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Par lolek le 24 Février 2020 à 07:09
à la suite du noir. j'allai contre le jour, le jour perdait mon temps
je vivais comme on dit, je vivais en sourdinedes averses profondes ont profondément mutilé mon corps profond
et je ne disposais, pour tout parapluie
que d'un dimanche rassisj'ai presque parlé dans l'mégaphone, la voix éteinte, la gorge désolée
j'ai presque parlé mais mon trou rebonditles saison bleu-blanc-noires, les saisons mal cadrées
arraisonne-moi mon bras, mon flop, ma peur
- la peur ça s'arrache pasdes tombes, j'ai déterré des tombes
pour enlacer mon vide ne me suis-je mis nu, rassasié d'épines ?un ciel gris, et bas, et gris et bas travestissant
la douleur en enfant nécrophile, en sage et désemparée
négation du haut-lieu...
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Par lolek le 22 Février 2020 à 07:29
plus rien ne sera comme avant, ni avant
ni pendant - je regarde autour, tout autour
et je regarde dedans, tout dedans
d'un seul courant, d'une seule vie qui jubile j'arrête, j'abdique, je
déterre mes osun lieu ne va pas plus loin.
ils espèrent mais ils n'espèrent rien, hissant de blancs chiffons
la pluie aura raison de nous et ça tombe bien: il pleut
si la pluie n'y peut rien, l'absence alors de pluie
aura raison de nous. aura quoi ? aura raisonun chien m'est entré dans la peau et je me suis arraché la peau
j'ai peur de me souvenir, je fais donc semblant de ne me souvenir de rien
je fais semblant de ne, je fais semblant de je, je m'appelle et me répond n'importe qui, n'importe quoi
sauf l'oubliplus loin l'odeur, plus loin le poil qui
n'avait pas d'odeur, c'est pas comme si
on rentrait de nulle part pour constater que
personne ne nous attend, et que c'est de mauvaise humeur qu'on se résigne à
partager le borch, la palinka
et la pilule du lendemainje ne m'entends pas
j'ai beau crier je
ne m'entends pas. j'ai beau me taire je ne m'entends pas non plus. un navire sombre - sombre
mon navire
la lumière glisse sur sa coque, la lumière glisse sur sa rouille
je me suis déterré et ne sachant que faire de ça, j'ai fredonné peut-être pas un air:
un filet de souffle tout au plus, une braise de quelque chose qu'au fond du slip et très crispé
on nommerait espoir
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Par lolek le 20 Février 2020 à 08:32
tourner oui mais rien que sur soi, sans en attendre
la pluie - la pluie tombe où elle peut c'est pas elle qui choisit
demeurer ne retourne nulle part, retourner
ne demeure nulle part ou alors pro-
visoirement, ça c'est faitl'homme de rien. un jour il fait beau, de ce beau qui nous flétrit
un jour il ne fait rien, de l'homme qui pend au clou
il fait à dada
il tombe
c'est un homme plastique, sans âme, dont l'âme
occupe toute l'absence d'âmemourir m'ennuie, mourir contre l'ennui
la digue ne cède plus, contre toute évidence et contre l'évidence
je cède si loin de moi déjà, ne me concernant plus
juste à survivre sans savoir à quoi, d'autre qu'à soi sans savoir qui
c'est pas moi le clochardje vais un clou, d'une lumière infâme
mon regard perpétue la douleur, peut-être ai-je bu un os, je me suis extirpé
d'un son mauvais en soi, d'une vie qui ne voulait rien dire ou bien trop, rien entendre
de ce qu'on ne lui demandait pasà chaque jour sa veille, son inopportunité - ai-je abandonné
mon destin en chemin, et me retrouvai-je là sans chemise, dépenaillé, à marcher sur les tessons de vieilles soifs
ou est-ce que j'hallucine ? non, j'hallucine pas. justement
: je ne vois rien
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Par lolek le 18 Février 2020 à 06:38
tout l'art de s'ennuyer, de s'ennuyer sans fard
et t'es bien quelque part, là, à t'occuper de rien, seul occupant d'un rien
un rien dans la durée, durantse sont-ils seulement
lavés les pieds, la bouche, le gland ? se sont-ils seulement
aperçus d'exister
vivant rageur emportemaigre chatte, petit bonheur sournois, ma vie s'est rendue compte
rendue compte de rien
de rien et ça ça compte
pour rien et ça ça comptela vie c'est comme il peut, oreilles basses, oreilles en éventail
c'est pas que l'amour manque c'est juste
sarcelles dans le brouillardtombe en rade
rade radeau radié, tombe en rade
dormir sur un côté puis quand on n'en peut plus
dormir de l'autre s'il y en a un, gueule au videêtre me hante, c'est tout
être
ne rit que de décombres, j'entasse le rat - être
tel que je, virez las guillemets,
le hanteil pleut entre les gouttes, entre les gouttes c'est dégueulasse
et je
donne le sein
à toutes les marelles à tous les enfants mâles c'est triste
entre les gouttes c'est triste
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Par lolek le 16 Février 2020 à 06:30
arrête de partir, allonge-toi, collectionne les e muets - il ne pleut
pas sous ton toit après tout, un toit,
c'est fait pour çaet pour serrer les dents, en broyer la racine arrête de mentir - laisse la terre
partir en couille
le ciel en vrille, allezdormir d'une oreille et voyager de l'autre je n'y crois pas
un seul instant, le bât me blesse le haut
me suce la cervelle, en aspirant comme ça avec
les lèvres pointueschaque fois qu'un homme sans queue - vide la rame, vide
chaque fois qu'un homme sans queue :
il souffle un peumon petit
bonhomme de chemin, ma petite
bonne femme d'étendue, claire étendue, et si claire qu'on
n'y voit que dalle
que dalleje ne pense pas, je ne
m'insurge pas: je flotte
sur l'atarax
nautique sur le styx...
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Par lolek le 14 Février 2020 à 07:19
il n'y a plus dans la vie que la vie des vacances mortes, elles sont mortes
partir n'a pas fait de moi un ulysse, une pente glissante
je m'arrête à la vitre et qui s'y colle s'y cogne, qui s'y jette
s'écrase contre le videbéquille fumante, ou phare à la dérive - bancal traînassant sur un
chemin perdu avant même le premier pas, l'ultime non, la timide enjambée
je ne réalise pas
je ne réalise pas comment, je ne me convaincs pas
d'un bâton nu rampant, du rouge
aux lèvres d'une lèpre...dorénavant la vie c'est mort, les antennes pleins phares - pleins phares et toute ouïe
reculer le moment, le moment qui recule on ne pense qu'à ça, y penser le recule, reculer
ne nous mène qu'à ça - pas ça, là, mais ça, pas là
ou si peu qu'on embraye, fleur à la bétonnière...la petite chambre à coucher, des morts des mickeys, c'est pas grave
c'est pas grave laisse tomber, par terre à ses dépens
je regarde par là-bas dont le sens m'étonne, des morts des mickeys, gisants dépositaires
du vide selon ses nerfs, du vide extrapolairela pluie telle qu'on la rentre ou telle qu'on la supporte - un tête
en dit long sur son état
de défection. oriente-toi meurs fais semblant, mais ne te découvre
pas d'un poil, d'un sourcil - quelque part il me faut
renouveler non, réitérer l'idée de moi, de moi quelconque pour survivre à moi-même et
me prolonger en moi, ouvre-boîte mais laquelle ?
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Par lolek le 12 Février 2020 à 07:00
tout ce que t'as envie, c'est que tout ce que t'as envie. ça meurt
et ça meurt à cause de quoi, ça meurt, à cause que le temps n'est pas, pas vraiment là non plus
et que quelqu'un ricane là de derrière l'arbre
lequel n'est pas un clocher, mais
mon ennemi de l'intérieurje bourre mon sac de pommes, à chaque fois je bourre mon sac de pommes, et les laisse pourrir
même si je ne demande rien, la mort libère mon âme, la débarrasse du poids
avec ça je vais loin, pas très loin, nulle part probablement, où l'ici
s'essuie les pieds, l'ici
s'essuie les pattestordu le sens du monde, allons sans équivoque
rien à gauche (main en visière), que la gauche
rien à droite que la droite
allons devant qui devant va, à reculons comme s'il enfantait
mes premiers pas, tout petits pas
- à la moindre pensée pensé-je, je fuisil y a un héros cloué à l'horloge de la gare, l'œil au front de la gare
vivre ne cesse pas de tuer la mort mais ne peut l'empêcher de ressusciter instamment, on n'y peut rien chapeau troué
c'est comme lancer une pierre, lancer une pierre, lancer une pierre
toujours la même...il va bien falloir arriver à gerber quelque chose putain - cette nausée par exemple, ce gaz de tripes
mourir ne consisterait-il pas à recracher la mort justement, l'extraire enfin de soi, ou alors s'en extraire
plutôt mourir que mourir, vitre sale
ou plutôt sale que vitre, mourir mourir
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Par lolek le 10 Février 2020 à 06:14
j'ai pris ma part de bonheur et je l'ai distribuée aux pigeons
il paraît qu'il est interdit de nourrir les pigeons, lesquels ont le bon sens de ne servir à rien, et de n'être pour rien
mais qu'on peut sans encombre fracasser la tête des gens, du moins des plus pauvres d'entre eux - ce qui au fond dénote une certaine cohérence
j'ai pris ma part de malheur et avec un entêtement mauvais je l'ai gardée pour moi tout seul
et ruminée méchammentun loup a pris ma place, j'ai pu enfin respirer à pleins poumons, à poumons vides, puis pleins encore bref tu connais l'histoire
si finalement je consens à m'endormir ce n'est pas pour me réveiller à l'endroit-même où je me suis endormi - cela ne présenterait aucun intérêt n'est-ce pas
n'est-ce pas
n'est-ce pas qu'un homme passe toujours à côté d'un homme, de lui-même ou d'un autre qu'importe en définitive
peu importe en définitivele vent a tourné, reste néanmoins mauvais
c'est une habitude et elle ne changera pas. non, de vulgaires pigeons n'y changeront rien
une mouette, une sale mouette n'y pourrait rien
elle profite d'un courant ascendant quand elle veut prendre de l'altitude
puis elle plonge pour le fun, ou pour choper un poisson, crever une poubelle
emmerder un passantl'irrémédiable, sous couvert de l'inexorable, percé ci et là de l'idée déflagrante de dieu, l'impérieuse nécessité d'amour quand ça se fait vraiment trop froid
et qu'on craque puisqu'il faut bien que ça craque, à force
à force de quoi je ne sais pas - d'attendre peut-être, ou de voir le temps d'attente
dangereusement rétrécir
aussi bête que çaj'ai posé mes mains sur le nu de ton dos et je n'ai plus bougé
cette fois non parce que je n'ai pas osé, mais parce que je n'avais nulle part où aller, nulle part où déposer les mains comme on dépose plainte
il fallait s'ancrer, fixer durablement le regard, cesser de se détourner
jusqu'à dissolution finale, prochainement sur mon écran. flop.
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