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parce qu'il ne saurait y avoir d'autre but à vivre que de vivre sans but, nous subordonnons tout état ou geste à cette liberté de n'être pour rien, de n'être que parce que rien, ruisselant de cette pure gratuité de l'être, non monnayable puisque inépuisable par définition - le néant n'étant jamais que le néant de l'être, ou la forme inversée de l'affirmation première et non préméditée cristallisée en chaque affirmation particulière de l'être en un être: le quelconque et le quiconque engendrant le divin...
ma terre a les pieds tout autour et tout en l'air, d'où sa forme résolument sphérique. le prix du sang c'est le sang-même et la tête d'un souverain fait figure de gland sous le couteau du sacrifiant. rendre à césar ce qui appartient à césar revient donc à se délivrer de toute possession, à se déposséder, recouvrer son entière liberté rendant à dieu (l'anti-maître) ce qui est à dieu: son âme propre - s'y rendant comme à l'évidence implicite et présente, à savoir que la chute, ombre de l'aile, en est le support exclusif en vue d'un vol époustouflant
je n'ai pas d'idée neutre, il faut mourir à chaque souffle. c'est à partir de rien qu'on se lève matin, imbu de tout un rêve. pour te parler d'aujourd'hui et de l'éternité d'aujourd'hui j'userai d'un langage inactuel, délibérément a-factuel, transversalement sensuel
ou la route
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la chose sans ombre n'existe pas - seule l'inexistence serait sans ombre, si l'inexistence était quelque chose. survivre à sa négation implique d'investir l'inexistence, c'est à dire en quelque sorte d'inexister, ou d'épouser son ombre, ne plus s'en distinguer.
la lumière résulte de la fusion du corps et de la tombe: dieu le cadavre vivant, l'universel zombi, la vie sans l'ombre d'un vie, l'ombre sans vie de l'acte pur.chien de méfiance - tout se donne à détruire. ainsi naît l"amour entre la cuisse droite et la cuisse gauche, à l'intersection desquelles vagit le premier mendiant, l'aumône originelle, sodomie printanière...
mon homme n'est plus un homme. n'est plus qu'une femme. l'ombre prend vie, et possession. je prends la forme d'une dépossession, j'achète un titre. non je n'achète rien - tout corps à vendre, en tout bien tout déshonneur. la mort purifie, ainsi dieu emprunte t-il les traits de noire hostilité.
nous aimons or il ne s'agit que d'une chanson, d'une chanson c'est tout: tout c'est à dire tout plus le rien, tout moins le tout, tout plus que le tout qui n'est rien, que l'addition de soi à sa propre soustraction - pas l'enfer non, mais l'idée indélébile d'un paradis errant, en rupture de ban.
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tête de flop, subtil mercato...
dans le ventre un homme creuse, creuse son lit, feignant d'ignorer qu'il s'agit du sien propre d'ailleurs qu'importe, tant que creuser creuse et que s'enfoncer ré-
sume à soi tout seul l'absence large, multiple
de perspective...les petites bêtes s'enfuient, tant pis on mangera les grosses. mon corps se divise en deux parties égales et réciproques, et me voici occupant l'espace même de seul désunion. j'attache mon pied au pieu à l'aide d'une corde à toute épreuve. ma croix ne se tient pas bien droite - j'en profite pour m'échapper en pensée, me concevoir tout simplement nuage...
je ne suis plus l'amant opaque, l'œuf pourri de pâques. j'achète tout à crédit, crédit compris. la veuve a tombé sa robe noire, elle apprête son deuil d'un autre tour de hanche - elle me rappelle quand j'étais jeune, c'est à dire quand
je ne me rappelais encore de rien, raclant l'écuelle, pur médisantsuis-je l'homme sans histoire, d'une roue libre le meunier dormant? j'ai mal au g'nou, j'ai mal au bide, j'ai mal à ma caduque naissance - au monocle resté coincé entre le présent et le présent, l'éternité et son absence, le fou hurlant
et l'ange qui passe...être dérive d'un abus de confiance, et, paradoxalement, ne trouve sa confirmation qu'au travers de sa négation. ce n'est pas moi qui le dit mais le poème transversal, le poème-racole, les restes du festin que se partagent ceux qui ne furent conviés
qu'à s'en passer et passer outre, tas de fumée sans feu...
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qui s'est saisi de ce symbole (par exemple une croix), et s'est de fait relié à ce dont la mort ne peut venir à bout; a fait l'offrande rachitique de son souffle, sa petite mare de sang; et a rompu le désaccord clinique opposant au haut le bas, le tout sans
contrepartie c'est à noterloin, très loin de ma patrie, que la terre est odieuse, à l'haleine fétide. je ne respire pas, j'ai l'impression d'avoir été réduit à la condition d'un poumon que l'on tond, sur moi la nuit déteint. tous les mensonges un à un, et tous les mensonges deux à deux, par la barbe se tenant tombent en masse - c''est la fête
en phase terminale, l'apothéose tadamaprès soi nul déluge - à peine une déflagration dans le champ de quelque arrière-conscience... remettre son âme à dieu n'est pas un sport de combat, surtout quand on ne distingue plus vraiment qui de dieu,
et qui de l'âme...charmante matinée - étendue noire des blés. un ancêtre en moi soulève le couvercle, les humains sur les toits s'assemblent et s'adonnent à de vertigineux ébats. tout est affaire d'équilibre, rappelle t-on à ceux qui tombent. hors sol leur demeure. le miracle ne survient décidément pas c'est vraiment comment dire, vraiment une
charmante matinée...
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imitant le reflux, je me noie dans un bien peu profond soupir. on y laperait dans le creux l'ultime goutte de sève, la langue suant contre les grilles d'un paradis en plein renversement, par ailleurs étrangement survolé d'une mouette. de la viande de mouette. d'un élan à sceller. le retour à l'essence se fera finalement
en fauteuil roulantqui de soi, ou de soi, prend la photo, et qui y pose? pâlement y figure? se plie à un revirement de fortune? entre en scène, l'investit, retourne se coucher tant il est vrai qu'une roue dans le ventre, ou qu'un corps livré à lui-même ne tient pas la route? nous émettons des signaux incertains à l'adresse inconnue, supputant un improbable écho, simple révélation de notre
stupéfaction d'êtredans la chambre du mort, un silence aux abois résonne particulièrement bas. il faut inspirer à pleines narines ces gouttelettes flottantes du brouillard matinal. j'avance dans la boue. des décennies durant j'avance dans la boue, non sans quelque réticence j'avoue. un homme porte l'hiver dans son cœur - un jour et sans pudeur le voici (l'hiver) qui éclot et c'est tout
et même moins que çapour être libre devant ma porte. me réduisant à ça, au dernier jour s'en va - l'azur en équilibre sur le sommet du crâne, de chaque crâne, du dernier crâne s'en va. brûlant ses voiles et lestant son savoir on dirait qu'il comète, en zone éradicale ou post-frontalière, sur le si bien nommé, en contre-bas,
parking municipal
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mille bornes de fatigue, et toujours ce matin froid, odeur d'herbe fraîchement coupée, d'aube désenclavée. on se dit qu'on n'a plus le droit, non seulement à l'erreur, mais avant tout à la vérité, et finalement donc à tout droit que ce soit
assumer l'irresponsabilité c'est ça. quoi? ça. graver son nom dans l'air du temps, s'embarquer dans un truc qui fait pshit. ne rien assumer bien-sûr - il est déjà assez tôt comme ça et il faudra rattraper notre avance. par l'attente, par la tête qu'on penche et l'absence de réponse fermement apportée
à l'absence de questionqui mal y croit mal s'y endort. qui reçoit un courrier par la poste, un bout de souffle en bout de course. le vide en chacun finit par le rendre limpide, par susciter un regard sur soi rescapé de la fabrique des rêves. et qui mal y danse, manigance et prétend manipuler le réel quand la main refermée sur sa prise ne se rouvre que
sur elle-même, le vide en soi, main de sable s'écoulant sur le sable de la main, c'est épatant!j'asperge une grosse. c'est de la vie qu'on parle et si on parle de la vie on frise l'absenthéisme. prétendre décomprendre, ou simplement se dessaisir, rétablissant l'ordre clair du principe sui generis, océanique dégradé, marche devant camarade essuie la pluie, la tempête, la tache imbue sous la chemise - le temps
passe le temps
à reculons...
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apprends-moi à marcher
apprends-moi à bander
apprends-moi à marcher les yeux bandés, à cicatriser sous l'effet du redondant, à mourir d'effroi quand le reste n'y pourvoit pas - dis-moi pourquoi le reste
ne suffit pasj'ai un cheval à bascule, mais la bascule pas trop.
ma vie toute en silences, flippant et ça rend grave, ou comme ça se dégonfle, faisant office
de roue voilée, de chemin creux
ça va pas mieuxles valeurs-grenadine. je me suis montré sous un faux jour. avec une fausse barbe, une fausse pudeur.
un soir tu t'arrêtes de jouir tu te dis oui mais comme ça, tu peux quand même pas te contenter
de mourir pour te plairechienne à la porte, chien dans la cour. que le chemin est long, dur, harassant - on dirait une bite en train d'accoucher d'un sac de jute.
pourtant je l'aimais bien, moi, la neige sous la langue, torvequi me dit que c'est toi, là, oui mais qui me dit que ce n'est pas toi, là, un éclat planté dans la joue, un lillipuce visqueux rampant sur l'abdomen. et qui me dit que c'est toi, là, tandis que là
respire toujours - on croirait pas qu'il est mort...
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à mi-chemin entre le sol et le panier, le cercle et le compas - la main
et fatima...j'emmène ton ch'val, j'emmène ton ch'val partout. quelqu'un me dit c'est un âne mais non, c'est pas un âne. quelqu'un n'y pige que dalle
j'ai attrapé un bras. on dira c'est pas vrai or je lui ai
léché l'encolurequarante fois le salaire mensuel, le savoir ancestral - et moi qui me faisais une joie
du revenu universel, du minimum vieillesse ou même du buffet
ouvert à tous et aux accros du métamélo dramatico, du forever
happy hour...allez mange ton ch'val, crétin des plaines lacustres, plouc des auges contaminées - je ne réduirai l'être à rien et surtout pas
l'être qui n'est rien, vaste amplitude,
langueur médicinale...dans le meilleur des cas je fais le vœu
de ne pas revenir. si tu me jettes un sort je recrache une foule - flic de malheur flic de mort, sors de mon lit embrasse-moi
de dans mon corps...qui n'ont que leur propres os à ronger, et l'infinie délicatesse
de se ranger quand passe le temps
et tombe la pluie...
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