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Par lolek le 22 Février 2023 à 06:56
plus précieux que dieu, la douleur de dieu
- nomme
la douleur de dieune demeure qu'un pour soi, vraiment, les autres étant vraisemblablement
partis en vacances.
ne demeure personne à aimer, d'où soudainement la fuite, la fuite récidive
la fuite survenant en chacun, dont chacun d'entre soila mort d'un enfant diurne est, je ne sais pourquoi, sensiblement plus choquante que celle d'un enfant nocturne
bien que l'enfant nocturne n'existât pas, hormis dans notre imagination et un peu après minuit
si l'on commence par làet tu cherches en vain qui léchera ton silence
comme si un silence prolongeait son homme, et non seulement le devançait.
si vivait une vérité n'éclaterait-elle pas là, ici-même, maintenant au minimum - je ne nous avais jamais imaginés
si petits, si tassésil n'y a pas d'yeux pour moi il n'y a que des yeux
pour la toute fin de moi, les fâcheuses conséquences. je me suis jeté dans un vide
qui n'existait pas. ainsi précipitamment demandai-je à mon voisin :
"mais qui existe vraiment ?"dans le dieu qui court encore, un dieu se retenait. on a voulu l'embrasser comme on embrasse quelqu'un, quelqu'une.
on ne se rappellera plus de soi quand on ré-ouvrira les yeux quand on
laissera juste sa main traîner là, au cas où
quelqu'un, quelqu'une éprouverait le besoin, un jour, un temps, sait-on jamais, de s'en saisir
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Par lolek le 19 Février 2023 à 16:55
de toute une tombe n'est ressortie que la tête, les muscles ont lâché prise
je t'embrasse par ailleurs, je t'embrasse en succion, je t'embrasse par le chemin le plus creuxmes mains mesurent dix centimètres, dix centimètres de plus que mes pieds - mes pieds sous les genoux, accrochés aux genoux, pauvres genoux...
j'endure toute une vie, j'ai besoin de repos. je sais pas où poser le trognonle cuir est chevelu, ma femme m'attend au portail. on a échangé nos cabines
un jour je me suis mis nu. un autre jour c'est toi. se jeter par la nuit nous fut d'un grand secoursparce que tout, même les nombres découlent de plus haut qu'eux, plus haut que soi. les petits alpinistes
j'ai logé une bulle dans l'espace mental. pour le loyer premièrement. ensuite parce qu'il faisait un peu froid
un peu froid partout, tout l'tempsdormir à deux creusait un trop grand lit. on s'endort comme on peut, entre deux équinoxes on s'endort au milieu
si je meurs tu m'embrasses le sexe, on s'arrange toujours pour ne pas
mourir trop longtempstrois fois la mort fuit avec moi je n'ai pas
tiré le rideau le rideau n'a pas
été tiré sur moi, on se montre nos mains on respire nos mains on ose même et on finit par se
lécher les mains, l'un l'autre, avec la langue
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Par lolek le 17 Février 2023 à 07:31
la nuit on fait un nœud. un nœud de nuit ou quelque chose comme ça, à peu près comme ça
si je t'ennuie tu peux le dire hein, si je t'ennuie tu peux me tirer les cartes me prédire le désastre me faire un mauvais sort
la nuit on fait un nœud. un nœud double pour être sûr
que le jour sur nous ne fondra pasun jour une nuit, plus un jour
et une nuit encore, parce qu'à la fin c'est toujours la nuit qui gagne - question de pudeur vois-tu...
des poissons rouges descendent du ciel et nagent autour de moi. s'ils tombaient raides je m'inquiéterais mais non, ils ont l'air parfaitement
insouciants comment dire
insouciants c'est celatoutes les maisons de la terre explosées je me suis retrouvé dans
un tout petit appartement. je refais le lit tous les matins, que je dorme ou pas
je meurs les uns après les autres. les uns après les autres je rends l'âme, tout souvenir, chaque vie dérobée
ce soir en guise de crépuscule, devant l'éternité j'épouse la dame-pipiles bulles qui s'échappent de notre esprit n'ont pas de parti pris. on s'éveille de bonne heure on s'éveille
de plus en plus tôt, c'est vrai qu'on rigole pas souvent je te tiens tu me tiens
par la nouille par l'huître. on ramasse quelque chose par terre mais jamais ne ramassons
la terre entièreau-dessus de nous l'univers étoilé, étonnement infini, s'ennuie
ou même pas. il s'ennuie même pas. il écoute la musique
il écoute la musique comme si le silence
ne l'occupait pas tout entier...
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Par lolek le 15 Février 2023 à 07:02
désencrassé de toute nostalgie, je m'envoie en l'air, m'envoie en l'air jusqu'à ce
que je ne retombe plus - on rebondit si mal sur
la bouse
le béton froid
le vide sans élastiqueon écrit nos noms sur des bouts de papier, n'importe quels bouts de papier
qu'on chiffonne, avec nos noms dedans, écrits dedans, attendant
d'être un jour dépliés, nos noms dedanssincèrement, je ne m'attendais pas à ça - tout ça, là
on meurt pour si peu...
il y a une limite à ce que nous pouvons supporter de beauté, et j'ai les pieds gelés
les pieds dans l'eau geléej'ai sorti ma boussole, pour voir
s'agit d'une boussole bon marché, d'une boussole aléatoire, n'indiquant le nord que très approximativement
je la tends vers le ciel elle me montre le ciel, pour une fois
je la tends vers le nord elle me montre un quelconque bistrot, où l'on sert un café franchement dégueulasseà noël on perd ses dents. de raison d'être on n'en a guère alors non, à noël on ne perd pas sa raison d'être
le jour de l'an on perd ses ch'veux. on embrasse sa mère sur les deux seins le jour de l'an on perd son âme
alors même qu'on n'en a pas
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Par lolek le 13 Février 2023 à 04:18
la pluie ça fait la pluie, et autre chose encore, comme des creux dans le trous
la pluie ne vient donc pas d'en-haut, mais d'en-dessous, même à Belgrade
la pluie coule sur moi, qui ne coule sur rien, à pic
on est mort aussi longtemps que l'on a pu. puis un jour, n'y tenant plus sans doute, on s'est réveillé, on s'est levé, on a marché. mais on s'est assis au bout de quelques mètres parce qu'on était un peu fatigué
ou tout simplement déçuje voulus parler enfin, dire quelque chose or aucun son ne sortit, aucune voix ne gicla que des petits cailloux, dégoulinant d'la bouche et qui roulèrent à terre, comme ça direct
les jours où je ne suis pas mort, je fais ma pleureuse je m'arrache les ch'veux, me lamente sur mon sort tandis qu'en mon esprit se combattent férocement la pensée de dieu
et celle du repas du soirrien ne me manque en ce bas-monde que l'eau courante, en trombes ou crachin sur nos tombes
depuis peu rien ne remonte, rien ne remonte en soi
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Par lolek le 11 Février 2023 à 09:21
dieu m'empêche de voir dieu, je l'éradique donc. dieu m'empêche de voir la pologne, la grande plaine de pologne, jusqu'à lublin. dieu est bien trop lumineux et il faut toute la transparence nocturne pour voir jusqu'à dieu, quand on n'a pas de lune
j'ai acheté des verres à pied à la boutique d'occases. il me faut maintenant une bouteille au moins pleine pour emplir ces verres vides. tant vide était mon âme. un peu le glas, un peu le creux, mais ça sonne bien. si vide était mon âme
les voitures sont évidemment faites pour la casse. les humains pour se tromper les uns les autres, se fourrer un doigt dans tel ou tel trou le reste du temps. le reste du temps c'est très commode. le reste du temps on ne prend pas la peine de dire ce qu'on pense, de penser ce qu'on dit ni même, de penser du tout
tu m'oublies. et tu m'oublies en me regardant fixement dans les yeux. tandis que moi je louche, il faut bien l'avouer, moi je louche à droite, je louche à gauche. tu m'oublies bien en face
elle avait un projet alors je l'ai tuée. elle a mis ses baskets alors je l'ai tuée. elle avait une sensibilité artistique alors je l'ai tuée. seulement le temps venu je n'ai pas su la ressusciter. j'arrachai les clous, récitai les mantras, mais je ne la ressuscitai pas
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Par lolek le 8 Février 2023 à 06:16
on s'est rangé du côté est, comme ça, pour faire de la place. pour contempler le coucher de soleil avec le recul nécessaire. depuis des mois qu'on ne mange plus, des mois qu'on ne se lave plus, on ne se touche plus
je baise par procuration. le plus discrètement possible je caresse les vieilles dents. d'un homme je suis finalement parvenu à faire une anguille, une loutre. je ne raisonne plus. t'ai-je raconté que je baisais par procuration ?
il n'y a pas de mal à ça. il n'y a pas de mal à ci, donc pas de mal à ça. on en reparlera plus tard. non pour en dire quoi que ce soit de définitif, ni même de sensé - on en reparlera comme ça, tout simplement, juste pour en reparler
je ne me déshabille plus, je dors tout habillé. je me douche tout habillé. je n'enlève plus mes chaussettes - rien que mes lunettes, pour ne pas les casser. c'est si vite arrivé ça, pendant son sommeil de casser ses lunettes
les hommes finissent leur repas debout. ils n'ont nulle part où se rendre, certes, ils n'ont cependant nulle part où se poser. je ne retire aucune gloire, je ne retire aucun bénéfice de tout cela non - moi je fais seulement le pied de grue
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Par lolek le 5 Février 2023 à 05:58
j'ignore où je vais mais au fur et à mesure que je découvre le chemin, je reconnais le chemin. où j'appartiens me mène à lui quasiment à mon insu. en conséquence de quoi, que dieu m'oublie ne me fera pas l'oublier
j'appuie sur le bouton rien ne se passe. j'appuie sur le bouton : aucun son. je m'appuie pas sur le bouton rien ne se passe, hormis le possible. un silence s'étire, prêt à craquer. j'appuie sur le bouton le bouton sonne creux
toute ma famille est morte, d'un seul coup, sous le même arbre. je saigne du nez je le fais pas exprès, à tout moment je saigne du nez. au bout du compte je n'accouche que d'un sapin sans guirlande
la nuit je rentre seul. je conduis saoul je rentre seul. aucun numéro ne s'affiche. ou les numéros qui s'affichent ne m'évoquent plus rien. je pourrais sauter par la fenêtre, s'il y avait une fenêtre au vide
je parle de mes tout petits animaux. j'ai garé mes tout petits animaux dans la ruelle derrière. je t'ai attendue après minuit, jusque deux heures, jusque trois heures je t'ai attendue. on part de rien pour n'arriver à rien, soit, , mais à l'heure pile
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