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le paradoxe fait éclater les coquilles vides. il met en évidence le vide des évidences, pour manifester dans toute sa splendeur et dans toute son anxiogénéité l'évidence du vide - ce défaut d'assistance, générateur de conscienceau moins comme ça on revient à l'essentiel
ce qui rend le monde habitable, l'existence vivable
met en lumière l'ancêtre
et la voie lactéesonnent les vêpres
l'heure où tous les mésanges sont gris, le masculin fut-il encore en état de
lécher le cul du féminin
j'ai fini mon assiette
mon assiette videqui creuse assez profond en extirpera le fond, mais pas l'abîme
l'assiette vide
une assiette n'est qu'un fond, bordé d'un bord
pour en délimiter le fondmon dieu pleure sur mon épaule, je lui dis pleure, o mon dieu
sur mon épaule
elle est libre pour le moment, tu peux y aller
t'y poser
t'en fais pasles déchetteries ont fermé
certains, des femmes principalement, continuent à se laver
pas seulement le visage
tandis que d'autres commencent à sentir
qu'ils perdent leur visage, que leur visage
s'étiole
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les hommes n'ont plus d'âme, plus de femme, ils voient sans regarder
je ne suis pas un homme et c'est ce qui, bancal paradoxe, fait de moi un homme
une femme
mais quand même pas un enfantje ris regarde ma tronche, je ris, même si je ris pas franchement
ma nuit: un accident métaphysique, un sale
concours de circonstances, un complot
de l'ordinaire mais quand je me frotte
oh oui quand je me frotte
et que rien ne se passe...je me suis frotté tout à l'heure contre
le poteau électrique juste au coin de ma chambre et j'ai
éjaculé des plumes, de la poudre de
perlimpinpin je me touche la tête, la tête ne répond pas
la tête ne répond plusvivre vide
la mérule attaque le gland
la pitié se dit toi, eh, as-tu pitié
n'ouvres-tu les yeux que lorsque tombe la nuit, et que remontent les filles
je ne m'aime pas, ou seulement par compensation, parce que je ne m'aime pas
je dors avec un rat, quand il veut bienje me mets de côté, sur le côté, pick up sticks
ta mère n'est pas ma mère, et la mienne non plus, les mères ou comme elles pèsent
en amoureuse quête d'un bourreau, on essaie des ailes aux passants de fortune
on est bien ridiculela beauté évidemment qu'on ne la mérite pas et cependant
la laideur nous préserve d'une certaine forme de lâcheté, j'ai la crampe à la jambe, je traîne la patte
je me dis allez, prends ma main
puis je me lâche en plein large...
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beaucoup moins d'action du coup, on ouvre des hors-champs
je ne prétends pas à grand chose, un peu de conscience seulement, surmontant surplombant
sous-tendant le néant
il restera peut-être de la place aussi
pour les auto-tamponneuses ou les
fausses déclarationson ne se plaint pas on meurt, sans réelle conviction d'ailleurs, on est sans profession
on craque à vue comme ça, on se ballade nu
personne pourtant ne voit que l'on va nu, piétinant des bris de verre et se regardant dans des miroirs de poche afin de se convaincre
qu'i y a kekchose à voirje croyais être un homme or un homme
n'a pas de race
et je n'ai pas de race non plus
rien qu'un oreiller
pour moi pour toi, pour trois et mille, qu'un oreiller pour rien, je croyais être un homme or un homme
dort deboutle truc n'est pas de mourir, c'est si mourir revient à la terre
ou au ciel, et qui règle l'addition
je conçois le monde comme un immense manque de pitié, que l'éternité ne parvient pas à compenser, ni mes quelques pièces jaunes dans la poche
mon linge indiciblement sale
mourir-seul ouvre une brèche dans le néant, le néant ouvre une brèche dans le néant, mieux vaut crever que rien
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dehors la nuit te fait pas peur, pourquoi, pas peur dehors, t'es qu'un homme mort
tu ressembles à une ortie géante, la mort en complet-veston avec un nez de clown non,
à une ortie géantequelqu'un me pleure
j'entends quelqu'un me pleure, et de si loin j'entends pourtant quelqu'un
me pleure
le signe de croix chez les orthodoxes c'est par la gauche non par la droite là j'ai un doute la main
finit à plat sur la poitrinedirect j'abandonne, je suis celui que
toujours je fus quoi qu'il en soit, et tombant mal si c'est cela qu'il soit, et quoi que cela fut, tant que cela fut soi, de ce soi que je fus
alléluia amen impurta vie non mais ta vie mais quelle misère
le tout-haut le tout-beau bon ça c'est fait
il n'y a plus d'éternité, peut-être plus de drame du coup - plus d'homme plus de femme, ce risque inapproprié
peut-être plus de drame du coup
on ne se tue que pour sauver son âmeta mère la race
et des traces de griffures sur la joue
quand on fait rien on fait rien, c'est la pause clope
je compte sur mes doigts les femmes dont j'ai léché la pomme et je crache, je recrache
les pépins avec la langue, allez je rentre chez moi putain, je rentre
chez moi, où tout m'est devenu si
familièrement étranger
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eh camarade (je dis camarade parce que nous jouons dans la
même cour de récré après tout), eh camarade dis-je, n'en as-tu pas marre de ne
servir à rien, quoi que tu fasses ?très peu de vent, le ciel du bon côté je pense - nous n'avons que nous-mêmes pour nous distinguer du néant, la bise en trop la bise en moins
l'esprit est de dieu certes, et les mots sont des hommes, mais d'où vient alors
la révolte ?paraît que je n'suis rien
est-ce apparence seulement, ou ne suis-je rien du fait de l'apparence, par transparence ?
le noyau dur en moi d'une inadaptabilité qui me dépasse, me précède
me décale, anticorrosivetu ne possédais rien, tu ne maîtrisais rien - tu faisais spontanément confiance c'est tout
c'est tout c'est simple
ainsi qu'on vit, passe et trépasse
et puis ta race t'a éclaté la chatte, maudite race
maudite chattej'ai mordu le bâton, irai-je désormais
regretter la sucette ?
si personne ne peut m'empêcher ni m'interdire de mourir, personne donc ne me possède
du moins je croison a tous un compte en banque, fut-il vide
un sauf-conduit, pour sillonner le grand nulle part
un contrat pour nos obsèques, qu'on l'ait déjà signé ou pas
le bouleversant souvenir d'une odeur, comme si l'angoisse ordinaire ne suffisait pas
et non, elle ne suffit paston chien ta mère
ton chien ta mère
au bout du compte le suicide mode de vie,, la vie méthode de suicide, seule possibilité de survie spirituelle j'allais dire mais bon
le deuil en rut...
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des bouts d'chandelle, mais alors de toute petite
chandelle, des mon-ami-pierrots
je te suce la langue et en échange que me
tu ne me tu
suce rien, la langue rêchej'arrive pas, j'arrive pas au milieu
dérivant chavirant, charivarissant
marcher sur des ballons flottants, de fébriles cerf-volants
jouir mais quand, de quoi, pourquoi ?
abdiquer mais en quel nom, sous quel
pseudonyme, abdiquer mais à quoi ?boule-à-zéro, t'as-pas-cent-balles
que l'homme est vieux
que l'homme est maigre
un pansement sur la glande
j'ai peur de vous mettez-vous donc
nue à ma place, j'ai peur de vous, de respirer
un pansement ça s'arracheje fais le lit
chaque matin
je fais le lit chaque matin
défait, je fais le lit, la nuit défaite je fais le lit, j'ai toujours honte
- est-ce normal d'avoir ainsi
toujours honte ?j'admire les gens qui ne
se suicident pas finalement, parce qu'il se sont ratés, ou n'ont
pas osé tenter, j'admire les gens qui
préfèrent prendre leurs vacances en hiver, marcher le long lugubre
de saint-aubin sur merune tombe creusée
en plein nulle part et à mains nues, des appels de phares
pour prévenir des flics
je n'imagine rien de plus fabuleux que
le sexe de cassandre
(honni soit qui le força)
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t'arrête ta gueule, carnage ambiant
avale ton chant
je prends un ticket, un ticket c'est pas grand chose
un ticket ça coûte rien
grand est le rien, le rien est grand, et c'est à rien
que l'on se reconnaitla pluie souveraine déficiente
mon garde-chiourme
ma barque qui prend l'eau
j'éjacule une neige, une neige d'ébène, un cheveu de blanche-neige
ramasser les bris de
miroir transiil n'y a pas de
lieu sacré il n'y a pas
de cœur sacré, de pensée effective il n'y a pas
de poils sur un pubis
rasé il n'y a pas
il ne repousse pas il ne
ressuscite pas, celui qui
ne meurt plustu me gaves, je me gave
la mort jouxte, le sperme a l'amertume, j'ai pas de plan
tiré sur la comète, les gamètes en charpie - qu'une gommette afin
d'effacer tout cela tu te rends compte: afin
d'effacer tout cela...tu pleures pur rien et c'est sur ça
que tu pleures, puisqu'il te faut pleurer
on s'abrite sous un
abri-bus quoi d'autre, dans une
cabine téléphonique non il n'y a plus de
cabines téléphoniques, les anges en iroquoise
porteront trempés
le virus de vivreles âmes errantes, les
marges fluctuantes
mon ami enterre son chien, j'enterre mon ami, des femmes
n'ont plus de règles régulières, ça m'émeut
ça m'émeut de
n'aimer pour rien
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minimal lyrique, fleur au canard
on est mal
de toute la vie on est mal
et la vie commence tôt, dès l'instant-même, l'absence-vulve
le chemin du pardon est
troué de mémoiremoitié flottant, moitié fumant
entre œil rassis et trou de balle éructant
le crâne ras, le raz de mariée
mutilé pour l'exemple et puis
féminisant l'issuepoèmes-bouées, balises en rade
mon chat récemment
s'est mis à aboyer
j'ai pas de robe pour la fête, d'ailleurs j'ai pas de fête
- juste besoin de rien, aimantil ne pleut pas ces derniers temps, ça arrive parfois
c'est plutôt décevant
revenons aux certitudes, je meurs
donc je suis, d'une certaine manière
je cherche les horaires et jours d'ouverture de la poste de moulins
pour me réapprovisionner en timbrestu le sais bien un homme
ne fait pas la moitié d'un homme
le reste, la joue rongée, l'orgasme creux
lucy larguée quelque part dans le ciel, les seins tout dégonflés
quinté gagnant
chômage universel
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