-
Par lolek le 3 Novembre 2018 à 06:30
à hauteur
de non-sens, un homme
mérite enfin sa mortje parle à la brouette
la brouette
s'effeuille.
coupable d'amour c'est renoncer à tout, épouser
sa propre mortsa propre mort s'en fout
elle se casse, la gueuse
avec le premier v'nule dernier confondu
.
je romps
que dire de plus sinon que
je me rompsje tends la main, la main
douleur vive, déme-surément vide
- l'inouï reste inaudible.
pas de colère, rien qu'une
tristesse infinie, presque
la désolationle bras finit par
retomber, la poussière
soulevéej'y retourne
sans le pas je retourne à
l'endroit
votre commentaire -
Par lolek le 1 Novembre 2018 à 20:45
les yeux entament
ma révolutionsi bien que
je n'encours rienun chien crevé couché
tout contre moi.
me pourriras-tu
la vie ainsi ?un homme se tient droit est-ce une pierre, vide en suspens
il écarte les bras est-ce un goéland, au bec de carêmej'ai mal pour lui
j'ai mal pour soi, me dis-je.
la chiasse de vivre
et tu t'entends
parlerla dignité ne suffit pas
la vérité
ne suffit pasqu'est-ce qui
m'attendrit comme ça, me ploie
un degré au-dessous de
zéro.
tendre la gorge
au vent qui glisse, lame s'immisceil paraît que c'est la norme:
on ne se
suffit pasquelque part j'ouvre l'air
quelque part ne meurt pas
votre commentaire -
Par lolek le 31 Octobre 2018 à 07:24
ceci est mon nom et mon nom dénomme un sadique hargneux
je tire le rideau pas tout à fait à fond, laissant le lai d'une lueur pour me repérer la nuit, m'orienter au cas où le mal reviendrait...
toute une vie à rêvasser, cauchemarder, casser du néant entre ses petits doigts de sable sous ses ongles rongés, rongés rongeurs, intrépides zéboueurs
je lui lèche aussi la cuisse un peu, dès fois que...séduction maladive. ils et elles puent le sexe à plein nez - et c'est encore là qu'ils et elles mentent le moins
rentre bredouille un sexe d'on ne sait où - probablement d'un amour qui
ne s'y entend pasje marche et malgré moi je marche
tu marches, et malgré moi de même, tu marches
des milliers de corps nous cernent, nous frôlent nous assaillent, remettent nos pendules à l'heure
à l'heure de la peur qui hérisse, des gouttières qui fuient
à l'heure de plus d'heure du tout, la fameuse heure en rade
à l'heure où je te parle tu meurs
à supposé que tu en aies le temps...abstraction faite du col du fémur, il me dit mais c'est quoi ce truc-là, cette boîte à souvenirs sans souvenirs dedans - c'est ma vulve à broyer du pop-corn connard, et à le recracher mâché dans ta putain de bouche
puis elle s'endort d'un coup, si frêle architecture au pied de l'ascenseur en panne...je m'imite mal et c'est à cela seul que je me reconnais - ce défaut-là, pale claudication d'un fœtus mal poussé
les voix audiogéniques s'enfoncent comme dans du beurre, branlent la cervelle, la sidèrent, on peut plus s'en défaire
alors on se retrousse les manches et on se fout des beignes en plein son propre visage, jusqu'à tuméfaction
tu viendras donc et tu essuieras le sang de tes gestes lents, doux et assurés
moi je ne bougerai pas - je resterai assis là, vide lessivé, évacué
de tout mystère
votre commentaire -
Par lolek le 29 Octobre 2018 à 06:27
l'absolu n'est pas crédible. entre néant et grâce un frisson me parcourt, un déchirement me déchire. un poème signerait l'aveu de la défaite, la résignation à la débâcle
c'est à dire induirait l'habile confusion de la grâce et du néant mais je n'en peux plus, simplement je n'y
arrive plus...on s'appelle comment? après tout c'est vrai, je sais pas comment on s'appelle. pas de carte de visite; pas de visite du tout. dégoûté de lutter... je meurs par paresse, par inertie du poids. un jour je t'entends dire tu verras, ça ira... un autre jour je te crucifie, d'un seul clou, je te sépare en un
je ne me suis jamais senti chez moi. on est toujours chez quelqu'un, pour se rendre finalement compte que sous chaque quelqu'un ne se trouve en fait personne. on a beau lui écarter les cuisses, sucer-pomper, il n'y a au fond
jamais personne - si seulement on avait su avec élégance se laisser
glisser à la surface... comme ça sans couler dès la première
brassée...pas que me manque la pluie, ni la vague - mais juste l'art
de faire naufrage. j'entends crier dans mon oreille. je peux pas savoir qui c'est évidemment: mon oreille n'est pas un œil. d'ailleurs mon œil reste sourd à tes avances. aveugle et sourd. il se roule une clope. même la mort ne suffit pas
à le désencrasserje me plante des coups de couteaux dans le ventre. plusieurs fois par jour. ou des aiguilles à tricoter en divers endroits stratégiquement sensibles. à tricoter quoi d'ailleurs à tricoter l'néant j'imagine, je n'imagine même pas. je n'imagine plus. je n'arrive plus
à m'endormir - ce qui explique sans doute que je n'arrête pas de rêver de mortje suis désormais habité par la certitude qu'il n'y a d'autre liberté pour moi qu'à travers la décision prise et assumée d'en finir, ou le renoncement inconditionnel à soi-même. sirène strictement aphone, empaillée là et posée nue sur le piano qu'on n'a pas accordé
depuis combien de lustres déjà...
votre commentaire -
Par lolek le 27 Octobre 2018 à 08:36
j'ai tellement été conditionné à survivre, rien d'autre que survivre, qu'il m'est devenu quasiment impossible de dissocier l'existence du but, et donc d'en attribuer un à celle-là. et tandis que l'avenir se disloque ou rétrécit, l'existence ne peut plus prétendre s'imposer comme but exclusif. le but se perd et l'idée d'exister, manquant de soutien, finit par s'épuiser
je ne crois pas en leurs histoires. la seule histoire à laquelle je prête foi n'a ni début ni fin, à moins qu'elle ne soit définitivement close. la seule histoire à laquelle je puisse souscrire n'a pas de sens. elle ne subsiste qu'en moi, vibrant de toutes ses formes à chaque point de suspension - docte somnambulisme...
je n'y suis pas, ou si peu. j'entre dans la maison et la maison est vide, les trous béants laissés sans fenêtres ni portes. je ne veux vivre dans la mémoire de personne - que dieu-même m'oublie: je ne prends conscience de moi que tombant dans l'oubli divin. je respire cet air frais, cet air enfin. le néant est
irréprochablelong le deuil, subite la mort y mettant fin. si je te frotte les couilles sur le visage ou si je te lèche la bouche, que me répondras-tu - de quel droit
existeras-tu? quelle pitié s'empare de nous main dans la main, quelle pitié quand trouvant le vide sous nos pas nous nous lâchons d'instinct la main
perdus, nous sommes perdusla petite taupe m'a dit, regarde-moi bien dans les yeux: ne me dis pas qui est la plus belle, je me fiche de la plus belle, le monde est trop petit pour un tel sexe
que faire avec ses pouces? que faire pour oublier que faire pour subsister, si ce n'est passer outre, là que l'ailleurs n'exile pas...
votre commentaire -
Par lolek le 25 Octobre 2018 à 06:43
je ne suis là pour rien. où que je sois, je ne suis là pour rien. nulle part ne trouvant place, n'accueillant nul lieu. il n'est pour moi d'autre refuge, d'autre issue que le néant. le néant est
résurrectionje donne un signal de haine. pas de celle qui pourrait s'assouvir d'une quelconque destruction, transférant son désir d'anéantissement sur un bouc émissaire, mais d'une haine ne pouvant se rassasier que de la disparition totale, au-delà de son objet, du sujet-même de cette haine. le néant est
délivranceoù ai-je envie de dire adieu à dieu? sur quelle pathétique route de campagne, vladimir en mode mineur, sous quel ciel chancelant? ne s'agirait-il ici que d'un ultime
recours en grâce?pierre pomme purée. à cet adage semblent se réduire mon existence, ma personne, mon petit train de nuit
ma télé est morte
l'image, le son... kaputt!
j'ai bandé les yeux à mon chien et l'ai abandonné sur la livide nationale
puis à mon tour j'ai fermé les yeux, serrant très fort
il ne s'est rien passé
il ne se passera plus
jamais rien -
morte est ma téléfaut pas dire que se mentir ne sert à rien - se mentir sert
à se cacher le trou, se cacher qu'il n'y a
rien sous le mensonge: rien dans la main droite, rien dans la main gauche: tout
reste dans le dos, l'invisible sans lequel
on ne supporterait simplement pas
je ne supporte pas
et rien ne me supporte
devant, derrière, dessus dessous et en-dedans: rien
ne me sépare de la mort que l'acte stupide et héroïque de mourir - le seul acte possible le seul acte véritable, le seul pas
hors le mensonge
votre commentaire -
Par lolek le 23 Octobre 2018 à 08:56
tu ne me nourris de rien
j'ouvre grand la gueule mais non, rien ne s'y engouffre
je tombe d'énormément haut, je rapièce mon linceul
j'ai peur du noir quand tu te tournes, j'ai peur que tu t'aperçoives de mon
érection coupableun chien, pourquoi un chien, mais parce que je fus chien, tout homme est d'abord chien
et le paysage, que vient faire ici le paysage, quand se passe t-on
de paysage
la langue m'a colonisé l'esprit, me voilà pauvre dorénavant
j'aime pauvre
le sexe est pauvre
l'ardoise légèreprotégeons
nous qui sommes nés du danger, protégeons
protégeons les slips, protégeons les êtres, les séquelles de vie
ne nous abandonnons pas l'un à l'ennui de l'autre, dérive formelle
ce qui tombe s'élève, un travail à mi-temps
lui suffit amplementje crève debout tu sais bien
que je crève toujours debout. alors tu m'apportes une écharpe, un bonnet je n'sais quoi - quelque chose dont tu m'emmitouflerais
mais non je ne vais pas attraper froid le froid déjà vient du dedans
mes os refroidissent la chair, l'existence le monde - mes os sans moelle de dure hargne
je n'ai plus la force de cette hargne
entre le viole et l'amour, la limite a été fracturéeles hommes ne s'appellent pas
les choses ne s'appellent pas
personne n'appelle
ça fait comme un écho
et l'écho s'amplifie...
votre commentaire -
Par lolek le 21 Octobre 2018 à 06:48
mort à son comble, c'est quoi - il faut y aller. ça m'fait tellement suer que j'en crève la nuit, que j'en chie tout un rat. supporte une lieue, deux lieues, tu vois bien que je suis à personne
il n'y a plus cette terre. seule la mer, morte inédite, tanguante indivisible, répare l'irréparable. et je t'entends dire toi le taudis, ouais mais moi j'ai des piles - ouais mec moi il me reste, des foutues piles
j'adore une jambe. je me frotte tout contre, le long. lui trépane un anus. depuis que je sois né o ma vie je sois né, et je saigne de l'arcade. sourcilière ça ne développe rien, mais je saigne de l'œil
tu représentes rien. ni demain ni d'hier, tu représentes rien. tu te forges un destin à la force du poignet ou la traction arrière, tu t'efforces de rien. t'arrives là gueule ouverte, langue pendante et tu t'amuses à quoi, hein, tu t'amuses à joujou
votre commentaire