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Par lolek le 12 Juin 2019 à 06:09
la pluie tombe dans ses bras
pas autre part oui, juste dans ses bras
à demi ouverts
à peine de quoi
se mouiller, oui, je crois
lui caresser les dentspaix à son âme s'il y a une âme
s'il y en a une et s'il y a
une paix
et sinon rien
sinon dis-lui que moi non plus, je n'existe pas
et sinon rienun mur de cendres
un autre mur, à la place
et celui-là de cendres aussi
d'usure, si la peine s'usait
de peau, si la peau
s'estompaitje m'oppose à la venue, la venue rude
- flotter
à la surface d'un trou, fébrile
y laisser tomber quelque chose, quelquefois, se donnant ainsi l'air
de perdre quelque chose, peut-être même
de souffrirla nuit des temps
la nuit des temps n'y compte pas
d'ailleurs je
ne compte plus
à rebours de toute intention, si innocente fut-elle
or innocente elle ne futproche, très proche
d'une absence de but, le slip à la renverse
et j'en passe... j'en passe comme à travers les fi-
lets de la maraude
...
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Par lolek le 10 Juin 2019 à 07:50
déchaussé la littéralité et je m'en suis allé
les pieds gelés le bec en suie
et je m'en suis alléterre j'y touche pas, je te promets que j'y touche pas
terre j'y pose pas l'orteil, le genou, terre où tout entier j'ensevelis
mon corps en son nombrilje ne couche pas dans ton cerceau
je ne couche pas, je ne coule pas sous ton arceau, j'ai d'autres vues, visées visions
un genre de vérité sans le papier, sans le cadeau
: le cerceau purla soupe sans ami, le mistral sans vent
qu'on touille à la cuillère c'est tout, la soupe sans ortie
le mental radicalquand il fait beau comme ça on se croirait vivant, presque vivant t'entends
quand il fait beau comme ça sur la
pelouse ébourifféedétenu pas détenu, sur vos genoux j'ai pas tenu
de mon loin oh si loin, et de plus loin encore je ne suis
revenu
. sur les g'noux
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Par lolek le 9 Juin 2019 à 06:21
tout par terre a ses yeux. tout par terre
ne sait comment y vivre: elle va sucer son pouce, elle va
parler aux animaux dans la langue des sourds, jamais personne
n'eut le cœur de
la démentirelle sait pas comment faire avec les doigts, où se placer les dents, elle se lave
tous les deux ou trois jours à l'eau froide, à l'eau chaude quand' y en a - ça fait longtemps
qu'elle a perdu le talent
elle ralentit un peu
elle ralentit depuison passe énormément
de temps à s'abriter, à s'épouiller la nuque et sous les bras, pour pas dire davantage
mourir heureux cela n'existe pas, il faudra revoir mon poème - on passe énormément
de temps à quasi riença ne mène à rien, tu vois bien que ça ne mène à rien
elle se retourne d'un air mi-
amusé mi-inquiet, elle me dit ça va pas? elle me dit que dis-tu? comme ça, avec l'accent aigu
à l'étroit dans le creux ne remue
donc pas troples boules de neige dans le gris absolu, je ne les ai pas inventées
les boucles d'oreille ont roulé jusque là, et si les morts entendent ils ne t'entendront pas, qui cherches en toi le doigt
qui cherches en soi le toion se repasse de l'un à l'autre le mouchoir, l'anneau, l'envie
de faire quelque chose avec rien, de faire l'amour depuis
cette zone trouble entre les jambes, et un peu au-dessus, toute honte bue
aux lèvres du cloporte...
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Par lolek le 7 Juin 2019 à 06:26
les chemins m'emmènent loin mais guère plus loin
que ne m'emmènent les chemins, et quand pleurent les hommes, les bêtes les nourrissons
et quand pleurent à leur tour par exemple les femmes, les chevaux les sangsues, reprenant le
flambeau veuf - chacun son tour c'est comme ça, comme ça la ronde, la ronde tourne c'est comme ça et
tout au milieu, seul au milieu:
le mouchoir mouillé...je pars comme je pars, comme toute histoire en queue d'poisson
se tranche une veine, aspire un cachet libre j'entonne
un petit requiem, un soupçon de mouron, il ne m'arrivera plus
de crier sous les toits, bassement sous les toitsfuir ne se commande pas - la mort s'improvise, à fond elle s'improvise
cet espace infini où nul ne m'attend décidément me tente, je pars sans couche
sans carte interactive
:je sais que je vais mourir
d'un soleil en plein cœurje me détache, de dieu même je me détache, l'ivresse en toute chose explose toute chose
j'ai des tout petits patins à roulettes pour naviguer sur le grand océan - je suis un homme
sans garantie, sans certitude, un homme n'est pas coutume il va sous
la pluie qui pleut quand pluie il pleut
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Par lolek le 6 Juin 2019 à 06:11
je ne supporte sur mon corps d'autre poids que celui de l'air
déplacé par l'esquive d'un regard je suis l'amour impur, forcément impur
impur puisque amour, je ne supporte sur mon corps que l'ombre
de ce qui n'a pas été, n'aurait pu être combien même
il l'eut dusous le seuil de pauvreté mais
fenêtres grand'ouvertes au bénéfice du doute, au bénéfice
de toute dent chancelante, le poumon déchaussé et les chemins de ronde
sur l'œuf fragile
fragile existentielhors-mode un chien crachait ses dents, poil hérissé, bavant de rage
la pureté sans antécédent n'existe pas, le mal
me lave, lave mon dos
lave mes pieds
lave mon sexe
- ne reste qu'une voix, innocente à force de n'être
qu'une voix, auréoléey a t-il seulement un espace où grandir, la hauteur d'être grand - non de soi mais de l'être, quel que soi?
les ailes au dos
du plongeon dans le vide, la merde au cul d'la vache, m'entends-tu camarade?
camarade m'entends-tu?
comment survivrons-nous sans défaillir
dans les bras l'un de l'autre?c'est à la marge que tout bascule, la part occulte, en ce temps où rien ne passe
que le temps: il m'attrape la main, il me lâche la main c'est dans la marge
que tout vacille et que chacun, socle d'un pas, clé d'un possible, rebrousse poil
poil et chemin...
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Par lolek le 4 Juin 2019 à 06:12
une fois pour
s'écrabouiller d'amour, c'est la main bleue. une fois pour
crever comme un chien au fond d'une cour sans air
et une fois pour partir loin, loin, toujours plus loin vers
le centre exorbité de soibasiquement : survivre - c'est le nord-sud, le b-a-ba de toute convulsion
et de surcroît si on veut : sauver sa peau, l'arracher à toute
cette misère dont on s'imprègne en regardant par ci, en regardant par là
en serrant les yeux très fort et tant pis si il pleuttout amour me dégoûte, tant que tout amour
n'est pas mon amour.
mais là encore, dire ne dit rien, dire
bourre l'oreille de cire, dire
brouille l'horizon
et demande pardonla soif
n'a plus envie de boire
plus envie d'eau de pluie de vie plus envie
de soif
mais d'abreuvoiril nous faudra au moins mourir pour retrouver l'innocence
jusqu'alors la coupe est pleine, jusqu'alors la coupe est vide, j'ai cet instinct de nudité
de nez cassé de fée toute
cabosséecracher dans l'vide, cracher, sur mon petit cheval mort.
cette universelle défection, désertion de toute vérité, matelas gonflable
matelas gonflable matelas crevé, caresse-moi
la joue. le reste ça compte pas caresse-moi
la joue...
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Par lolek le 3 Juin 2019 à 07:09
miracle au bout du chemin: un chemin.
et un miracle encore, tout au bout du miracle.
rien ne se passe
tu as beau le remuer dans tous les sens, rien ne se passe
les morts sodomisent les morts, les vivants font la queue
la queue plutôt basse, ceci ditsoi-disant qu'ils s'en foutent, qu'ils clament loin devant le chant rauque ou le rire
fou de leur innocence.
moi aussi je m'en fous: je suis atemporel après tout
atemporel pas pour longtemps, un semblant d'éternel
avec un doigt d'honneur en forme de souvenance, adressé
pour tous ceux qui s'ensuivent
pour tous ceux qui s'enfuient
à mon singe mécaniquela balle hors de tout camp, le registre défunt
j'assassine ma mémoire et me retrouve le pantin de ma mémoire
je coupe les fils - mon dieu que la mer est mauvaise
la mer est mauvaise, la mer sent mauvais, la mer
me rabâche-mémoire, boucle teigneuseje n'ai pas d'âme non plus. il faut bien
faire avec
faire avec sans, il faut bien
descendre dans la rue, hurler
ou simplement déambuler: il n'y a pas de rue sans marcher - marcher
invente la rue, redresse un spot
s'assied là sur un banc, en suspens sur un banc, se réfutant
à mesure qu'il avance...une deux trois je suis mort
une deux trois non, finalement je ne suis
pas mort, pas tout à fait encore - juste assez pour
qu'on appelle ça vivant, et d'autant plus
d'autant plus vivant que je suis mort, une parodie
d'être humain, mon je est une parodie
d'être humain et pourtant
- non, pourtant rienmon petit frère
les oreilles décollées
de mon tout petit frère
gisent en paix les toutes petites
oreilles décollées de
mon tout petit frère
là en paix
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Par lolek le 1 Juin 2019 à 07:24
j'admire un portrait tout craché, je suis
l'homme qui ne te ressemble pas or l'homme
ne se ressemble pas:
un vase lacrymo
un peu plus encore
un graal lacrymo, ta vie
vient d'être couronnée dame-lacrymo
à l'humain sans pareil...j'encule un ch'val, mais quand je dis j'encule un ch'val, c'est que le ch'val
n'y est pas.
au garde-à-vous tu te rends compte, au garde-à-vous tu t'imagines - j'ai
les mains sales d'un SDF, j'ai
les pieds sales d'un SDF, j'ai
la queue sale d'un SDF, j'ai
le cœur de tout le monde je te jure, le cœur
de tout le monde ad nauseamun pays qu'on enterre, un pays
au ras des pissenlits - les gens
n'y dansent point
et c'est pas la tête dans l'guidon qu'on verra l'horizon, se consolent-ils
trépignant sur leur chaise
et levant le verre vide
à leurs lèvres gercées
toutes sèches
toutes creuses
toutes mortes à présent et si sèches
incroyablement sèches
et en larmespoison d'avril, poison de mai, poison de juin
tu ne me détourneras pas
de la voie sans issue, l'impasse majestueuse
j'ai le coude fragile, tu le sais
j'ai le coude fragile, et la soif en roue librela mort avait la joie, et la joie le lui rend.
je marche toujours à l'envers toujours, je marche encore
et encore, on croirait
que je ne dors plus, tellement j'ai les ongles, les cors
qui dépassent, dépassent de mon corps
et d'un puits si profond
qu'il ne renverse rien
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