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Par lolek le 6 Mai 2023 à 07:11
demi doigt, demie flamme, c'est pas comme ça qu'on arrivera à jouir
d'accord je me comporte comme un universel bâclé et je résiste de toutes mes faiblesses
au poème, rien qu'au poèmeje suis venu voir et d'ailleurs. il faudrait
abolir le je, abolir tout pronom personnel ne laisser qu'un pronom
impersonnel personnel, un genre de on-je, un genre de jon
un genre de jonquilleje me suis retenu par la manche, ai-je embrassé un carnet de déroute ? écrasé ma bouche
contre sa bouche, squelette ambiant ?
je n'y survivrai pastu baisses ta culotte ne reste alors qu'un fleuve, le niger par exemple
un chien aboie - aboie c'est l'âme; le chien sert de mediumje me trouve dans la position de celui définitivement parti mais dépourvu de chemin, et dont le départ donc ne prend corps ni n'aboutit
un feu dont l'artifice n'explose pas, dans la nuit froide
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Par lolek le 4 Mai 2023 à 06:15
si je dis ce que je suis je meurs
alors je le dis pas
je meurs debout
je dis que je meurs debout
d'une toute petite voixje n'ai pas peur dans le noir. nul ennemi ne rôde dans le noir : le noir
est bien trop transparent pour y trouver où se cacher, le noir
nous broie les dents, nous rince l'œil dans le sens du cil dans le sens
de l'irréprochableje viens d'abord. je viens d'abord mais ne repars pas - venir
est ma façon à moi de ne pas repartir, d'aussi loin
que je revienne et ne revienne de
nulle part vers nulle part, du moment que j'y repartecomment mordre une main que l'on ne nous tend pas, comment
vivre de quoi, quand on n'a plus de soi comment
s'intervertir, se dévêtir quand peau nous fait défaut, nous manquent les os et les manières
prenant notre mal en patience et s'en frottant le sexede quoi se souvenir, à quoi bon espérer. la barbe pousse
je la taille je la rase, sans cesse elle repousse, tel moi-même chaque fois repous-
sant du néant et de moi repous
se le néant
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Par lolek le 2 Mai 2023 à 06:41
et puis chuis mort
à l'instant-même mort, rien qu'en levant la jambe
un homme plein d'histoire bien que l'histoire
débite son homme, lui rase la couennej'ai peur de quoi que ce soit, et si quoi que
ce soit n'est rien, il tombe avec fracas ou même
sans bouger une mouche - sachant qu'une mouche ne
connaît pas la peurvivre se révélant en-
core plus dur que mourir, ou bien fumer l'tabac - on pourra tou-
jours fumer le ta-
bac, en se frappant le sexe à coups de dictionnaire, de somme a-
théologiquej'avais une femme
j'avais un homme
or je glissai.
un petit trou un tout
petit trou et si petit
qu'il ruinait tout
- je, ne
m'apercevant de rien,
désamorçai le pleinil n'y a pas que la mort il y a
l'oubli qui
empiète sur la mort.
je t'encule à distance jusqu'à ne plus me, te, nous dis-
tinguer de la distanceil y a un pré
et dans ce pré un
homme broute, il n'y a
pas de pré, et dans
ce non-pré un non-
homme broutant
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Par lolek le 30 Avril 2023 à 07:11
les traces sur le sol ou
dans la boue d'un
dieu en pays pauvre.
je bois un coup
je bois deux coups pour être sûr je bois
autant de coups qu'on puisse m'infliger je me sens le
tonfa léger, ce soiril me pleut par derrière, je me dis
mon amour noire de pluie
ou de grise allégresse.
ayant perdu l'âge, j'embrasse un chemin - un chemin
me file entre les jambesj'ai mort debout
l'ennui dans l'incertain
je marche en plein dédale, le dédale se
nourrit de pas perdus. d'un autre côté l'oreille saigne
le moignon tourne en rondje ne rêve pas tranquille je rêve de
pisser entre les cils, il y a deux murs de ça
il y a deux murs de ça j'étais une ombre
entre deux murs de ça tanguais sans quillepréférant ne pas être aimé pour ce que je suis que de l'être pour ce que je ne suis pas, j'aimai sans jamais en
mesurer l'inconséquence
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Par lolek le 28 Avril 2023 à 06:45
fermé
fermé dedans
fermé dehors
fermé partout
en blocje serai là quand
plus rien ne sera là
- le courage d'être nu
l'absence en embuscadeni dedans
ni dehors
dans l'entre-deux fuyantinterstices par lesquelles
s'immisce le rien, se
crètement majoritaireou simplement suçant
nébuleux
le sein de la médusehors l'ombre
hors la clarté
dans l'intimité-maïtéla flaque ne
s'envole ni ne tombe, alors transparaît
l'étendue clandestinel'absence prend son temps
la chatte sans le doigt
le baiser sans pépin, l'espace
se recroquevilleje perds un os
je perds trois os, je perds
toutes mes eauxsosie mélancolique
les deux faces d'un trou
creusé à même le vide
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Par lolek le 26 Avril 2023 à 06:34
un but, sans sourciller. assis là à ma place. ma non-place
tu dors avec debout, tu dors avec doudou. tu te prends pour un sec, après tout
des gens pleurent à genoux, alignés par la têteon entreprend le pain, on entreprend la mie - rien de sournois rien de sublime : on se tâte le pouls, pas plus
j'aurais voulu m'appeler isabelle or c'était déjà pris. il y a comme un minuscule lézard, un doute s'insinue
un inhibateur de consciencetrait pour trait l'amour en cercle. on le lèche avec les dents
pull gris collant gratte, mais qu'est-ce qui déconne dans ma tête, ne tourne pas rond dans l'atmosphère
le voyage s'est fait la malle, l'immobile à bout portantcrois-moi si tu le veux, crois-moi si tu veux pas, je pousse contre nature
les gens ont tous une chambre, une armoire en faction - comment ne pas tourner en boucle dans un univers tendance courbe
je vole un jouet : ce jouet-là ne fonctionne pasreste avec moi, reste avec moi un peu, enfonce ta chemise
à la nuit succède la nuit, létale connivence. je ne reviens de rien
que je meure ou que je meure, j'abrite un parapluie
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Par lolek le 24 Avril 2023 à 06:15
il pleure des trombes et des misères - il s'amenuise, le temps...
entrebas n'est plus en deuil, entrebas fait
ses génuflexions, et j'adore le son que ça produit, là, juste au creux
d'une oreille morteje me suis acheté une mission, et cette mission me dit : retourne-toi d'où tu veux
les chiens ont sectionné leur laisse
les abrutis laissé poussé leur bite jusqu'à mars
pour moi, ainsi que pour tout rescapé des croisades, sonne l'heure
du cure-dentpetits poussins gentils poussins, dans le broyeur mélancolique
samedis de l'altruisme
secoue la boule, je perds la boule. balance la boule, zéro la boule
l'objet trouvé n'est pas encore l'objet cherché, mais sur la voie
tout viendra - bise éternelle à qui repartiradébraye à cran, encule à vide. spectaculus
j'ai une route je sais pas quoi faire de la route. elle broute
jonction des deux parcours, on s'imagine la fusion - on ne fait que trembler,
rater le dernier trainbarbouille ta mère, allez vas-y, barbouille ta mère
les raccourcis font les premiers arrivés, mon titre de transport n'est plus valide
rien qu'une secousse, qu'on se prend de plein fouet, une gifle à peine rentrée...
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Par lolek le 22 Avril 2023 à 06:05
la mort ou disons la solitude absolue, sous quelques points de suture
quelqu'un qui parle de la mort ne m'a pas téléphoné. elle reste assise là
à regarder tournerun jour rentrer. d'où et où que ce soit, un jour rentrer. étant de quelque part, de quelque temps, s'essuyer à sa manche
j'ai embrassé le fil de fer. le barbelé. j'aurais pu m'écorcher les lèvres, peut-être même saigner
mourir comme on part en vacances. je déteste les vacances. mourir comme ne pas bouger d'ici, j'imagine indéfiniment
j'ai peur pour soi j'ai peur pour moi. l'envie lancinante de caresser la tête d'un chat mort, l'envie seulement
tu m'embrasses ou tu m'embrasses pas. lumière ou le néant. le chien, ou le bâton lancé du chien. je fais ma tête d'adieu et ça ressemble à ça
ce sont des vieux : ils n'ont pas réalisé encore que le futur se traîne derrière nous, nous laissant face à l'horizon si propre...
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