant
ou l'herbe haute
au fond du fond par-delà l'horizon, enjambant sa propre pensée et dissoudre
les termes
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j'en aime plus d'un et pour me passer de toi, plus grave encore
je demande un appartement, où pour clore un exil
ce qui tombe des nues dans les nues sombrera. rien n'y peut
elle m'attend comme si je n'étais pas déjà là. elle ne me voit que là
où je ne me trouve pasun jour je serai l'indigène - j'aurai tout simplement expurgé
le cosmonaute en moitout rentre dans le désordre et mes amies s'ennuient, insensibles au décor
j'avance à reculons jusqu'au premier départ, ce qui revient
au même ou à l'enverséjacule dans la bouée: le sauvetage
n'aura pas lieutout ça ne recouvre pas la réalité d'un lit sans fond. (l'univers comme extrapolation)
crevette, larve délétère, aujourd'hui je me recroqueville, m'effondre dans la vision
soudain réapparuetu fonds en larmes sur le trottoir d'ne face
toujours d'en face...
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je parle sans rien dire, et sans un mot je dis
quel est l'homme qui me pend et ne
se laisse pas caresser. on dirait qu'il agonise alors qu'il
ne fait que toussoteril faut une vie, une vie entière pour enfin perdre une vie
je n'arrive même plus à être dégoûté. je prie dieu qu'il me tue
comme si cela était devenu sa seule planche de salut et pire: sa seule
chance après toutj'avais envie de vous revoir - non pour vous revoir, déverrouillant l'accès, mais afin de définitivement
cesser de voir.
de flotter à petits bonds.
la nuit c'est comme la nuit, on fait semblant d'y croire, semblant déjà
de loin pour l'embelliej'irai en trombes. en trombes et même en tongs, s'il le faut
à reposer tant sur un mensonge pieux qu'une évidence trouble, je me mis à tanguer
- que quelqu'un me tende la main pour me sortir du trou, et d'avance me pardonne
de lui mordre la mainje ne peux plus poursuivre ni revenir, perdu à mi-chemin
j'ai rencontré un homme, ce qui en aucun cas n'induit
que celui-ci m'ait rencontré.
cour qu'on a enterrée, mais qu'on continue à arpenter sur les genoux
vivre ne fait qu'un pas
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