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Par lolek le 28 Mars 2020 à 05:55
j'ai
la tombe débonnaire
la marelle de travers
les fées à la buvette, sexe gracile, la mèche en vrille
bang, t'es mort !caresse ton mort, reverdis en hiver
un scarabée remue dans
le fond de mon slip
lucy - je l'appelle lucy
son poing traverse la vitrechien méchant coulé du cul
aboie au vide
le vide est grand, grand est le vide
et plutôt vide sera le mieux
coulé à vifje ne suis jamais allé au havre
c'est pourtant pas loin, le havre
à un jet de caillou tout au plus
je crois que ça me ressemble, le havre
entre le large, l'égout de vivre
à un jet de caillouun jour j'irai au havre, en docker de l'ennui, la bruine eucharistique
en naufragé du genre
un jour j'irai au havre, ou ailleurs
on est partout au havre quand on n'est nulle part chez soi
nulle part ailleurs non plusma vie s'appelle nulle part, mon briquet pisse au lit - il est temps
de
changer d'adresse
changer de nom
celui qu'on a gravé sur ma tombe ne me
convient pas
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Par lolek le 26 Mars 2020 à 06:21
mâchonner des ronces
retourner au jardin quand rien ne pousse
que moussej'abrite quelqu'un
qui dit je sans vraiment le penser
quelqu'un m'abrite
j'ignore de quoi - du vent peut-être
d'une pensée pour rienmalgré ça
ou malgré soi
malgré la corde qui se rompt, la voix
qui ne déborde pas
reste coincée
entre le gosier et les mots défendusvivre aux dépens de
du temps qui fuit
des travailleurs et des
travailleuses
qui travaillent
du temps qui fuit
donne le là à la fuiteon n'accouche pas debout
moi par exemple, du genre humain
si mal enclin
j'accouche à reculons, à rebours ou assis
sournoisement assispeu d'ours, quelques feux rouges
il ne faut pas plus d'une goutte pour faire
déborder le vase
ne reste de moi qu'un sexe nu
le vent s'y frotte
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Par lolek le 24 Mars 2020 à 06:39
faut que j'bouge: j'en ai marre
d'attendre le miracle, le miracle m'use, et quand il survient je n'y crois déjà plus - pathétique miracle...
il fait froid quelque part
ailleurs on assassinetu me parlais tout bas, mais si bas
que je n'entendis pas, du coup me sentant renvoyé à mon propre silence, épais, récitatif
le sexe ébréché, la langue rêche et puis tout ravaler, la langue avec le sang
l'air moite avec les dentsl'oreille dans l'tas putain, l'oreille dans l'tas
j'ai des bouches qui me mordent, mais pas tant de chair que ça finalement
réciter les sutras ne m'aura pas fait débander, question de cadence apparemment
lundi matin. tout m'est permisje parle pas dans ton micro, je parle dans le ventre du cheval, je prends
le vent du nord en pleine face, me voilà tout ébouriffé, j'abandonne: j'ai déjà
abandonné tout le monde en fait, jusqu'à dieu - parce que je ne désire au fond
que d'être abandonné
. je suis la bête
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Par lolek le 22 Mars 2020 à 07:05
je n'ai
que les mots pour ne rien dire, il est bancal, le trou
que l'eau pour avoir soif, j'y puise un anneau
forcément vided'abord j'annonce la couleur: grise, de couleur bleue
la régressivité pôle nord la régressivité, pôle mort
ces chats qui se posent sur l'épaule, toujours la même épaulesans gêne côte à côte: touche-pipi serre-pipi and co
le banc a faim, c'est la banc et il a faim - les pigeons
me balancent des miettes
seulement des miettes
toutes ces
petites miettesmaître d'un second souffle, et quand on retombe on retombe sur rien: le sol s'est défaussé, où s'écraser de fait
la mort même ne sera pas de fait, d'où l'ultime rebond - si extensible l'
idée de n'être rien le néant pur
et purje sais désormais qui je suis, quelle veine m'irrigue, quelle
souche me taraude - j'ai peine pierre sommeil et je roule avec ça toutes voiles dehors
voiles blanches éperdument, tachées crottées néanmoins blanches
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Par lolek le 20 Mars 2020 à 07:41
à force de tourner le vent finit par tomber, et c'est au centre de ça que je vis
si tant est que je vives
avec un trou au bord, et dans l'accord
- un trou de soisurligne l'indifférence, ton indifférence indifférente à
ton propre sort
par ailleurs ni tien ni propre.
l'hospitalité n'a pas de lieu
rejoint-elle l'échappéeà mâchonner machinale-
ment son cordon
ombilical, ça cale.
tomber d'absence, raide d'absence, tomber d'aisance, j'y crois pas un
instant - d'inanition c'est mieuxla bouche pleine
de gadoue ça racole mou.
c'est bon je dors, tu peux y aller maintenant, t'en aller pour de vrai
ou bien abuser
sexuellement transmissible pas trop humain au premier abord, pas trop raccord, pas franchement
d'accordmourir en fusion ardente
ou geler, de long en large
en rond d'poisson.
la bague vide, la bague sans le doigt
quelque part il reste un peu de place
où étendre son ombrepiteux état des lieux, mourir précaire.
dans le noir échouer à retrouver ses deux mains, l'une à tâtons de l'autre
il faux-semblant, il faux-semblant de rien
- c'est ça
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Par lolek le 18 Mars 2020 à 05:58
je me suis blessé en voulant ouvrir une huître
rien de bien grave, je ne me suis pas entaillé la veine, qui du pouce jusqu'au cou
j'ai enculé la porte aussi, restée raide
j'aurais pu la traverser pour me mettre à l'air libre sur l'autre versant
mais j'ai cédé avant, rompuun autre sceau
sceau d'eau courante
cette fois c'est pour les pieds, ceux du renoncement
peu de valise en ce temps-là, la vilenie de posséder faisant défaut
nu face à la sirène hurlante, que veux-tu que je fasse ?le poids de l'autre rive
des barrières plus (+) un cri
peut-être quelques épluchures de cacahuètes encore, sur les cuisses mais qui donc s'accroche, encore,
aux cuisses ?
je patine. quelqu'un patine. quelqu'un dit je patinene reste plus qu'à
dégringoler, se briser le pouls
le retour verrouillé
la rue béante
ravalé par mon ombre, qui se lèche la chatte, se nourrit
de sa propre nausée
: il neige à singapour...dernier réveil, la paquet vide
tiens, je traîne encore sur cette terre, les astragales
trempant dans une bassine vide
peut-être qu'il ne pleut pas
peut-être que rien
sans doute
sans doute rien
il ne pleut pas
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Par lolek le 16 Mars 2020 à 07:01
nos actes de bravoure, nos pièges à déboîter le temps
et je te rejoins là, épuisée, ratatinée en bout de lit, le nombril arraché
la chute insonoriséeun sceau
un sceau d'eau commun
et une rouille, qui affecte la moelle
le talon droit qui se cale devant l'orteil gauche et le pied s'aplatit, puis le talon gauche qui repasse devant et se cale à son tour... on ne voit pas la mer monter
ni le sceau déborderil y a des milieux desquels on ne peut déborder, en forme d'entonnoir
je niche en mon absence
si tu regardes bien mes mains tu finis par t'apercevoir qu'elles ne sont pas réelles - un peu de vent froissé
le désir qui s'oxydechacun son bout, de laisse
son arpent de terrain vague
mais j'y pense
et quand je refais le chemin inverse, personne en bout de course
un vide sidérant
une chaise éventréegrimpe un barreau, puis une autre barreau
je discerne le sommet de l'échelle quelques barreaux plus haut, dont on ne saurait redescendre
ni s'élever plus haut
plus haut il n'y a rien, qu'une houle mauvaise, espace désaffecté
plus bas c'est encore moi, décidément peu doué
pour les échelles
pareil pour les marelles
ou les échecs avec leurs histoires de fous
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Par lolek le 14 Mars 2020 à 06:54
je suis resté là-bas, au mitard du départ. je parle à mon naufrage
je caresse la ronce à revers, j'enfonce
un doigt dans l'marécage...du vent, il y a du vent
en haut-lieu mais ici, à ras de terre, au sol-défèque, où les miroirs s'engouffrent
pas un souffle non, pas une once de brise. la bête s'enivrele mur en paille, la mort en braille - on va pas faire long feu, non je crois pas, ferraille ferrailleur
un peu d'eau au goulot, si peu
d'eau au gouloton se guette de travers, et toi tu trou
si on creuse d'ailleurs, au fond duquel rien ne jappe
. nous avons fini de nous regardergenre un ciel petit chagrin, qu'on sirote avec une paille en fer
je descends quand tu montes, quand tu descends je remonte - c'est comme ça qu'on finit tout trempé
raccommodé au fil de l'absence...je m'arrache un soupir, c'est un soupir de moite. un soupir du fond des choses
du fond d'la trappe
si j'abandonne disons que tout n'est pas perdu, avec un peu d'retard
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