-
je ne sens pas bon. elle pénètre en ce garçon et se dit ça, se dit qu'elle
ne sent pas bon. ce garçon dur en ellealors elle tend l'oreille
je suis prison comme celle qu'on emboîte, et miracle essoré
la première venue, la dernière arrivée
défaite de chacun de mes musclespincée, la corde détendue...
je n'adresse pas de message - à qui
adresserais-je un message?
j'ai beau souffler, souffler, la braise ne rougitle miroir ne s'embue
la beauté dégradée, lumière qu'on émiette entre ses doigts, disons ses doigts
j'ai soif d'orgasme, viscéral mental, ou selon son portrait:
je me regarde, banale sidéraleainsi soumise...
il n'y a plus d'homme debout - que nuages s'ennuient, filant doux
plus d'homme qui me torche l'anus, qui m'écarte les fesses pour me parler de lui
d'ailleurs je n'entends plus personnepersonne ne me tutoie
les bêtes ont la vie sauve. les autres pensent s'en sortir en mangeant leurs enfants
ou s'exercent à quelque contrefaçon de suicide
les femmes contre toute attentedécouvrent enfin l'amour
votre commentaire -
servir de vide, mais c'est sans compter la nuit tue.
aura t-il suffi de n'être pas devenu méchant?
à l'abri de la pluie, rien
qu'à l'abri de la pluie
déjà çaon meurt. ça ne s'intègre pas.
vivre de substituts, la vie se substitue
on soulève l'écuelle: rien sous l'écuelle non plus
marcher plus loin ne décollera pas d'ici, nulle partde moi tu tournes le dos, et le dos tout entier.
c'est une vue d'ensemble qui ne sert à nenni, les yeux vont à l'envers
les globes se renversent
le son me pend aux lobes, du cri désaffectéqu'est-ce que nul, qu'est-ce que nul en ma verve, le tuyau sec.
insère un pas forcé dans la marche funambule, insère un j'ton
ma mère est réciproque, ma vie ne tient plus qu'à un soupçon
voire un soupçon de tropalors il vaut mieux pas
si c'est pour se retrouver dent contre creux, autant pas refermer.
tenter l'escarpe, se la
filer douce
toute doucetu taches la route
ce qui ne meurt ne meurt pas d'aussi près - tu taches, tu taches le bout.
il y a peu encore, j'aurais osé nacquir, il y a peu pâques m'eut changé d'avis.
en post-éternité, voguons...
votre commentaire -
regarde-les bien: les enfants
sur leurs épaules fluettes arborent
des têtes de mort.
et c'est moi, toi, lui elle et nous, la mort dans la tête surplombant de
nerveuses génuflexions...on s'embrasse comme ça, s'éjectant un liquide visqueux dans la bouche.
il y a fort longtemps que l'on vit en marge de toute vérité, des cernes sous la rate, le pays d'un vaste non-dieu
- s'entêtant à survivreen mode survie lâche, du lest et la salive
tais-toi
profondément tais-toi
à travers et par-delà même l'épais silence - joue aux images un peu
peaux mortes...où donc ressusciter? les eaux sont toutes rouillées, l'usure vient aux genoux.
j'apporte un semblant de pluie à ce qui respire encore, pourquoi cela respire encore
quitte le navire, en marche ou avant l'heure...l'appartenance à quelque chose qui tremble. l'appartement vide
on ne fait plus la poussière...
un homme ne se prend même pas pour cet homme-là, il se trouve en
sous-effectif
au mauvais endroit de surcroît, ou alors cet endroit
sent mauvais
votre commentaire -
sans autre nécessité que de savoir qu'il n'y a pas de fin, jamais et que chaque chose est à soi-même
sa propre fin, c'est à dire la fin de rien, je me branche
sur une prise de lumièreet si ce n'est pas vrai qu'importe? allons-nous nous arrêter à si peu, au vain prétexte de la vérité pure vérité?
je t'embrasse sur la bouche et tu me réponds non
non c'est non. non c'est oui quand même, oui mais d'une autre façon, oui sous un autre rapportça ne regarde personne - c'est à dire tout l'univers, tout le creux de la noix, le brisant de la vitre: l'air quantifié
qu'on respire par le nezon mange mais quand on mange qu'est-ce qu'on mange?
je me suis assis sur la terre et là ai-je attendu, ai-je attendu longtemps
que me poussent des ailes...le grand cramé la grande fourrière, la longue gouttière à boire!
l'homme sans: sans mazurka de prime abord, sans prime abord, soit dit à l'os
l'homme à l'os
votre commentaire -
les yeux parfaits du mieux qu'on put - du mieux qu'on put c'est pas gagné
ailleurs définitivement, ailleurs
dont le tout-abandonla vérité c'est sans demeure
et sans-demeure m'attendil pleure toutes les cinq minutes que veux-tu, il pleure toutes les cinq minutes et les cinq minutes c'est trop long
non je ne reconnais rien, ni ne me reconnais en rien
la soif d'éteindre s'émeut toujours de moide toute beauté en toute beauté le chien qui pisse, et la mort tient debout
je ne me retourne pas. cette fois je ne me
retournerai paschaos mordant allez va-t'en, mords-moi sans dents
le rose fumigène et quelque chose en moi
abdique, me dénoue...
votre commentaire -
nous sommes souvent en vacances, et dans la lutte où rien
il change le vin en eau, la peur en bien-veillance on sait pas com-
ment il s'y prend - on dirait qu'il navigue
à vue et bon escient...digue absolument dérisoire, ceci n'est pas un poème en l'occurrence, mais en trompe-l'œil, au cas où le chaos à mes dépends
disposerait d'un œilqui du deuil ou de l'ennui
viendra à bout de cette chaîne de patience, farouche humilité
et piss'ra hors le troula vague était si haute, et l'espoir menu
que la robe céda, oh! et la robe tombaet tout le reste part en entier, part en moitiés
fragilement ouverte, éclaboussure solaire
: fenêtre sur ouest...moi je ne bats pas des mains
moi je ne me roule pas sur un sol couvert de mousse
moi je ne me couche pas du côté
où le néant sa chattepierre pomme fusil, désormais je m'en bats
je suis libre vois-tu, libre dès à présent et le plus clairement
libre de rien
votre commentaire -
avec soi c'est la mort, soi ne m'offre que la mort. la survie dans la mort
j'ai même plus mal aux dents. plus mal nulle part
aller mourir là où la mort fait sens, parce qu'on a cru là, ne serait-ce qu'un instant, y échapper pour de bon
pour de bon, insisté-jeoh camarade - des fois on pense qu'il aurait mieux fallu n'être rien, pour se laisser la chance ultime de se rejoindre, c'est à dire de s'assurer un accès libre et non faussé à la transcendance
une opportunité de se livrer corps et âme au tout
or on ne survit pas à s ça. on ne survit pas à l'éternité. l'éternité se rateje dégueule tous les dégoûts du monde. tous les mensonges. par tout mon être de mensonge, mon vieux nounours hideux
je cherche un âge à tes cheveux je n'y décèle rien. la mort est encore
si peu de choses...
elle n'attente pas au réel. à peine en suggère t-elle l'idéej'y pense. et même j'y pense à froid. c'est une claire angoisse, je pense froid
charbon glacé, braise-fossile...
ta mort n'est pas semblable à la mienne, ta mort
passe à côté de la mienne, tire la langue et se met à lécher - ta mort
ne me ressemble pasfaut juste que je pense à autre chose - n'importe quoi à autre chose, qui me rassure, comble les vides, fasse contre poids
oui mais contre moi
je sors la tête de l'absence pour me contempler dans le miroir de l'absence et croire au loup, quand le loup
hurle à l'absence...pourtant je n'y étais que moi, c'est à dire précisément là
où tu n'y étais pas
votre commentaire -
il faut juste se dire jusqu'à l'avion, jusqu'à l'avion t'es bon - après on ne compte plus sur toi, après tu n'existes simplement plus
c'est sans doute dur à admettre. d'ailleurs tu n'admets passi j'avais un chien, une chienne, il ou elle me comprendrait - mais que faire de cette compréhension-là?
que faire de la compréhension?
je me tue à petit feu, par petites foulées je me tue et rien là pour me signifier qu'à petit feu je me vis, que par petites lapées je te donne la vie
à un certain niveau, les transferts ne se font plusla douleur est la même, toujours la même
sans doute ai-je changé de lunettes entre-temps, et le prix de mes verres augmenté
l'âme qui brûle ne brûle point de soi - or dans ces conditions-là je m'abstiens, depuis toujours je m'abstiens
cela me tientles petits frissons du vivant les
tout petits frissons du vivant. tu aurais pu confesser que tu ne m'aimais pas - mais qui aurait la méchanceté d'un tel aveu? qui aurait la cruauté de se l'avouer soi-même?
qui aurait vendu son âme, quand personne ne se proposait de la lui acheter?j'ai (enfin) compris où se trouvait le point mort, auquel menait le chemin mort, comme éjaculé d'un marcheur mort
dans un parfait suicide d'amour, et les odeurs concomitantes
je me suis promené de long en long, puis de long en large, et finalement tout de large
jusqu'à quand nous obstinerons-nous à appeler ça se promener?si j'ai tout dit c'est que je n'avais rien à dire
à peine cracher, maigre moisson
mais le pauv' gars s'en fout: il est de garde
quand bien même il ne reste rien à garder...
votre commentaire