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Par lolek le 21 Octobre 2019 à 07:30
la p'tite mort et puis quoi encore? le feu fouinant. de l'ananas pourri
ainsi le langage descend-il du chant, qui ne descend de rien, qui monte infiniment qui monte
qui ne monte sur rien, l'échelle sans barreaucamarade morpion, réveillez-vous. réveillez-vous nom d'un chien, je vous dis que votre mère est morte
faudra t-il l'enterrer ou bien l'incinérer, décidez-vous camarade morpion
. camarade morpion s'en fout. camarade morpion n'écoute pas. camarade morpion s'énerve contre la borne - il arrive pas à sortir son foutu billet d'train...l'herbe a tellement poussé on n'arrivera plus à rien désormais, on s'en débarrassera plus, plus jamais. elle a reconquis le terrain. c'est pas qu'on y tenait vraiment d'ailleurs, au terrain. on foutra plus les pieds chez nous c'est tout, une bonne fois pour rien
mon p'tit machin il est très drôle. je le regarde de travers mais il fait semblant de ne pas s'en apercevoir et il crache par terre. par terre c'est plus propre
il y a des gens qui se suicident pour un rien c'est pas mon cas. il y a des gens qui se suicident même pas ça me regarde pas non pluspour moi qui déteste les voyages, les résidences et les retours, la vie n'est pas toujours simple
par exemple quand je croise un ami dans la rue, nous ne nous reconnaissons pas et passons notre chemin sans même nous saluer, sans même nous dire alors ça va, qu'est-ce tu deviens, et ton môme, ça lui fait quel âge maintenant?
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Par lolek le 19 Octobre 2019 à 06:49
ma main à couper que quoi? de toute façon elle repoussera. sinon ce sera moije me suis raclé la gorge pour une autre chanson. une chanson non composée, une chanson d'un seul ton
alors il se leva. cela l'agrandit tout à coup il fut pris de vertige. le vertige tombe et lui s'élève de lui-même, fusée quittant la planète morte, fumée recrachée du
crématoriumil n'est parfois plus que talon, mouchoir échu. il rentre à la maison. et quand il rentre à la maison, il sent bien que cela ne le regarde plus
il jette les dés, en manière de révérence. se disant que c'est par le hasard que s'impose la nécessité. mais quelle autre nécessité que celle du hasard, s'entend-il répliquer
finalement il s'en va. comme un cowboy en bout de film, distançant les conclusions. il s'en va comme un trou dans la poche
tu joues avec le nombre, dieu indigo. c'est à dire avec la répétition ad nauseam de l'un et de l'unique, avant qu'il ne se retrouve seul
et définitif
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Par lolek le 17 Octobre 2019 à 06:30
il ne bouge pas. il fait ses valises. c'est pourtant lui le mortil se réveille enfin, il se réveille pour de vrai. autrement dit il se réveille nulle part, n'ayant jamais vraiment dormi
l'évidence évidemment n'est pas celle qu'on croit - de là la vertu du paradoxe, le koan de l'âne, le petit moment qu'on prend en grignotant son pouce
et s'il n'était qu'un homme, tout au fond de la classe, le cancre aux pieds sales, qu'il n'osait te sourire
il tourne en rond sans s'en rendre compte, petit hamster-bicyclette. il tourne en rond c'est le chemin le plus court
il y a la mort et il y a plus profond que la mort encore, sur lequel la mort ouvre les yeux. quoique cela dépende du mort...
les enfants ont le cœur mobile: on leur donne un caillou, ils font une marelle. sautillant sur un pied ils scandent "six et six douze, à trois tu tombes!"
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Par lolek le 15 Octobre 2019 à 06:37
demain je m'achète une chemise, ou autre chose
de main je ne m'achète rienil y a du vent devant ma porte. heureusement la porte
un chien ronge mon os. je figure ce chien
ne m'appelle pas, crache sur moi
appelle-moi d'un crachâtdevant ma porte une autre porte
se vengen'avoir rien ou donner tout, quelle différence encore
puisque le temps le permet, restons chez soi
j'abrite un parapluie. je ne savais pas quoi faire alors j'abrite
un parapluiemourir ne suffira pas, il faudra s'enivrer
peut-être un peu de barbe, ou n'importe quoi d'autre
derrière quoi cacher son visageje suis peut-être ici, mort de ne pas être mort
sauve-moi de la façon la plus évidente: ignore-moi
aimer ne fait pas un pli - tant pis pour lui
tant pis pour moi
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Par lolek le 13 Octobre 2019 à 07:28
la petite pluie s'amène, une pluie
minusculesous ses mains, sous son creux, qu'en est-il?
d'un geste je suis mort, c'est plus fort que moi
un jour j'espère retrouver quoi, au fond de soi?
où comme il y a l'ombre et la douleur, j'avance d'un pas
j'achève de me contourner: toujours le même vide-ardent
un ciel trop bas ce matin - j'abdique
il ne sait plus qui pardonner, alors il pardonne à tous. moi pas
survivre rase mourir
du plus haut au plus bas une pente se redresse, s'élève
ici est ailleurs, un peu plus loin encore - et donc?
les doigts teints de myrtille
mendier un brin de soleil à un ciel gris, c'est tout
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Par lolek le 11 Octobre 2019 à 06:43
quelqu'un de moi est mort il s'arrache une dent
quelqu'un de moi meurt au présent tandis qu'un autre me tend le miroir d'oubli
quelqu'un de moi ne veut pas entendre cette histoire - ses yeux ont pourtant
la couleur des mienspeut-être nous aimions-nous comme on aime une fille
les filles dépérissent, les herbes coupées fraîches m'ont filé la jaunisse
mauvaise langue, mauvaise fourche, si les mots sont une insulte à qui d'autre les adresser
qu'au mécréant auquel je sers de caveau, de cerveau
ou même de mégaphone?trompe-toi quand tu chemines, ou ravale
chaque gravillon du chemin. j'ai soupiré
soupirer en dit long
quelqu'un monte à mon bord c'est sans doute un mauvais vent, un mauvais bougre
ou l'absence se prolongeant jusqu'à l'heure tardive...je me promène, je me promène en nous et que nous sommes vastes...!
le garde a déserté, abandonnant son poste aux hurlements des mouches, aux heures pesantes
il suffirait de regarder du bon côté mais nul n'ose lever les yeux du côté où l'on sait
du côté où l'on voit
en tout cas pas pur l'instantj'embrasse une mine, je la serre amoureusement contre moi, j'embrasse
une mine - je ne sais quand
elle explose, ne saurais le savoir, sautant avec
peut-être ai-je fini par l'avaler, peut-être a t-elle
explosé depuis longtemps déjà peut-être
est-elle désamorcée de toute éternité, me berçant d'illusions...
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Par lolek le 9 Octobre 2019 à 06:34
s'asseoir
à l'ombre de soi-même, un moment seulement, pas trop longtemps
juste de quoi s'assurer en se penchant un peu
qu'un vide nous soutient, accentuant le vertige
- se relever, oui, mais pour aller où, faire face à quoi?il y a un Refus en moi, je m'ancre dans un Refus
tant qu'il dure il n'y aura pas d'issue. tant qu'il dure néanmoins je ne m'effondre pas, je reste droit
sur mon céans, sur mon ci-gît
sur ma queue nauséeuxil n'y aura pas de comptes à rendre, il n'y en eut jamais
il bruine. imperturbable il bruine
c'est sans savon que je vais, sans la marque d'aucune repentance. rien ne me lave
quelqu'un a joui. je ne crois pas que ce fut moij'ai ri avec mes dents - il me faudra apprendre désormais à rire sans, à rire outre
bouche close, muscles détendus, de la boue dans les chaussettes
- est-ce vraiment avancer que glisser sur la pente rase
et retenir le souffle?une fois encore une fois dis-moi: que discernes-tu dans ta boule de mistral, ta baudruche ton cerf-volant
on dissèque le cerf on déchiffre les entrailles et on voit bien qu'il eut été plus heureux
à planer dans ses bois...
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Par lolek le 7 Octobre 2019 à 06:49
puisque deux murmurent et trois sentent la mort, je restai seul
en proie à ce vide, comme un bout de gingembre à l'étal d'un boucher
- ce n'est pas en garnissant le vase de quelques fleurs qu'on en corrompra le profond désarroide l'eau sur le continent, l'idée courte qu'une idée longue...
enfin, j'insiste pas... j'arrange ma demeure comme je peux, cassant tout ce qui n'est pas indispensable, ne laissant que les murs, l'évacuation des murs
quand quelqu'un m'appelle je ne lui réponds pas, me dirigeant incrédule et effaré
vers l'abrupte du pur instantd'où viendra le temps, et d'où viendra la venue?
quelqu'un s'assoit près de moi c'est comme si on me regardait droit dans l'œil moi qui suis tout œil, ou qui ne suis qu'un œil
cerné d'un pantin.
où je me jette un trou se forme, d'où je me jette un pont se dresse
c'est la forme liquide du vide...serre-toi contre moi, rends-moi mon corps - la mort ne sent rien, n'attend rien
rends son corps à la mort, qu'elle se mette à danser, au moins à tituber d'une ivresse facile
je passe au travers: il n'est de mur plus sournois que celui qui ne retient rienpleure avec moi, du nulle part le pochon exorcisera nos hontes
l'éternité moment zéro, plein phares perce les allées noires - je me maintiens en toi
quand tout bascule retiens-moi, la porte de derrière ne vole
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