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Par lolek le 2 Avril 2023 à 07:33
un toi comme issue à un moi, ça pourrait être toi mais en aucun cas
ne saurait être moij'ai senti beaucoup de douceur
et beaucoup de douceur me heurteil y a des trous dans la mémoire, sombres flaques dans lesquelles on
évite poliment de marcherj'ai vu le ciel se lever ce n'était pas le ciel mais
seulement mon regard vers luiil y a une femme dans ma chambre je lève les bras, il y a une chambre si
lourde sur mon corpsquelqu'un est passé par là, puis quelqu'un d'autre, et encore quelqu'un - personne cependant
n'a laissé de pourboireun ciel pur, un ciel sans
météo ni toit, un ciel fe-
nêtre grande ouverteun message non je ne perçois pas de message, ce que
tait le silence, ce qu'
ouvre le silenceje me suis pendu à la branche la plus basse en effet je
ne
sais pas grimper aux arbres
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Par lolek le 30 Mars 2023 à 07:32
homme dans ma ville. homme
tout autour de moi. homme
comme une bulle de béton, qu'une simple libellule
perce, éclate, sans même s'en rendre compte
ou par jeude quoi ai-je l'air maintenant, maintenant que je n'ai plus
l'air de rien, ni de quoi ?
un homme s'est fait la malle un homme
s'est retrouvé enfermé
dans la malle. y a pas d'quoiy en avait marre de toujours revenir renifler
les mêmes vielles crottes
alors je suis sorti le premier, le pas léger, l'esprit quasiment déifié, l'angle étroitement mort même si
les angles finissent par s'arrondir, les morts se rétablirj'ai vendu ma maison, ma montre, dénoncé mon harceleur. il n'y
a plus d'eau chez moi, plus de chez moi. la boîte aux lettres ne ferme plus
je voudrais m'asseoir sur une goutte de pluie, une goutte
suspendue, arrêtée dans sa chuteil pleut souvent chez vous ? ça va, il pleut souvent, j'ai tendu
la gamelle - la gamelle d'où
l'homme s'est retiré, afin que ne demeure
que le son de la pluie sur le fer blanc et dans l'oreille de ce
qui fut un homme, une nébuleuse
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Par lolek le 28 Mars 2023 à 07:39
dans la vie il y a des gens qui partent, bon, on en déduit machinalement qu'il y a des gens qui arrivent quelque part, ou dans une autre vie, par exemple
quant à ceux qui se donnent la mort, ils forment des trous noirs dans la conscience humaine
ou dans la conscience pure, pour faire plus courtje n'ai peur de rien, si ce n'est de rien
quelque chose me détourne de mon non-objectif premier
la nuit entoure la nuit alors quel genre de nuit entoure la mort qui entoure la nuit? je ne sais pas
j'ai beau déverser des kilos de sperme dans le mon animé, je n'en sais pas davantagetoute la bonté, je l'ai laissée tomber
j'ai embrassé un marteau, avant même d'embrasser un anus
de toute ma vie, je me suis retenu
j'attrape mes ch'veux, je tire mes ch'veux. j'arrache mes ch'veux, de tout mon corps absolument rien ne sort
juste une migraine, d'avoir trop bu encore, d'avoir jeté
les plombs par terreun crapaud sur les genoux, un crapaud sur l'épaule gauche, on se sent bien
le si peu d'amour dans l'univers et la haine que provoque ce si peu nuisent incontestablement à la réputation de dieu
j'ai installé une balançoire dans le jardin - enfin, rien qu'un pneu pendu à une branche
ne manquent que les enfantschien et violettes, violettes et chien, dans n'importe quel ordre
on a pissé ensemble sous le même pommier
je défais mon cartable, je rends la serpillière
j'aurais voulu habiter avec toi, pour toi bien-sûr, mais aussi pour habiter quelque part
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Par lolek le 25 Mars 2023 à 12:02
je ne vis pas pour grand chose, pas pour grand chose et ça fait mal - ça fait
mal à l'être, de n'y être pour grand chose, ou seulement quand il pleut
le train je ne le prends pas. les épaules, je ne les hausse même plus
il y a un trou et au fond de ce trou je rêve de palmes en caoutchoucj'ai un homme, j'ai une chambre, et je n'ai rien du tout
si je regarde par ci je vois par ci, si je regarde par là je vois par là
or je ne regarde nulle part, les yeux étalés comme des nénuphars
j'embrasse la terre la terre me r'crâche, j'embrasse le ciel le ciel me chie, je sais vraiment plus où me tournerles chiens n'aboient plus, le ventre est vide
on s'approche l'un de l'autre et plus on s'approche l'un de l'autre, plus vaste la béance
alors on pisse dedans
de toute façon on pisse, de toute façon béance, alors on pisse dedansmon âme me fait mal. je lui raconte n'importe quoi, elle ne s'en laisse pas conter
mon âme m'ordonne sésame ouvre-toi, pourtant je m'appelle pas sésame
on s'est trompé de numéro, d'adresse et même de nom, j'ai voulu t'embrasser mais la bouche
ne m'a pas reconnu, reconnu l'autre bouche
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Par lolek le 22 Mars 2023 à 05:49
la mort ne me manque pas. et à toi elle te manque ? non, la mort ne te manque pas. ni à moi ni à personne - la mort
manque à la mort, la mort
manque aux morts, la mort
me manque tellementj'ai abruti mon personnage
j'ai abruti mon personnage au point d'en faire un non-personnage. et une fois réduit à ce non-personnage je me suis mis
à presque l'aimer, à presque le prendre en pitié ce qui dans ma légende
revient au presque-même - c'est à dire non même sans pour autant divergeant, ce qu'on peut qualifier de
presque-mêmefaire des bulles en soufflant dans un mégot, j'arrive pas. j'ai essayé réessayé, si fort que je soufflais j'arrivais pas, je mélangeais les ixes
et les ygrecques, je mélangeais les alphas
avec les omégas, les roses avec les pissenlits les pédales
avec les orties. j'arrive pasje me suis mis à courir, à courir parmi vous, le néant. et le néant semblait si vaste, le néant
à la mesure de ma riquiquinesse, si vaste
j'aurais grandi dedans j'aurais
rapetissé jusqu'à si vaste, si néant - si vaste qu'il en était néant si néant
que je m'en servais comme tapis de douche
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Par lolek le 20 Mars 2023 à 07:59
on s'est mis pas mal à genoux contre terre, ces derniers temps. on a même pensé à balader le vide-à-l'intérieur-de-la-valise
quand on se relève tout est blanc comme neige, alors on se dit tiens, tout est blanc comme neige
tant ça nous avait manquéle toit s'effondre. la nuit du toit s'effondre et je me parle
de moins en moins.
avec du bois mouillé on fera un feu, de peu de joie un feu, de feu mouillé.
on s'en tiendra là, à ça, qui nous glisse entre les doigts et ne nous
reconnaît pasdes gens partent là-bas, ou se réfugient dans des trous de ver - on nous avait bien prévenu que l'espace était tordu
quelque chose nous manque, indécemment quelque chose nous manque, sur lequel on ne peut
mettre un nom, un visagene plus jamais, oh grand jamais, sortir du lit
sauf pour aller promener son chien, s'il s'avère qu'on ait un chien
donc éviter les chiens. éviter quoi qu'il en soit tout ce qui se fait en-dehors du lit
que l'on creuse
là où inexorablement le courant passes'asseoir par terre, où mais par terre. ne pas
se trouer la main, avec n'importe quoi susceptible de
trouer la main. non, un trou dans la main définitivement ne nous avancerait à rien, ne nous
procurerait aucun plaisir ni avantage. par terre se montre assez dur comme çaje n'ai plus envie de moi. j'ai tiré le rideau sur ma face. je lèche
le plâtre de mon mur, c'est tout
ce que j'ai trouvé à faire de ma vie, de mon temps, tel un petit animal inquiet je lèche
le plâtre de mon mur
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Par lolek le 18 Mars 2023 à 05:35
une fois n'est pas coutume, je me suis rasé le crâne, je me suis
rasé le crâne, comme chaque mois rasé le crâne depuis
que crâne existe, et le rasoirles bras m'en tombent, et tout le reste. tout le reste m'en tombe
comme une arménie de sang, de poussière et de gel, une anémone en panne
je décrocheje décroche
je décroche d'avec toi mais décrocheras-tu de moi, du petit bonhomme assis en moi, assis sur moi
et qui m'écrase ?
il y a des fleurs partout il y a des fleurs
rien qu'à offrir tandis que lui, moi, je
absolument
radicalement
absurdement
décrochetrois fois rien égale rien, qui égale trois, qui égale tout
on n'a plus d'un homme à terre, une femme à la mer, en détox de vivre
j'aurais voulu être celui sans miroir, ou celui tout miroir : un simple reflet m'a trahila pluie aime la pluie, et c'est pourquoi
je l'aime un peu aussi, la pluie
le l'aide un peu
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Par lolek le 15 Mars 2023 à 07:03
les ressemblances une jambe dedans. les ressemblances un bruit dehors. on aura tout essayé, sauf le chant. le chant on n'ose pas. on se raccroche à nos dents, un bruit dedans. tentant le tout pour le tout, une jambe dehors
j'ai pris soin de j'ai pris soin du, cela n'aura servi à rien. à refaire les murs, les enduire de ciment. écarteler le silence jusqu'à ce qu'il craque, jusqu'à ce qu'il cède. puis jouir la bouche ouverte, parce que la bouche ouverte
revenir au plein temps, mais en fauteuil roulant. il faut au moins ça, je veux parler des roues. fauteuil sans roulette, paysage exfiltré par la fenêtre aveugle, on va en rester là. là va déjà trop loin, trop loin pour ça
penche la mer. du coup la marée basse, du coup la marée haute. j'ai tenu ma tête entre deux maigres mains, jusqu'à ce quelle se mette à hurler. intérieurement qu'elle hurle. tout est affaire de hurlement à l'intérieur
rire à pas de géant, mais rire bref. on n'a pas que ça à faire on n'a, rien d'autre à faire. rien d'autre que rien, qu'un ciel recouvre. et on appuie dessus, appuie dessus. en faire sortir la pus. en extraire le suc
à part ça l'est tout mignon, l'est tout mignon comme ça. il pleure quand on le tourne comme ça. s'il dort c'est comme chez soi. et donc il ne dort pas. quand tout s'endort lui ne dort pas. il ne soupçonne que soi
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