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preuve incontestable de dieu: son absence
en tout présente, en moi si abondante
qu'en pensée m'y projetant je touche là
à ma propre inconception...mon obsolescence programmée me laisse
entrevoir une unité plus vaste, confondant en soi la multiplicité du réel à mon
ou son
rêve prémonitoirej'attire les mouches, les mouches à moi alors elles tombent
à mon contact.
un minuscule berceau ai-je ainsi confectionné
à leur rêve béant, leur outrance amoureuse - j'attire les mouches,
morne attraction...le poème-volant, s'inscrivant
sur une page du néant en ressuscite les morts, les mots
nus sous l'écorce, les visages arrachés à la peur
de ne s'y reconnaître, comme c'est touchant...jonglant avec
ses propres os, urinant
en son propre vertige, le sommet le plus haut, contigu
à la chute sans fond, venimeuse, ensorceleuse, passe
et n'en revient pas
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je ne sais plus qui
navigue entre ces portes.
tout embué de sommeil, effleurai-je le rêve
de toi certainement
autre part, autrement...
la chambre descendue d'un étage, le perron
hors ce mur, qui saigne à basse voix -
c'est vraiment désespérant, ne pas se
reconnaître, la ride débonnaire...
les nuit sont encore froides, un sommeil de retard.
machinalement je serre
contre moi ce manque, très profond
je confonds tout je balbutie
à flots couverts -
j'aurais du dormir nu...une longue machine, la pluie dans un mouchoir
une façon, un peu bizarre
de dire bonsoir en se quittant
la tête découverte, ainsi que l'en-dedans
traînant la queue tirant la patte, la gueule au bord des larmes, gelées
d'on ne sait quelle affliction, inventée probablement
de toutes pièces, afin d'en
réamorcer l'usurej'ai mal au mort, d'un côté
de l'autre c'est le deuil, en marche
vers un soleil fantoche, une manière de n'être
rien de plus, et même un peu moins -
je t'écoutais ne pas
en toucher mot, je t'effaçais avec les mains
avec les mains je t'effaçais, c'est comme ça évidemment
que j'ai du disparaître...il y a un mot, déposé
dans la boîte à lettres
il ne vient de personne, il ne vient de nulle part
on ne l'ouvre pas bien entendu - il attend
le jour, et le jour
se fait attendre, le jour se fait attendre
bien entendu...
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je suis dégringolé
du haut du plus bas escalier et debout sur un pied - je me suis envolé
j'avais une pierre pour frère, une aile en libre chute - je tremblais en lisière...oh dieu mon p'tit copain, pour dieu mon p'tit copain, on ira dès demain
un petit coup encore, rien qu'un petit, un tout petit encore oh dieu mon p'tit copain
sur l'bas-côté d'la routej'aime pas dire: manger deep on y va, alors qu'on a toujours eu faim, qu'on se rongeait les ongles, qu'on s'essorait les foies
j'aime pas dire: allez hop on y va - c'est fini on n'y
reviendra pasj'ai la mémoire valide, putain collatérale, furieusement enracinée dans la vase en suspens, dans la terreur de vivre j'ai la mémoire féconde - tous les jours elle accouche
de toi fondamentale, la source au coude à coudeai-je su m'émanciper
de toute interprétation, m'en tenir à l'oreille
définitive et inavouable, pleine de crottin et résonnant
du chant des anges, ces monstres en liberté, ces orgasmes au lance-pierre...
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j'ai pensé à toi, souvent, en me retenant
les fers aux pieds le mors aux dents, j'allais, hargneux, trépignant d'impiété
de gobe-la-mouche à mouche-ton-zob, tout un pays s'enflamme...immortelles, venimeuses, suicide oh très somptueux suicide, je suis vivant!
même quand je suis mort je suis vivant, du fond d'la tombe je suis vivant, respirant par tous les pores
de nos fébriles vacuités, bandant partout bandant de tout, bandant surtout exécutant
le pas de l'Enchantéet j'ai si peur de vous. du reste ça va j'assume mais de vous, de vous m'en pendent les couilles
petit brin de muguet, petit brin de causette par-dessus le muret, petit brin d'homicide
le ciel s'est couvert, il me faut mon bifteck d'essentielle cruauté il me faut pardonner
jusqu'à mon infamie, anodine entre toutesj'aimais ta ch'mise, j'aimais ton pull aussi
j'aimais ta peau, ton odeur de roseau, de moisi et de chatte, j'étais accroc j'aimais ta chatte aussi, et les dévastations, la terreur que je
n'ai su y semer d'ailleurs, tirant en l'air mes salves, mes sanglots intérieurssanguinolentes noces, nos petits frères crachant
le sang de leur nombril, j'accepte ton pardon mais ton pardon m'ennuie, des oreilles me poussent
vers un plus bel oubli, un pubis de sable - un gros cafard d'ennui...
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tacle-moi, empêche-le de
partir en vrille, refourgue-lui
la tisane de la veille, un gros joint de mégots quand le jour point, le jour point d'une
quelconque directionelle est cosmopolite, un trou dans la nature; elle parle par ouïe-dire, serbo croate des îles; elle bave du nombril et quand elle baise, on dirait une punaise
qu'on écrase quand elle baiseréveiller le pilat endor-
mi sous les lilas et nous voilà, badauds béats, l'esprit retourné genre un mort dans sa terre, un ver au cul
de la nature si solidaire bref une raison de plus
de rendre l'âme
en toute sérénitéà vrai dire je n'y connais que dalle
en amour ni en rien, c'est juste moi qui allume
la clope au bec du dieu qu'on va pour empaler
sur son chemin de croix
et de triste inconfortj'ai l'air triste, si triste
qu'un pendu dépendu, qu'un perdant au loto j'envie
ces fumeux genghis khans, déferlant
des banlieues vers le centre, tirant
sur leur pétard mouillé, aïdé
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j'ai peur d'un mot plus haut que l'autre
un doigt s'égare quelque part dans ta chair à voix basse et remonte à la source, la vive insurrection
déclenche la source, déchirant l'origine
refait tout le chemin du jar à l'abreuvoirmystique en panne de feu sacré, poisson sur son balcon
j'espère que t'es fière de toi maintenant, que quand tu craches en l'air cela ne retombe qu'en
ta propre bouche, nausée d'un beau dégoûtj'aimais t'enculer par devant - je trouvais ça commode, un peu moins contraignant
la pluie perçait à peine, le néant par mégarde prenait
l'accent d'un chien de ferme, aboyant sans y croire...même le néant finit par se dissoudre, après que mon reflet en lui se soit décomposé
j'avais une teub loin devant, un gros chagrin sans doute, j'ai même souri une fois ça ressemblait
à une limacej'ai rêvé de ma nourrice la nuit dernière, feue le bout de femme qui m'éleva
c'était comme si, la serrant contre moi, je me réconciliais avec ma propre mort, le temps capitulant...
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je me suis mis à tondre, tondre comme un dératé les eaux osant rel'ver la crête, je me suis mis à pondre
l'œuf qui ne contient rien parce que ce n'est pas son jour, et queje suis heureux, heureux comme ça, crucifié de bonheur, du bonheur qu'on me crache à la gueule je suis heureux comme ça,
en posture délicatetrébucher (dire qu'on aurait pu tomber), se flageller
ça aurait l'air plus sain mais plus sain respire plus loin, sphères inoccupées comme
tout ce qui s'avoue libre et inutileles pieds dans l'plat, voyagent bon train
au premier virage toutefois j'abandonne, déclare forfait, hors de vue et de combat je t'en foutrais, moi, des singes nuspédaler sur place, des milliers s'années durant, muscle l'effort
tu peux vérifier ma corbeille il n'y a rien, toute pente naturellement
s'écroule à son sommetrien à branler, je n'y crois plus
les ailes rognées, le sol confus aussi - et donc libre
libre de quoi l'histoire ne le dit pas, et c'est de ça justement qu'il s'agit
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je ne pensais pas à mal, vraiment
la réalité simplement, perturbée par un effet de sol, surcroît de pesanteur
ou comment passer outre...il ne faut pas gémir, je ne veux pas gémir
j'espère juste un jour me faufiler sous ton ombre et déclarer la guerre
à tout ce qu'il reste en moi de fidélité à soicomme on essore un poisson, tanne une vague à vau-l'eau ou que sais-je: à peine mon reflet, glissé
sous la peau du miroirj'ai toujours mal à l'envers - à l'envers tu sais, en levant le bras droit, jacadi de fortune mais regarde,
regarde comme rien ne presse...je pars du principe d'un homme condamné à tout, et dont lui seul résulte
un jour en accouche d'un autre, et c'est encore moi qu'on coiffel'air absent, coincé là sur un banc, rempart dérisoire à la marée grimpante
sentinelle atterrée des sentiments restants, et rebourrant sa pipe...petite fulgure, t'as les mains plein les poches
le recours à l'ennui se décline ordinaire, et c'est pleinement conscient, n'est-ce pas,
que tu jouis à rebours...
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