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te r'garde encore un peu
entre l'ouïe mâte
et l'incertain.
l'incertain a du boulot sur la planche, tandis que je, titubant place de grève
fais entrave au courantqu'un seul me dise encore
quel chien meurt avant moi
canette errante, jolie planète, plante un clou dans ma main droite, plante un clou dans ma main gauche
suce la moelle par le milieu, tant le milieu s'en fuitdes fois un trou se dresse
à ma hauteur et m'aspire moi qui n'aspire
à rien tant rien se fait si grand -
il t'offre un bonbon, tu suces le bonbon
il te tend le crachoir, tu recraches un bonbonje te crache dans la bouche, puis je ravale le tout, le tout se liquéfiant
je n'ai pas le hochet d'une réponse. je ne pense pas, puis j'éjacule
à la suite de quoi soit je m'essuie
or je m'ennuiej'avoue tout, tout j'avoue tout
et rien ne vient - à peine un temps assis frileux, émollient harakiri
d'un square si parisien. j'en tremble encore, en poule stricto sensu
séparée de sa tête...
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une seule minute abjecte, un rien qui m'ébranle
et ce dieu m'aspirant par la bouche d'une tombe, par un ciel haut perché,
ou par le puits d'un soi s'effondrant
dans l'unanimitéfenêtre ouverte sur quoi - un nombril-caoutchouc
un miroir à deux faces, soudain retournées l'une contre l'autre, crissant d'effroi ou de simple
désapparence - un nombril-mouchoir...étrange sensation que d'exister dans une mémoire autre, unique témoignage
authentifiant la réalité de ce trou noir en moi, ce temps scellé comme par les bandes plastifiées
d'une scène de crime. quelque lueur
en émanerait donc encore...guignol en avait l'air. je marchai pas à pas - comment eus-je pu
en enjamber un seul, esquisser l'à-côté, suspendre l'inertie?
je pissai sur mes traces, brouillant les inconduites - qui sait si
tu me rêveras...me reverrai-je, assis là sur un banc, prêtant ma canne à un aveugle
auscultant le présent pour en prédire l'absence, ou vice-versa - suppose qu'une ligne,
qu'une ligne ait bougé, qu'une lèvre ait frémi, suppose si tu oses
l'impossible déminant le possible...je laisse tout en ordre: les ch'vaux dans la prairie, la queue au cul des chiens, l'alignement des astres - en vrille oui mais je sors
du cercle je sors des gonds, j'appelle à l'aide l'écho-givre, boussole hors-nord
lâchant la bride aux élans rompus suis-je mort déjà, ou la mort ne fait-elle
que prendre mon accent, quand mon accent s'aggrave...
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je ne sais plus ce que je dis. j'arrête. je mange une pomme. quand j'ai fini j'en deviens le pépin tout r'craché, la nuit du temps comme il s'en va. d'où il s'en va,
plus rien ne pousse...il n'y a aucune émotion là-dedans. tout au plus une angoisse figée, le rictus d'un soupir s'il te plait ne
m'assimile pas, je supporte pas ça, peuple errant puisque c'est ça, affrontant inconsolable
l'inéluctableun ciel me dit va-t'en alors je m'en vais - ai-je l'air du trou
de la serrure, à travers moi j'encule un ch'val. tu ne me reconnais pas évidemment mais à la fin nul ni personne
ne reconnait quiconque, ni personneil y a des balcons dont on ne finit jamais de
tomber. tomber c'est raide. on ramasse les os, on en fait un petit tas. un poème c'est moche
quoi qu'on en dise, un poème c'est moche et si je meurs de faim je ne suis pas la faim - mon plus grand péché
fut juste d'y survivre...je, le support d'un vide complet.
j'ai même une photo de moi dans ma mémoire in memoriam. je n'ai plus peur le soir
j'arrose, j'arrose mais rien ne pousse. des rails en saison creuse alors quoi
on s'aimera c'est tout...
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midi n'est pas fortune. fortune s'ra privé d'luxe.
j'achève la terre. une fois le dommage entériné, j'achève la mer, j'm'arrête à l'horizon
tout l'monde s'arrête à l'horizon. à l'horizon on change de ton, à l'horizon
on tombe dehorstu vas dire toute la douleur, tout le mal qu'il y a en toi, tant que mourir c'est jouir.
après cela, le pardon ayant tout effacé, et te remémorant tout dans le moindre détail, d'une exactitude désaffectée
si la lumière encombre la lumière, alors la lumière souffle la lumièreon est tous le mort de quelqu'un mais une fois brossées les dents, consentiras-tu donc à m'embrasser, ventouse mécréante?
je n'aimais rien. je peux te l'avouer maintenant, je n'aimais rien
par crainte de trahir quiconque...les morts enterrant leurs morts, foutent plein de terre à côté.
père-lachaise des gueux, comme si dieu n'imprimait pas, comme si dieu ne faisait
qu'occulter dieu, travailleur indépendant, péril péri-urbain, émigré sans latin - à faire reculer d'un crachât les limites du
néant hop-làle plus petit commun dénominateur nous incombe, trois petites crottes simuleront un paysage famélique
je me souviens des heures impaires, des voix gercées, perspectives radicales - j'aimai sans raison d'être et ce ne pouvait être, honteusement,
par amour...
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tu te joues de moi. oui parce que tu te joues de moi. et moi ne répond pas
serait-ce par manque d'aplomb, ou pure - oh si pure -
indifférence...?dans le creux du chemin c'est un chemin en creux, clé de la voûte et racine du sol - quel sol?
l'arbre en ciel n'en finit pas de
perdre ses feuilles...tu ma route. tu es ma route, d'un horizon le raccourci. alors tu pénètres avec moi
en ce qui ne possède d'issue
ni d"entréequ'ai-je à donner, n'ai-je rien, à donner. le poids d'un vide, la contre-balançoire
je m'en fous. dis: je m'en fous. je m'en fouterai par brassées
voire par petites foulées...tu meurs enfin par amour du monde, d'un amour réfléchissant
tu meurs enfin comme on se gratte le nœud
d'un carrefour en tout sens...je ne pleurerai pas ta mort. la mienne peut-être un peu, d'un éclat sec, d'un
cheveu dans la mare. tu sais à quoi je pense? à ça exactement
: rien, précisément
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c'est entre les lignes que tout se dit, notes fébriles de l'en-deçà - le sang fêlé
d'un graal en filigranechante-dieu, fellation ordinaire et c'est sur terre qu'on vit, juste un pas
en dehorsla gloire entre les clous. l'abdomen saturé. il est né par l'anus et sans péridurale
(retrouver le foutu gitan qui nous a r'fourgué les clous et s'en faire rembourser)m'auras, ne m'auras pas. passer du cru au cuit, te pousser dans la tombe
- dieu de lumière, saccage-moije suis l'homme et je me parle à l'animal tout entier, tout entièrement l'oreille
un cul me montre du doigt. il me dit tu vois, tu saignes encore...pleure ma mie, je sois ton handkerchief
mat en trois coups les yeux bandés, tu ne réalises pas
et tous ces jeux d'enfants débiles, ces mortels sauts de puce...et au-dessus du ciel un ciel plus pur encore, une bouche sans dent
j'aurais du m'en douter, pointant ma mauvaise mine: marcher sur une seul patte
finit par se noyer...
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extase dégonflée. le temps qui dure mais ne dure pas. se creuse
rongé jusqu'à la moelle or la moelle lumière
: juste au-dessus le bleu béat, un peu
la réserve hospitalièrela valse des petits pas perdus. tour d'horizon me garde
tour d'horizon m'habille. quelques kilomètres de côte, la zone floue du milieu
un point mange l'infini, miteuse aridité. et roteune espèce triste d'animal, puisque c'est ainsi qu'il faut bien le nommer, aboie mais sans le son
il en a après moi semble t-il, après l'azur en sueur
après la vie tout simplement
mais sans le sonnos vacances dégrisées. les yeux tout juste débordant de nos
tombes fraîches. un homme à la mer y perdrait son latin, précise t-il,
la bouée traînée dans la poussière, giclée, la bouteille à la main...solstice à la dérive. faire le point sur ces soupirs qui désormais compteraient double
alors même qu'on en a perdu le souffle, outres éventrées. l'air monté
sur les épaules de l'air, le ciel à découvertle dernier jour du soir. et le doigt qui s'enlise, amicalement vôtre. profondément clos
j'affiche un grand silence, de suspension laiteuse. un mort m'habite
il reçoit une gifle, en échange de rien...
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