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mourir se referme sur moi
il y a un dieu, quelque part et qui me cherche, comme à tâtons
peut-être n'en aurai-je pas le temps, l'instant-clic - le départ à l'oubli...il faudra les jeter un à un par-dessus bord, les mégots...
ne change rien au jour qui change, pas une ride, une fissure
sur le mur d'en face, pourtant si intérieur...tant que le pire est certain, dieu ne serra jamais loin, il parle sept langues dans sa bouche
et nulle part ne s'y distingue
de quelque partje voudrais enregistrer le temps
où l'on parle pour rien, ou même de presque rien
quelqu'un s'habille, se déshabille: il est toujours aussi nu
il fait toujours aussi froidj'ai la main morte, rien ne sert de la prendre, de tendre un doigt à prendre
quand tu te décides à appeler de l'aide il est déjà trop tard, roland des lézard blancs
nul ne t'entend plus, nul son ne sort de l'arcle sauveur s'est rasé la barbe ce matin - comment dès lors le reconnaître?
juste une joie, une joie malhabile sans doute mais une joie debout, une joie qui fait joujou
avec un truc chargé, non chargé - ça, l'histoire nous le dit pas...
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par ci, par là, un minimal
traverse mon champ de vision
- vole t-il à vide ou s'effraie t-il
d'un autre son
de cloche?ici s'arrête ici, quand là commence ailleurs
on n'en fera pas toute une histoire mais quand même: quelques mots feront
osciller la triste, oh si triste
ligne d'horizonje pars par ci, je pars par là
qu'importe le sens: l'espace
ouvre un trou dans le nulle part
il s'agit non de revenir, mais de ne pas
disparaître
tout à faitun voleur à ma porte
m'a t-il volé ma porte?
quelque chose s'efforce
de traverser la nuit.
il fait plus froid la nuit.
le jour n'est pas certainvieille chaise
vieux silence
vieille chaise et vieux silence, l'un s'as-
seyant sur l'autre
chantonnant, titubant presque
sur place
vieille placeje m'envole pas.
une pierre lourde dans
la panse.
un jour sans nom
passe
repasse
comme s'il avait
oublié quelque chose - mais quoi?
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celui qui, ne supportant pas la finitude de sa conscience, s'insurge contre sa condition, la pénultième
celui qui, ne sachant se résoudre à la disparition, s'interdit de paraître, alors qu'un simple signe de tête en eut brisé la chaîne
celui enfin qui, lacet défait, s'embourbe dans la pensée sans fard
et sans suspense...les dés en toute innocence dansent sur le chaos - un sourire léger flotte aux lèvres du néant
on croirait qu'ils s'embrassent or ils ne s'embrassent pas, ils
recyclent le vent, tout simplementparfois un trou
suffit à faire jaillir une source, parfois un trou
suffit à engloutir tout un
océan - c'est pratiqueje ne nie ni ne réprouve quoi que ce soit - j'erre d'un œil droit, passablement abstrait
à l'œil gauche et vice-versa, évitant soigneusement
l'écueil, le récif, l'épineuse question de l'oursin sous la vague laquelle
dérive à tout instant d'un œil gauche, pris de léger flottement
à l'œil droit et in-
versementtoucher n'est pas jouir, c'est du moins ce que j'a
vais cru comprendre retirant d'instinct mon é
pingle du jeu, ce furibond. quelque chose au fond du lit m'a mordu toutefois - prétendument un sexe mais c'est un fake, une a
raignée dont le sens n'est plus de séduire ni même d'occire, mais d'en
venimer la plaie...
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un chien parmi un chien
se retient de l'aboi. qu'il est étrange
de vivre, plus encore d'y penser - je ne suis
l'homme de personne, et c'est en l'homme que je ne me reconnais pas, et c'est en dieu que l'homme
se reconnait en moi
lequel n'y ressembleje ne me parle plus. ou alors de travers, à tâtons et en off
je suis seul à présent, et pour l'éternité seul - j'ai trop mal pour mentir, trop tort pour avoir mal
un chien m'a crevé l'œil ce n'était pas
un chien d'aveugle cependantdepuis la mer on voit la mer, or la mer ne veut rien, aveugle et sourde à toute douleur muette ou perçante
la douleur est le seul contact authentique que je puisse établir avec moi-même: la douleur ne ment pas
dieu-le-sans-douleur douloureusement s'épanche sur ma douleur, ainsi suis-je la douleur d'un dieu qui ne connait la douleur qu'à travers moi
du coup je dirais pas que ça se fête, mais quand même...un chien me crève un œil, je lui tends l'autre: qu'ai-je besoin de voir?
que tout vaut d'être vu n'implique pas que voir vaille quoi que ce soit, alors je pisse un peu partout, au hasard
un peu à l'est, un peu à l'ouest
sur un genou de femme ou contre un mur de briques
un peu par terre en me grattant la couille
un peu en l'air aussi...
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les hommes désormais vivront seuls.
avec leurs mains sur leurs genoux, leur langue dans la bouche. les hommes désormais
ne se mordront plus les lèvres d'angoisse, ils ne savent pas ça, ils ne savent plus
où se tourner pour ne pas se croiseron peut mourir autant de fois qu'on veut, jamais oh grand jamais on ne
ressuscitera.
ou alors pour faire semblant, dans un faux bruit de couvercle, on se dira qu'on a raté le coche, qu'on s'est
trompé de porte
- ce genre de choses...on ne recense plus les bras. on ne recense plus les nerfs qui tendent ces bras, les ordres qu'ils transmettent aux mains en bout de bras. on ne s'adresse plus
aux illégitiimités. on supplie. on sait que ça ne sert à rien mais on supplie
parce qu'on sent, à la racine-même de sentir, que supplier
éclaire le néantma mère tape du tambour
laquelle de mère oh tant de mères - mille faces convulsées de mère...
par où commencer à se noyer? je
suis une ophélie. je suis deux ophélies. puis trois, puis quatre, des milliers d'ophélies
tant d'ophélies qu'elles encombrent le courant, et qu'on n'a plus qu'un lit
d'ophélies suffocantes, frétillantes, exultantes - de cassandres secouées sous les coups de boutoir du
violeur institutionnelchacun meurt dans sa tombe et dieu ressuscite de chacune de ces tombes.
et l'esprit, ou la culpabilité de l'homme, s'enquiert désespérément de sa pureté :
il pleure, il pleure, nulle innocence ne venant
le consoler de soi
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celui qui se rebelle, une fois mis hors combat, regrettera son ombre
il se mariera c'est certain, à une image au/en fond de soi, placardée à même la veine, le compost cellulaire
il en va de ci, de là, mais toujours autrementje ne recommence nulle part. je ressasse le nom dans l'espoir d'une moindre consistance à l'esprit - l'esprit tombe des nues
je me lève avant, je me lève après - vivre pendant reste au-dessus de mes moyens, diminués par les effets indésirables d'une originelle fausse coucheil le sort de la tombe comme ça, d'un claquement de doigts, d'un clignement de l'œil
et qu'est-ce que j'aime l'amour, pense t-il en se tortillant le zizi
d'ailleurs je voudrais être mort, parfaitement translucide, sans souvenir de moi
actuellement je me trouve, comment dire... fort démuniquand je me tais enfin, la voix n'ayant plus d'âge...
rien que t'embrasser te violerait, rien que l'idée de t'embrasser
te souillerait. je m'abstient donc - depuis l'éternité donc je m'abstiens
un ciel ressemble à un ciel. on voudrait mourir assis, trouvant en cela un bon compromis entre station debout
et posture rampante...ciel je m'en encombre. je regarde devant et le devant s'enlise
l'homme sans travail, noyé dans son propre souffle, récitant de travers,
l'homme réagit mal à la peur qui s'installe, à l'idée qui l'ausculte - il voudrait y échapper il n'y
échappe pas
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recommencer à zéro c'est toujours revenir à soi. la tombe du si peu d'amour ouvre les bras à dieu - ce qui reste quand il ne reste rien...
cet éclat-là, ce noir absolu dont l'éclair déchire notre perplexité
plus incroyable encore que de mourir: avoir été, être apparu mirage carné
j'en crains l'inconséquence...neige après neige, terrain conquis...
frappée au front l'étoile du néant, je traverse le temps
le retraverse en sens inverse sans n'avoir cependant fait un seul pas
il n'y a plus d'être en nous que l'amour qui s'effondresilence on s'émerveille, de ces seins nus sous les pulls rêches
quant à celui qui toujours nu, qu'aucune maille ne raccorde
j'aspire à autre chose qu'au moi raide, tombe immonde et blasphème contraire
nulle clarté ne vient inonder mon villageseul un décor s'écroule en moi, zone franche d'un universel en totale déroute
je pêche avec ma canne. et quand ma canne se rompt ou se noie dans le courant je pêche alors sans canne
je grave mon testament dans la neige simulacre - rien, je ne posséderai jamais rienlève la tête pigeon mort. sur les toits le ciel s'ennuie, la vie me pèse. il n'y a d'autre veuf que le mort-même
et la mort m'aime.
je ne me parle plus. c'est quelque chose de plus profond que moi qui parle et qui dit moi, qui dit quoi - qui dit que la mort l'aime...
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celui que l'on croyait vivant n'a jamais croisé de vérité. il s'est vautré dans la boue subterfuge, s'est arraché jusqu'à la racine des cheveux
nul membre du corps ne me sert. et je ne sers à rien, pas même à dieu. je sers l'angoisse et l'angoisse m'en ressert un
mais ai-je seulement le courage de l'angoisse?une bonté si simple, désarmée désarmante, un amour détaché
ici les christs sont légions - leurs croix balisent les routes, ces rampantes subversions s'arrachant à la forme
la bouche que j'embrasse me répare mille fois, la bouche que j'embrasse ni ne me crache, ni ne me mange
elle souffle sur ma douleurau bout du compte nous nous aimons, vidés totalement de nous-mêmes, récurés jusqu'à l'os
n'avoir besoin de pas moins que dieu, rebrousser la lame dans le manche, une éclaircie parfois
vient briser le paysage
et le fait jouirle ciel me parle entre tes genoux. entre tes genoux l'amour rend fou
ce que je fus, cette part d'inabsolu en moi, toute vouée au néant, constitue l'essence-même de la déité
je me rapproche inexorablement de moi, et quand du bord du gouffre je lui tends la main,
il me la mord...
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