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l'avilissement
ne se fait pas seulement
par derrière. j'ai perdu mes lunettes, je ne vois rien
sans lunettes, qui ramassera et me rendra
mes lunettes?franchement tu me fais honte, un tout petit
peu honte.
on survit avec ça, on range ses affaires dans un coin, en attendant que quelqu'un
vienne
nous chercheron dit ça va, oh oui ça va on dit... sale temps hein, ouais foutu temps on dit ça va, ouais ça va
sale temps de merde
lux fiat mon culelle prêche la bonne parole
à qui veut l'entendre mais personne
veut l'entendre - elle ferait mieux
fermer sa gueule, faire un tour
par la grande ourse, s'mâcher la vulvela lumière éternelle, je la trouve très jolie
mais cela est réservé à la mort, millésime mords-moi l'nord
le reste du temps j'en profite pour
persévérer dans l'néantje voudrais dire l'amour
extrême, absolu, inconditionnel
mais je dois changer le disque, changer le disque
mettre la face B, la face
qui dérapeon ne s'amène plus nulle part on ne sait même plus
comment on s'appelle, comment se roule
une pelle, une clope, un bonheur mal appris - on n'ose plus le vice, le ressuscité refusant obstinément
de sortir du caveau
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j'avance d'un pion tu recules
en zigzag, tu en regardes un autre, ses sales tours de magie, tu penses
ou tu ne penses pas que la vie est cet homme ivre
qui tombe debout, qui s'traîne à terre, la vie ouïs-je dire
ça nique sa teub, ça te dit nue quand à court d'argument tu re-
tiens fort ton souffle, tétaniséeça continue
a s'appeler comme ça, à se dire prom'nons-nous, à l'entour
mais au fond rien ne chante, rien ne
frémit dans l'interdance - le mort est mort vive le mort, vive ou crève celui pour lequel
il n'est
plus de mortla nuit demeure la nuit, et imprègne un peu plus
entre l'être et l'idée qu'on s'en fait l'écart où l'on s'engouffre, un destin
nous menace, j'embrasse le vide le vide
ne répond pas à mon baiser c'est à ça qu'on le
reconnait videje me marche dessus, je ne l'évite pas sublime port, je m'écrase comme une merde,
patate chaude
une femme touchée ne protège plus de rien, un homme tombant
ne tient plus à sa cane, ni à ses pieds il n'en a plus besoin
effectivementtu me relèves, tu me dis bon, allez, viens
toutes les promesses que je n'ai pas tenues, ne même
pas mériter dieu, ma vie se creuse
de plus en plus morte, avec une virgule ci et là,
pesant à peine, infléchissant
l'inéquilibre
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tu ne l'embrasseras point. d'ailleurs
elle se souvient de rien
quand tu lui dis tu, c'est qu'elle n'est pas trop loin, ou alors abstenue, prise au piège
d'une flaque nue
la nudité c'est ce qui ne s'offre pas, d'un être
ou d'un mal-êtretu chantes avec moi mais garde-toi
de chanter juste. je n'y comprends rien
au rayon dans la roue, au bâton dans la boue, j'espère
que tu vas pas me foutre à la porte encore, il fait si froid dehors - or de quoi
pourrait se repentir
une impasse telle que moi?j'ai fait l'effort
de vivre, jusqu'à présent.
main dans la main tu m"enlèves la peau, décalottes
la main, ça se présente mal - moi quand je te touche je retire pas
mes gants, mes dents alors quoi, se torchant l'un
dans le dégoût de l'autre, de quel soi parlons-nous d'abord?j'encaisse mal. je ne te reconnais pas
parmi mon moi, j'me secoue les grelots, nul son
n'en sort, c'est donc par où le nord, et ça fait quoi
toujours de se gratter le dos, gratter le dos, de la cuillère jusqu'à l'os
jusqu'à le cœur de l'osj'abdique à ta rencontre, je me bouche les yeux
avec un mélange de paille et de boue, avec le fumier
des jours courants. si tu te baisses je n'accours pas, je me retiens
te redressant j'ravale mon ombre, je me dis
que j'aurais pu partir à temps, ou entre-tempspartir de l'abdomen, le silence pesant.
sans destination, sans rame, quelle différence entre la barque
et le cercueil -
le khôl peut-être, ou le solstice
d'hiver figé en sexe
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tu ne t'embarrasses pas de mots pour dire merci, tu colles ta langue sur mon globe
et t'y vas jusqu'à ça saigne. je sais bien
qu'on ne peut pas s'comprendre, même si le geste
dépasse de ma manche, même si je tourne, une fois de plus et en définitive
du clin de l'œil au coin d'la rue
et disparaisje ne suis
pas le pire pour t'annoncer cela, mais le temps presse, qui manque
d'une étrange manière, la cour à l'abandon, quoique d'un pas
mal assuré se fond
dans la nature enfin, ce qui
se prend pour tellej'te donne du feu, c'est peu
surtout lorsqu'il vente comme il vente là, du fond de soi
on en demandait pas tant, on se serait même contenté
de moins si moins avait suffi, du moins c'est c'qu'on se dit
quand on se dit plus rien
ou presqueun jour topinambour
j'ai envie trois quarts nord, d'm'en aller plus par là, dériver
à la ligne en sautant, j'ai peur de te marcher dessus par soi-disant
inadvertance, mais rien
ne me retient ici, ou là, ce qui n'arrange rien...
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non si ça penche d'un côté ce n'est pas pour
te rendre heureuse, un bol d'eau peut-être, chaude
te rendra la pareille
allez va, mouche ton seinde giron n'en parlons pas
elle-même, et d'autres raisons sans doute, probablement, et malgré tout
elle s'endort en panier, ça fuit, ça se
répand, sommeil percétu voles de mes propres ailes, ça finit
par se savoir tu sais, le départ
a le pied large, est homnivore, voire omnisport tu sais, l'apothéose
te nique la tache, ça s'défendtout dépend
de par où on passe, s'déplace
la mort à son comptoir, la peur à son compteur
tu t'déploies, pour ça on peut pas dire, tu t'déploies
ça f'rait presque pleurer, si seulement pleurer
t'était permisc'est par un beau chagrin, minuscule entrelacs
mais te tue pas pour moi, véhicule tout terrain
de roue titube, de pneu slashé, tu dors tu dors-tu
j'en sais rien je m'rince
le prépuce et j'en suevois j'en suis pas certain, j'essuie
ces traces de passes, crasses, les souillures orgasmiques, il neige
ça a l'air de rien comme ça mais il neige, même si
ça te rappelle rien, perplexe, que tomber
en oubli, précaire (toi), instable-
ment nécessaire (toi)
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renard musqué, bête traquée
nous nous pensions d'un chemin long
et large
si large...paquet de haut vent
à la face t'es beau, t'es belle
besoin pressant, crispant
d'extirpementcheval consort, à cause
d'un être humain j'ai faim
perpétuellement
faim, la faimils se sont rencontrés au très hasard
d'une
douce désolation, elle semblant - ils n'auraient
pas survécu sans ça, ni
à ça, d'ailleursbœuf entier, travail sensé
l'amour te prend de court tandis que l'autre
bras
pendait tout seulle tout petit
caillou (à peine un gravillon)
qui, de ta chaussure
remonte dans le sang, blanc
et te heurte
l'œil - ne t'en fais pasfuck une gourde
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j'arrivais sans dessus
dessous
je m'imaginais quoi - mourir
debout?
je m'imaginais, c'est touton n' s'aime pas
c'est clair, c'est net: on n' s'aime pas
nous sommes un monde
hors poésie
ça nous arrive aussi
(et quand la marée tombe)
d'en rirechien vegan et nique ta lope
je ne me souviens pas du nom
qui délivre
de tout le mal
et tous les hommes avec acharnement, se masturbant face au
déni d'orgasme
éjaculant leur mort
et leur mort
et leur mort...le présent
nous efface, roulant à vide - ton pull
de la laine à bouffer, ta bouche
une banque à sperme, ta tombe
l'endroit où je pleure
et agonise
coulant à picmon chien ne s'appelle pas
ma vie ne mord pas
mon sommeil
ne se rattrape pas
on s'endort quelque part
quelque part
nous veillej'adore du bruit la fureur animée
ce n'est pas la mort qui me fait peur, ni
ultimement
le non-sens
mais tout simplement l'absence
d'aumône...
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je suis un étendu
un étendu
sur la colline aux morts
ou si j'avance, j'avance comme ça
à contre-sens, dans le sens de
l'urgence d'un présent
totalitaire quoique strictement
confidentielje n'ai vu que mort devant
toujours devant
mais pas dedans
et quand dedans, j'ai su qu'un autre jour
irrépressible, inextinguible
là c'est pas moi qui rêve, c'est pas moi qui
un autre jour j'ai vu, là
au tout-dedansil faut en arriver là
où il n'y a plus le choix, c'est pas
sauter de la falaise qui nous donnera des ailes, mais les ailes
qui creuseront les chutes, je me suis dit
pour me donner du courage
tant j'ai peur
trop peur pour ne pas rejaillir, trop peur
pour ne pas
sauter sans ailesles hommes qui tombent, les hommes qui pensent
à autre chose quand autre chose
se pense homme, et chancelle
sur un sol désormais
si fragile (nous marchons
sur des poules...)
et j'en meurs pasj'en dis oui mais oui, moi c'que j'en dis...
on n'en sort pas
et on n'y entre pas non plus
on reste dehors, bien enfermé dehors
hermétiquement hors
on baise les dents jusqu'à l'éclat, on s'tire la queue c'est qui l'pompon, on s'pend
au plafond le plus bas
on s'pend à g'noux
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