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Par lolek le 24 Juin 2019 à 07:24
et c'est pour pas crever qu'on aime, juste ça, rien que ça
le reste c'est pas grave - on entend néanmoins
le petit corps qui grince, peu de volume
le petit corps qui grince, mais cependant ne cède...un stylo, une tente, un mort - je n'ai pas de réponse
quelqu'un parle tout seul. tout bas. vraisemblablement bas
on suppose qu'il se coupe les ongles, de temps à autre
mais n'en profite guère...j'ai tort
tort d'insister, alors
je lâche un ballon, voir où le vent le porte, un bout de bois
dans le foutu canal s'il y avait un canal, et s'il était foutu
quant au ballon, d'où me viendrait un ballon, qu'on gonfle et se dégonfle?
le vent certes souffle ce soir, mais de l'autre côté...ne m'embrasse pas. ne m'embrasse pas partout frénétiquement comme ça - on pourrait se douter
on pourrait même se demander
fais donc semblant de m'ignorer, de passer devant moi sans t'en apercevoir
t'apercevoir de quoi d'ailleurs, puisqu'il rentre chez soi
convaincu de mort lentetous les animaux ne dorment pas la nuit
les prédateurs, les humains non plus
je veille sur une fosse
chacun vaque à ses occupations. les fainéants non plus
n'ayant rendez-vous nulle part, je ne peux le manquer
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Par lolek le 23 Juin 2019 à 07:19
il n'y a plus de serpents chez moi, je leur ai tous broyé la tête, broyé le gland
guirlande de queues mortes, petit souper aux chandelles essoufflées...
j'ai peur des morts, mais guère plus que de moi-même
d'ailleurs je nous maudis bien fort, que dis-je, je nous pisse à la raiesymbole à quatre pattes, drap que l'on tire à soi quand le désert s'enlise
j'ai crié une deux trois - il était trop tard certes et déjà, mais j'ai crié quand même: une, deux, trois, et ça m'a rassuré
quant à ce qui fut trop tard, et à jamais perdu...mourir assis, mourir assis c'est mieux. il n'y a
que dalle à becqueter c'est pas grave il n'y a
que dalle à ramasser - et se dénouant les becs tondirent ras
les sexes hérissés c'est pas grave, les sexes à pile ou facema fin ne produit rien, ce qui n'enlève rien
à sa beauté crachée, son sexe ouvert sur la nuit translucide, j'éjacule tout chaud
dans
le vide inconsistant
de notre insignifiance, j'y discerne mon profil éteint, j'y redessine mon
profil ardentil y a quelque chose qui s'en va
et dont rien ne revient, ni l'ombre, je n'ai lors plus la force
d'aimer, plus la force de rien, je jette la pierre au ciel et même lui, taudis,
ne me la renvoie pas
- on ne se sortira de là que par
une folie exemplaire, un pas fiche de travers...
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Par lolek le 21 Juin 2019 à 05:51
la porte a tout détruit la porte
a chié sur la lumière, je me promène là, mains trouées dans les poches
je me promène c'est beaucoup dire, disons plutôt que
le vent me pousse, le vent m'expulse
vers les déserts sans dent, ni languetoute vie ratiboisée, tout amour défiguré, je jette
les pelures par la f'nêt' je jette
les pépins dans la cendre, le cendrier le vieux mégot, le vieux mégot cramé, seul le mort
saigne encorema mère m'a dit va te faire foutre, sors de mon trou, maudit
je voudrais bien mourir, me manque
le pissenlit - j'imagine pas ça avec
une corde ou une flaque. ça sent bizarre, le pissenlit...arrête avec ta chatte, arrête!
à cheval sur un âne, je viens si près, si près de toi que
j'en toucherai jamais la ligne, d'horizon de flottaison, ni le premier atome
de l'haleine à ta bouche, j'ai le sang vermouluj'envie ma mort, j'envie ma mort en tout
je respire à contre-temps, une baise d'amour en guise de langue chaude
ou de queue de cerise - c'est à dire que
je ne pense à rien, esthétique cadavre, petite dent raclant
le cercueil vivant...
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Par lolek le 19 Juin 2019 à 19:15
souffle après souffle j'arrache
à la matière de pauvres lambeaux d'âme, on croirait qu'il fait beau or
il ne fait rien
de beau ni d'autre, il se touche entre deux arbres en écartant les branches
où deux arbres se touchent...chien de moi, poker menteur ou
pouilleux déshabilleur - les vacances arrivent
de plus en plus tôt chaque année, jusqu'à la recouvrir toute et dissoudre le temps dans
un non-être fragile, chignon mélancolique...ta bulle est ainsi faite, elle crève à deux fois l'nord
: une pour l'enfance éradiquée, la pire en plan et les bouquets pantelants
au cimetière communal - l'autre pour ce rire gluant, éjaculé à la face
d'une fille édentée et sans autre pouvoir
que celui ras d'en jouir...rescapé de rien, mais franchement de rien - je te touches tu me touches, à tâtons et en vain recherchons-nous
l'anus, et d'anus bouche cousue: pire que rien fleurit partout
un amour sans espoirle chien philosophal, celui que l'on attrape
par les oreilles et auquel on crie: alors tu les entends les cloches, hein, tu les entends les cloches qui
ne sonneront jamais, ni jamais ne sonnèrent - le piteux goutte à
goutte d'une chatte, rigole amère...
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Par lolek le 18 Juin 2019 à 05:56
les ongles enfoncés
dans le vif de l'air, je perds mes eaux, je te dis que
je perds mes eauxéternel broussaileur, débroussailleur des sentes, rappelle-moi ton nom, rappelle-
moi hors la saison - cela devrait se faire, cela devrait faire sens, faire sens dessus dessousje suis un homme sans pisser d'sus, je suis un homme sans tromper d'femme, je suis un homme
en marche arrièretout est venu
d'un homme en marche arrière ne ris pas regarde-
moi dans les bleus, pardonne aux innocents pardonne leur
les crimes de leurs bourreauxle maigre baluchon, le maigre
le sexe droit d'une éolienne - brasse, ronron brasse
à remonter le temps qui ne remonte rien: la chute sans tomber...et voguent les cercueils. ma mère appelle un chat un chat - où donc m'y retrouver?
à la verticale d'un homme, l'arête tout en travers la
gorge de plain chanttire-toi, juste tire-toi, et du coup n'oublie pas
les larmes de ton corps, la larve d'un tombeau n'oublie pas, non surtout n'oublie pas
de n'être personne en refermant le nord, en claquant des talons
- pauv' bête va, pauvre chantier...
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Par lolek le 16 Juin 2019 à 06:17
et si nos deux langues n'en formaient qu'une, inextricable, comment délier le mot du suc, la pierre de la marelle - nos affections libidinales
de nos pulsions limite carnassières...tu te couvriras de honte et ce tout en marchant, seul dans la rue, en pleine rue, en plein milieu de la rue
le mur d'en face et l'âme en rade...prétendre asseoir une vie sur ce trottoir béant, cette marche qui glisse... où tout a commencé convergent mes débris, lambeaux de cerf-volants
- la lumière dure hiermon dieu comment peux-tu abandonner l'homme à ce point, tant le priver de ton esprit et de ta grâce qu'il ne sache plus se reconnaître, ni toi à travers lui? aveugle à son propre destin, il ne ressemble à rien, et face à son naufrage ne peut réprimer un pathétique "merci pour le spectacle..."
je ne prends pas la parole. d'ailleurs que ferais-je de la parole, que ferais-je de la robe envolée, des motifs à douleur? ou chuchotée au mur, intimement friable: de quel côté la ruine, et de quel côté l'ombre?...
peut-être dieu n'est-il que l'expression ultime de notre instinct de survie, pris par le bout mauvais de la lorgnette. peut-être dieu est-il
la caresse essentielle et sensible nous extirpant du néant - ce qui ne revient pas
au même exactement, mais tout de même...
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Par lolek le 15 Juin 2019 à 07:13
ils ont construit leurs maisons pour habiter la rue
et la rue leur demeure...on ne passe pas à gauche d'un homme blessé, d'un homme à terre
on lève les yeux le plus haut possible, sans même penser au bonheur
on raserait les murs, quand bien même il n'y aurait plus de murs...on finira bien par trouver
la pendule ou le lieu, la borne ou la marge bref, quelque part où mourir, une berge
où accoster notre naufrage...bref ils s'aimèrent à plusieurs
le temps leur parut long, le temps leur parut court
ils partageaient l'idée, mais gardèrent la monnaie...par le chemin le plus long, l'allier de lents détours
de méandres échappant à toute nécessité, broutant à même la fleur l'illustre
futilité d'être,
d'aller...tu te couvriras de mort et tu ne diras rien. tu ploieras sous le vide
et nul ne te plaindra.
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Par lolek le 13 Juin 2019 à 07:14
à la tombée-merci, tu es tellement... tu es tellement... à la tombée-merci
et puis on s'y est mis - à un, à soi, à tout seul on s'y est mis
à la fin se tenant
déjà loin derrière soitu t'adresses à qui donc, dans le silence du son
je m'apprête à quoi donc, à qui que quoi, à y a pas d'quoi - je m'apprête à sortir
pas nu non, mais de nuit tout de même
de nuit c'est plus que nu
et à peine moins que mochequatrain, et pas d'ami en route
juste le sens, tout somme inné, de la désorientation
on apprend à se mentir - même pas: on apprend
à ne pas
se prendre en compte et caeteraje m'infrarouge. dorénavant
dorénavant les branches ploient
tout contre moi - je n'entends faire naufrage, ni rede-
venir racine. dorénavant
dorénavant je
m'infrarougele doigt sur le coccyx, tu prétends à quoi, que je ne puisse
assumer. les larmes d'un homme
tombent
de ce côté-ci seulement, grège,
du mur
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