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j'avance à pas raccourcis
me devance l'orageà un moment ou à un autre, n'importe, il faudra se pardonner - l'éternité n'aboutira qu'à ce prix, ce prix de l'inconditionnelle gratuité
chacun porte en soi la totalité du néant (quelle autre totalité que celle du néant?). chacun éclot de soi dans le moment parfaitement dur de son inexorable chute
il n'y a pas de lieu, il n'y a pas de temps qui accueille ma mort. dieu se révèle l'orphelin à l'état chimiquement pur
les yeux tournent en rond - on finira bien par
attraper quelque chosesubitement le silence
ahurissant, exorbitant
absence infinie retentissant dans l'infini d'un esprit rendu présent à soi dans la saisie de son absence-mêmeni dieu ni le néant ne suffisant, on passe outre
qu'un chien aboie ne fera pas la différence. que l'univers aboie ne nous laissera pas intranquilles
on s'achète un sifflet, mais on ne siffle pasje retourne chez ma grand-mère et ma grand-mère me dit allons, clame-toi : je suis belle et bien morte...
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résonner dans le néant. quelle caisse de plus haute résonance imaginer que celle du néant ?
tu cries dans ta boîte. ta boîte elle sourd
l'oreille grande ouverte, l'ouïe toute écartée, je perçois le vide comme mon plus juste échopartir de la lumière, traverser le néant pour rejoindre finalement la lumière, laquelle ne sera dès lors plus vraiment la même, sans pour autant se révéler autre
exister, envers et contre tout - envers et contre le néant surtout - n'implique ni ne justifie rien
déblaie néanmoins sacrément le terrainon a beau écarquiller les yeux face au miroir, on n'y reconnaît pas plus dieu que dieu ne nous y reconnaît - a fortiori dieu ne s'y reconnaissant pas plus que nous ne nous y
reconnaissons nous-mêmespour certains la liberté est liée naturellement à l'exercice de leur puissance - pour d'autres à la réalisation de leur propre impuissance, d'où leur percutante bien qu'aléatoire stratégie d'inaction directe
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une feuille minuscule
de thé ou de quelque chose d'autre
pue le cramé.
mort ne ment pasje me crache dans les yeux. je me serre la queue de toutes mes forces. je te feux de détresse
s'il y a un champ je me couche dans le champ
sinon c'est les orties, tant pisun rien nous désunit. un rien s'immisce entre nous, entre soi et soi, un rien nous sépare de nous-mêmes. un rien disloque l'unité
j'ai joué à la marelle, la marelle jonchée à terre, la marelle juchée au ciel
je sautillai en plein videje ne mange plus rien. ou alors n'importe quoi, n'importe quand, comme ça se trouve
je ne mange plus rien - je ne fais que fumer, fumer sans raison, fumer pour rien
fumer sans clopeavant même de mourir se savoir mort et se dire tiens, j'ai le nez qui pue mais non, je retiens mon souffle je ne pense qu'à ça, je ne pense à rien je pense à
n'importe quoi, désormais n'importe qui
forever n'importe soicrève une bulle
chie au milieu d'une chambre
en plein lit en plein
délitement
pense à dieu, tombent les bras
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je ne suis un homme pour personne, je ne suis un homme pour moi je ne suis
un homme qu'au regard de l'énorme néant, de l'immensité vide sur la grève du ou de laquelle
un vent mauvais m'a déposé, un jour de merde un jour de houle, si durje n'arrive pas. je n'arrive pas à vivre comme il faut - une outre-gueule est la gueule qu'il me faut
mourir d'ennui n'aura servi de rien, et renoncer à ce rien-là littéralement t'éviscère - en attendant,
j'avons une vie à nous faire pardonneril y a un chien parmi moi et je ne le nomme pas, pour ne pas le blesser enfin bref
il y a un chien parmi moi sauf qu'il n'aboie pas
il se gratte seulement
il se gratte et c'est toutje me suis dirigé vers le large espérant fuir quelque chose, espérant en rapporter quelque chose
j'ai gagné le large mais j'en rentre bredouille, le sexe humilié, les allocs sucrées
et qu'est-ce que tu branles alors, quand l'envie même de crever t'abandonne ?je marche devant je marche de travers, tout au bord parfois mais jamais
en parallèle.
je ne marche pas sur le dos je ne marche pas à l'arrêt : tomber en pâmoison devant sophie binet
je retourne d'ailleurs. étranger quand tu nous parles, redresse initialement notre accent grave
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un chien quand il a faim
un chien les yeux baissés
un chien quand on lui fait oust, sale clébard
- un chien en suspensionquand j'me dis que c'est beau, je dis ça en me mordant les lèvres, en me raclant la langue
ce compas délimite un trépas - on fait nos calculs et à la fin contre toute logique c'est encore un dieu
qui sort de la boîte, un lutin famélique
une grève fantastiquemon chômeur y met de l'ardeur. il se tourne d'un côté, il se tourne de l'autre, il ne se souvient plus duquel
lorsqu'on aura haï le soleil comme jamais, quelle ombre insalubre
nous restera disponible ?un chien est entré dans la lutte - il en avait vraiment marre
de lécher les main rasantes, renifler les menstrues, supporter les insultes il s'est dit non
de rut à blanc en pierre tombale, il s'est dit non
je ramasse ma cornemuse, mais je n'y soufflerai pasun chien, ou un christ qu'on n'a pas encore crucifié, parce qu'on n'avait pas le temps
ou pas les clous
un chien privé d'bonbons et qui traîne - que pourrait-il faire d'autre que traîner, en attendant là la
résurrection-godot ?
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il y a des bruits. dans ma ville il y a des bruits. ma ville
rase les murs
en attendant qu'un crije n'attends rien de moi - mort, je me ressemblerais enfin
à quoi bon par ailleurs un dieu dédié à mon seul salut ?
j'ai donc marché - même assis sur une marche, à genoux les mains sur la nuque ou encore allongé de tout mon long, je ne me reposai pasune folle est éternelle, mais le visage d'une folle dans le miroir d'une folle ?
j'attribue mes soupçons à mon soupçon premier, dont j'incarne à la fois l'évident
et l'ultime subterfugeun cheval est mort sous mes yeux, une mouche à soupir, un univers entier
je n'ai plus réfléchi, je me suis dit l'inespéré, et puis l'inespéré encore
ad nauseam l'inespéréla différence entre moi et moi réside dans le fait que je ne sois pas mort, mais qu'expliquer encore ?
j'ai baissé le rideau, me suis mis en veilleuse - n'être ni là ni là m'observait, indifférentregarde-moi. ou sinon regarde-moi. je ne me suis jamais vu qu'au travers de ton regard absent, de ton regard ailleurs
- de là ces visages croisés sur des croix sans réponse...
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parce que je les retire avec les dents, les morceaux de brume dans les os
je fais grise mine je profil-bas, la rage me crispant les mâchoires
j'embrasse un loup, je suce le trou d'un loupma fenêtre ouvre mal, ma fenêtre tire la chasse
un ciel s'est retrouvé du mauvais côté, je conservais scrupuleusement un maigre alibi, un frileux passe-partout
un coup je marchais contre le vent, un coup le vent contre moi s'acharnaitnique la situation. tant de passion vouée à l'échec, au désaveu
il y a un petit trou et au travers de cette fente mon œil raidit - dis, est-ce toi l'amour,
cette inflation galopante de globules effroyablement blancs ?les routes creusent leur tombe fiévreusement, en chacun d'entre moi
je ne suis pas à la hauteur de ma mort, alors je me dis okay, tu dépèces le phoque, tu manges le phoque
t'es qu'un suicide ratéelle chiale elle a du pleur, elle tire au maximum
je n'ai pas de couteau pour creuser plus profond, plus de fond à larder, à défoncer
j'ai dans la neige un puits factice, un visage pardonné
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je soulève la terre et je me retrouve comme ça, je soulève la terre et je me retrouve
au fond du trou
au bout du boutun jour je ne voulais pas, et donc je ne voulus plus
je crachai sur mon vomi, vomis sur mon crachat, me rendant soudain compte que
je n'aimais qu'une idée, et penchai vers la mortil ne faut plus rien dire, plus rien croire, plus rallumer la mèche d'une
quelconque pensée - si j'accumule en mes corps et conscience toute la corruption du monde, toute son abjection, ce n'est que par foi viscérale en le pur,
celui dont seul le néant donne une image fidèle c'est à dire une
non-imagevéridicité ta peur, tandis que le vrai se laisse traire les nibards
j'accuse un chleuh, or un chleuh fait toujours la douceur d'un enfant - j'arbore une tête
disons que j'abhorre cette têtele sentiment de toute persécution et de tout dénigrement nous aura conduits là, à l'instinct de pitié, de renoncement à soi, peut-être même à vivre
des asticots gigotaient dans tes cheveux, du porno luisait dans tes yeux
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