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Par lolek le 23 Décembre 2019 à 07:41
sans discontinuer. mon sexe n'est plus vraiment le mien - agissant seul, il coule sous la surface, ophélie-crapaudine. un chien le ramasse avec ses dentsma mère ne se souvient plus de mon nom. qu'elle m'appelle émilie ou non, ou non revient au même. ma mère fume toute la sainte journée. j'ai pris ça d'elle. ça et sa toute violence
que ceux qui prennent place n'obstruent pas ma marche triomphale vers le grand horizon. on lui torche le cul. on le remonte vieille horloge. on se frotte le gland sur ses cheveux mouillés. on le hors-lieu, inoccupé invétéré
comme une odeur de rue post-manif, déréliction de drapeau chu, l'air vicié, l'étant non-prédestiné. de la boue des marges je m'élève, s'élève une sourde clameur. d'un silence omniscient
voilà je ponds un œuf - que va t-il advenir dorénavant, forts de nos artisanales faillites, un doigt d'honneur à la dérive... j'ai réanimé le chien ancestral et le voici qui m'aboie après, moi qui ne revendique aucun droit
seulement ta vie, je ne veux que ta vie. et tu crois pouvoir ma contenter de si peu, présomptueuse? non, c'est ton âme, espace irrémédiable, œil irréconciliable, toute ton âme que je désire non posséder mais habiter, occuper, animer. trouver le lieu
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Par lolek le 21 Décembre 2019 à 06:50
je ne retiens pas mon souffle dans la prière du soir. c'est beau ça, dans la prière du soir. franchie la ligne seulement me touchas-tu
zéro fraction d'seconde. tes yeux de morte nageant dans le trois-pièces, cuisine comprise. le petit comprimé du dimanche...
suis-je encore un homme? penserais-tu à moi comme à un homme. je tourne en rond dans ce qui s'avère ne former qu'un angle, tout juste respirant
c'est mon tour d'être nu, de me frotter le poignet comme s'il allait finir par jouir - alors que j'étais moi le cœur du temps, l'obstinément remise à maintenant
chaque jour c'est contre moi que se tourne le vent. je t'écarte tout un vide en moi te pénétrant, au bout duquel pend un fil, au bout duquel rien ne pend, au bout duquel nul n'est quiconque, par la voix de personne
c'est un vieux compagnon. ne longeant en son for pas plus d'amour qu'une chaussette reprisée, et où contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'immobilité maintient quelque chaleur
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Par lolek le 19 Décembre 2019 à 07:02
je dépose quelques noix, ou plus exactement quelques coques de noix. mauvaises coques, ciel plutôt bas
de quoi vivre quelques années encore, broutant l'herbe rase sans foudre véridique
moi le plus vieux de mes copains, j'annule tous les copainsquoique une envie d'y retourner, de se faire appeler par son nom, un nom qui n'appartienne qu'à soi, une auge à son odeur
demeurer sous le plat de la main résorbe les escarres, je revivrai demain - mort ou vif je revivrai, taillis de mentales courbatures...ma mission s'achève là - j'embrasse à contre-courant les bouches, les hanches doubles
c'est une façon de se rappeler au présent, d'abord afin de l'exorciser, puis de le soustraire à la fatalité des enchaînements
un bout de pomme eut fait l'affaire, le trognon passera aisément au traverscontre quoi se débattre. l'ennui, un ciel radieux... finir l'assiette et après quoi
se rendre aux hasards de l'un, à cloche-pied de mare en mare, prenant soin d'éviter l'inévitable, s'exonérer de l'inexorable
ainsi coulant d'aplomb dans l'inconsistance-mèreune tasse de café noir pour tenir tête à la tempête, tête entre les mains de la tempête, matin-bouillasse la tempête
d'un ticket de métro parti en vrille, dérive en solitaire, l'itinéraire aléatoire et le retour aux sources franchement taries, piteux retour aux cendres...
un pied en terre à narguer le néant, l'autre à la ramasse à hanter le néant...
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Par lolek le 17 Décembre 2019 à 06:14
ceux qui ont tout perdu, qu'aucun statut, aucune possession ne dis-simule. ils boivent l'eau au verre, tel est le sens de leur démarche
ceux qui marchent sous le ciel savent-ils seulement qu'ils marchent dans le ciel?cheval restant, plutôt pas dominant. une fierté sans doute, succédané de dignité
il va souvent comme ça, par le geste bredouille et revenant à soi
ou de soi laisse-le faireon broute pas. nos mains de reverdir. on s'y attache encore faut-il donc qu'on s'attache, se rattache
un peu plus haut la vue va longue mais qu'est-ce qu'un peu plus haut, flaque de trou
: j'arrache un pan de mon oubliceux qui vivotent là derrière moi, passants sous l'aile du rempart. amants dépossédés de lumière réelle, celle initiale du regard
ou d'un regard tordu tu me rattrapes in extremis, comme si le trou pourvu d'un bras, au bout duquel clignotent les cinq doigts d'une main de fortune
ne manque que moi à ma débâcle...qu'il vente ou qu'il pleuve, rien ne sert d'achever sa maison. je ne crains pas de m'ébranler matin je m'enlise par simple
manque de conviction. je m'enlise et j'y vais. nulle frontière ne s'immisce entre ici et là-bas, ici flottant si loin déjà
au dos du bel écueil...
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Par lolek le 14 Décembre 2019 à 06:51
va dans le même sens, unique, exponentiel. perpétue-toi dans l'inabsolu, la bave à l'œil, le comptoir de PMU où l'alcoolo de service sauve l'honneur des hommes, ou de l'humain en moi, du petit cochon d'inde qu'on écrase sans le faire exprès, comme si pas-le-faire-exprès justifiait l'état d'existant mais non: rien ne justifie rien, et rien ne sera pardonné, dernière sommationun chien me mordra très profond, et je lui en serai gré. je cherche un bout de fin du monde perpétuelle, un effondrement du temps dans une absence en demi-ton, en quart de ton, quarante centimètres sous l'eau d'une âme morte. tous ceux qui n'y sont pour rien pendent aux branches de noël, de l'ombre jusqu'aux genoux et dépouillés de sens. t'as beau éjaculer rien ne pousse. t'as beau frotter rien ne jouit
nous en sommes là. même ailleurs est revenu là, d'où il n'était jamais parti réellement. on enfonçait des clous mais les clous dans le néant ne percent rien, ceci vaut pour image. le peu d'âme tue mon âme jusqu'à ce qu'il ne reste plus de moi qu'une âme en soi, c'est à dire rien, un doigt dans le cul qui n'existe plus, entre deux chaises elles-mêmes escamotées du paysage - un paysage nu apparemment...
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Par lolek le 12 Décembre 2019 à 15:48
l'essence, manifeste dans l'évidence de la non-essence, je l'appelais poésie - ce auquel on ne peut ni aspirer ni être réduit, mais dont on se contente, comme survivre se contente de vivre, ou comme on persiste à ne se contenter de rien sans en espérer plus, ne sachant espérer moins que tout c'est à dire quoi? le déluge, l'amour sans feu ni lieu, l'ascenseur en surcharge? le bonheur corrompt. la liberté corrompt. néant ne ment pas qui lui-même s'infirme, faute d'affirmer quoi que ce soit
ce n'est pas moi qui existe, mais l'existence qui m'existe et me tourne à l'envers - un genre tantôt de pouilleux massacreur, tantôt de strip-tease affectif. je dors mal la nuit je m'en excuse. je m'excuse d'avoir dit ci, sous-entendu ça, d'être tel alors que je n'en pensais rien, d'y penser alors que je ne pense à rien. et tant que vivre ne sert à rien le poème, ce suicide ultra méta métaphysique puant du slip, aura beau cours...
la mort, elle, ne demande rien. un mp3 lui suffisant. tandis que depuis mon décès on ne cesse de s'enquérir de mon numéro je dis non, non vraiment je ne dispose pas de téléphone, d'un l'appareil dentaire dans la bouche de ma première émotion érotique comme la mémoire est élastique et la mort ne se compose plus que de néant et de mémoire. mémoire et néant, un mince filet vipérin s'y faufilant, un jeu de quilles bancales, vaste baiser sans lèvres, langue ni œsophage
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Par lolek le 12 Décembre 2019 à 15:19
j'ai longtemps dénigré le bonheur et les anxiolytiques, les divers recours aux substituts à quoi, aux tubes magnétiques
pensant que seul importait le salut de l'âme, ou ce que je désignais comme tel
or le dit salut déclare sa validité nulle, son absence de suspension: me voici sans ressortles départs se passent de fanfare. elle ragraffe son soutien
ce geste des bras, des mains dans le dos m'a toujours ému, esthétiquement parlant
esthétiquement parlant je me suis mis à braire, même si ça ne s'entend pas
de pulsions séditieusesde la vulve le goût
ne décroise les jambes. c'est tout l'effet qu'ça t'fait, de te retrouver là vivant, subtilement conscient, avec
pour tout symbole d'unité, la morgue
l'orgasme par défaut...un homme en moi
ne respire plus. il change l'ordre des fleurs dans le bouquet manquant, de chardons controverses
il respire plus
il recule l'heure brute d'enculer nounours, sur ses doigts les odeurs
font croûte, un homme en moi s'écaille. c'est pas grave
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Par lolek le 10 Décembre 2019 à 06:31
je me suis dit qu'il ne faudrait pas mourir maintenant, qu'il fallait se cacher, passer à travers les mailles du filet, arracher au néant quelques poèmes de plus et si cela ne suffisait pas, creuser plus profond pour désembourber je ne sais quoi et le lâcher dans l'air, ballon de souffle tiède, de prose épistolaire, salive paresseuse...ma faculté d'émerveillement anesthésiée, m'en voici venu à tutoyer le mur
s'il s'effrite c'est dans ma bouche, s'il s'effondre c'est en moi. j'ai l'impression depuis quelque temps
de m'être porté disparu, d'avoir recousu un à un
les boutons de ma chansontu pèses un chien. c'est ton allure monométrique, ta façon de poser nu sous le néon, une salve de sueur aux aisselles
tu couches avec ton ombre. c'est comme en soi creuser son propre trou. tu écopes d'un pas vide
- quelqu'un pour me dire où il va?il est mignon tout plein dans sa première version. on s'y serait trompé - sous la glace: la vase
il cause à son nombril
il cause par peur, de n'être rien ou de se retrouver planté là, incongru dans le décor, sirène à contre-temps
autrement ça fait joli, un homme qui s'ennuie...voilà ce qu'en coûte l'absence. arrosoir encombrant un parterre de cailloux. on n'en sort pas grandi
la neige dans les creux, on en jouit comme on peut - les doigts faisant ventouses, les morts tout à leurs souvenirs
je pensais marcher encore un peu, crisser sous la pensée...
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